Alerte sur le harcèlement des journalistes sur internet

La liberté d’expression est à présent utilisée pour entraver la liberté de l’information (…).» L’ONG Reporters sans frontières (RSF) tire la sonnette d’alarme.

Dans son nouveau rapport intitulé «Harcèlement en ligne des journalistes : quand les trolls lancent l’assaut», RSF révèle l’ampleur de la nouvelle menace qui pèse sur les journalistes : le harcèlement via les réseaux sociaux.

Auteurs ? de «simples haters», individus ou communautés d’individus dissimulés derrière leur écran, ou des mercenaires de l’information en ligne, véritables «armées de trolls» mises en place par des régimes autoritaires…

Pendant les six premiers mois de l’année en cours, RSF a documenté des dizaines de cas dans 32 pays, dressant une typologie des attaques en ligne…

Des experts en cyber-criminalité, des «scientifiques des données», des responsables de rédactions, des avocats ont été interrogés, mais aussi – et surtout – des journalistes «parfois dépassés par une vague de violences dont eux-mêmes n’avaient pas imaginé l’ampleur».

Les liens entre les donneurs d’ordre et les trolls qui mettent en œuvre la cyberviolence sont souvent difficiles à démontrer, indique l’ONG. RSD braque les projecteurs sur nombre de pays «prédateurs», comme le Mexique où les «gangs de trolls ont pris le pouvoir sur l’info».

Le Mexique, ironise RSF, est le «pays “en paix” où les journalistes sont le plus victimes de violences physiques : 11 journalistes ont été tués en 2017. C’est aussi un pays où les campagnes de désinformation en ligne, alimentées par des programmes informatiques – les bots – et des faux comptes, connaissent une ampleur sans précédent. Au Mexique, les réseaux sociaux sont devenus le nouveau champ de bataille des campagnes électorales».

La Russie avec ses web-brigades de trolls, la Chine et ses nouveaux «gardes rouges», la Turquie… l’Iran…, l’Egypte avec la «sissi-isation» en cours des médias, l’Afrique subsaharienne où les réseaux sociaux sont le «nouveau terrain de répression». L’Algérie, évidemment, avec ses «pages Facebook populaires récupérées par des mercenaires de l’information».

En Algérie, «une véritable armée en ligne, nous apprend RSF, a été mise en place», notamment lors de la campagne électorale en faveur du 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika.

Avec l’arrivée de la 3G en 2013 et de la 4G fin 2016, le nombre d’internautes présents sur les réseaux sociaux a encore explosé. «Le travail de désinformation passe notamment par la réappropriation, par les partisans du pouvoir, des groupes Facebook les plus suivis.

Les administrateurs de ces groupes sont donc approchés, des sommes leur sont proposées – jusqu’à un million de dinars, soit plus de 7000 euros – pour céder la gestion de la page. Des hackers sont recrutés pour attaquer les pages Facebook des opposants qui militent contre la réélection de Bouteflika.»

Insultes, menaces, appels au meurtre…  les journalistes deviennent les victimes collatérales de cette guerre médiatique.

 

Source: elwatan

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