Adama Ben Diarra après sa libération: « ils pensent que je prépare un coup d’Etat avec Oumar Mariko »

L’activiste Adama Ben Diarra alias Camarade Ben Le Cerveau a recouvré sa liberté dans l’après-midi du dimanche 1er décembre après son interpellation, la veille, par la brigade d’investigation judiciaire (BIJ) de Bamako.

 

Le militant anti-impérialiste Adama Ben Diarra a dévoilé les raisons et les circonstances de son interpellation dans la nuit du 30 novembre.

 

D’après son témoignage, les agents de la Brigade d’investigation judiciaire ont utilisé un ami, Kelemonzon Tounkara, comme appât pour l’interpeller. Selon lui, ils l’auraient attendu de 9 heures à 19 heures aux environs de son domicile en vue de l’appréhender le samedi. Cependant, il était absent car il participait à des débats radiophoniques.

C’est ainsi qu’ils auraient arrêté son « ami et frère » pour l’appeler afin qu’il vienne s’enquérir des ennuis policiers de celui-ci. « Un fois sur place, ils m’ont dit que c’était plutôt moi dont ils avaient besoin ».

Adama Ben Diarra affirme que les enquêteurs le soupçonnent de fomenter un coup d’Etat avec le député Oumar Mariko et Ramata Sissoko, une malienne vivant aux Etats-Unis.

« Ramata est une militante pour la cause du Mali. Lorsqu’on a discuté sur whatsapp, elle m’a expliqué son projet qui se déroule en deux activités principales, relate-t-il. Elle prévoit de passer par les autorités religieuses et coutumières pour aller demander au président de la république de démissionner et d’organiser des élections transparentes pour sortir le Mali du gouffre. Un acte qui ne peut que l’honorer, selon elle. Par ailleurs, elle voulait avoir des gens déterminés pour la soutenir dans son combat à Bamako en organisant un sit-in ».

Mais Camarade Ben Le Cerveau assure n’avoir pas adhéré à cette démarche. D’autant qu’il pense que le président « aime trop le pouvoir pour accepter de démissionner par sollicitation ».

« Je lui ai donc proposé de se joindre plutôt à un grand événement que nous préparons pour le 10 janvier qui consiste à mobiliser 1 million de maliens (société civile, leaders religieux, etc.) pour réclamer le départ des forces étrangères du Mali. Ce sera un message fort pour elles, ceux qui les ont appelé et leurs soutiens. C’est seulement de cette manière que le pays sera libéré », aurait-il répliqué à Ramata Sissoko.

Il assure n’avoir pas obtenu de retour à sa contre-proposition. Et depuis, il n’a jamais plus eu de conversation avec la dame de la diaspora. « Je confirme à 100% les propos du Camarade Ben Le Cerveau », atteste Ramata Sissoko.

Quant à ses liens avec l’honorable Oumar Mariko, Ben le cerveau assume que l’homme est « une référence » pour lui. « Je suis convaincu que le bonheur du Mali passe par lui. Ce lien très sincère existe entre nous ».

Il ajoute que les enquêteurs ont fouillé dans son téléphone pour regarder les conversations entre lui et le député. « Il n’y avait rien que des échanges portant sur telle ou telle déclaration. Ce qui est sûr, c’est qu’à aucun moment nous n’avons évoqué de coup d’Etat ni en présentielle ni au téléphone ».

Le Camarade Ben analyse son interpellation comme une « panique » que « le rassemblement des forces qui s’amorce est en train de semer »

« Ils ont compris qu’on n’est pas dans un combat de personne mais d’idéologie. J’affirme ici qu’aucune menace ne pourra nous détourner de la lutte que nous menons. Nous arrêter un jour, un an ou même nous tuer, on a déjà opter pour cela. Si ça n’augmente pas notre degré d’engagement pour faire partir la France le 10 janvier, ça ne peut rien enlever à notre détermination ».

Ce lundi 2 décembre, Adama Ben Diarra était encore convoqué à la brigade d’investigation judiciaire. Il doit y retourner à nouveau le mardi. Autour de ses compagnons réunis à la bourse du travail de Bamako, il a réaffirmé en milieu de journée qu’il « préfère mourir en prison que de trahir ma nation ».

Malivox

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