50e pèlerinage national catholique :Le ton est donné pour un Mali uni dans sa diversité ethnique, culturelle et religieuse !

C’est avec grand succès et une mobilisation record que le pèlerinage catholique national du Mali s’est déroulé les 20 et 21 novembre 2021 à Kita. Autour du thème ‘’ Avec Marie, tous unis pour un Mali fraternel’’, cette cinquantième édition a été organisée par le diocèse de Ségou.

La ville de Kita, récemment érigée en région, a célébré pour la cinquantième fois le pèlerinage catholique national. L’édition de cette année aura marqué les esprits, car plus de 5000 pèlerins venus de partout du Mali et du monde avait effectué le déplacement. Une mobilisation record selon les organisateurs. Le pèlerinage, à Kita, c’est aussi les retrouvailles en dehors de son caractère religieux, entre parents et amis vivant dans divers horizons du Mali.
Kita commence, d’abord, par accueillir les premiers pèlerins, dont les marcheurs dès le jeudi, ensuite les différentes délégations dont les dernières sont reçues le samedi avant la nuit.
Le pèlerinage, c’est en deux jours le samedi, dans la nuit pour la veillée sur la colline mariale et dimanche matin pour la messe dominicale et le salut au Saint sacrement pour la clôture le soir.

Samedi à 19 heures
Départ de la procession devant l’église Notre Dame du Mali pour la veillée sur la Colline mariale. Mgr Augustin Traoré, évêque de Ségou prit la parole à 20h pour souhaiter la bienvenue aux pèlerins, aux autorités régionales, religieuses (d’autres confessions) de la ville et au ministre du Culte et des Affaires religieuses, Dr. Mamadou Koné, tous présents à l’événement. Ainsi ouvert l’événement, la chorale, la chorégraphie ont pris le relais à travers des chants, théâtres pour véhiculer des messages, d’abord en dénonçant les maux dont notre Mali souffre. Puis, la laïcité du Mali est mise en exergue ; les mauvaises pratiques politiques et administratives sont dénoncées. Le rôle des religieux si nécessaire pour que les Maliens soient unis à jamais comme frères et sœurs dans un Mali riche dans sa diversité culturelle ethnique et religieuse est rappelé. Toute la nuit, les fidèles chrétiens ont prié pour un Mali uni et apaisé tant sur la Colline mariale et dans l’église Notre Dame du Mali, jusqu’à l’aube.

Dimanche : deuxième et dernier jour du pèlerinage
Le rendez-vous pour la messe dominicale est prévu pour 8h30, mais depuis 6 heures les fidèles sont sur place. La messe est célébrée par Mgr Augustin Traoré. De l’intérieur comme de l’extérieur, on assiste directement à la messe, car des écrans géants, tout autour de l’église étaient érigés, pour la circonstance. Ainsi, dans son homélie, le prélat dira : « Eu égards aux épreuves que le Mali traverse, les évêques du Mali nous invite tous à porter le Mali dans nos cœurs, singulièrement les fidèles chrétiens. » « La fraternité est une dimension essentielle de l’homme qui est un être relationnel ; et la vive conscience d’être en relation, nous amène à voir et à traiter chaque personne comme une vraie sœur et un vrai frère. Sans cela, la construction d’une société juste, source d’une paix solide et durable, devient impossible », a-t-il souligné.
Après la prière, la parole fut donnée aux invités. Ainsi, Dr. Mamadou Koné, ministre du Culte et des Affaires religieuses, dans son discours, s’est réjoui du retour de la sœur Gloria Cecilia parmi les fidèles, après une longue période de captivité et cela, grâce à la foi et à la prière des chrétiens et à l’effort des plus hautes autorités et aux Forces de Défense et de Sécurité. Pour le thème de cette année, il dira que cela cadre parfaitement avec la vision de l’ensemble du gouvernement et est aussi en droite ligne avec vos efforts quotidiens et volonté inébranlable de la recherche de la paix et de l’apaisement du climat social, l’union des cœurs et des esprits.
Le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga, en déplacement dans la ville, a sauté sur l’occasion pour se rendre à la messe pour témoigner l’accompagnement et le soutien des autorités de la transition à l’église catholique du Mali. Selon lui, pendant cette transition qu’ils espèrent être la plus courte possible, ils souhaiteraient que la communauté chrétienne, si elle n’a pas été considérée comme elle le souhaite à des moments de l’histoire, puisse bénéficier de la plus grande considération, du plus grand respect de la plus grande disponibilité des autorités.
Pour les remerciements, Christophe Coulibaly, président de la commission d’organisation, a commencé par les invités de l’Europe, l’évêque de Montpellier, Pierre Marie Carré et sa délégation. Il a ensuite exprimé la gratitude de l’église à l’endroit de la commission d’animation de Ségou, du curé de Kita et de son équipe pour la propreté des lieux, des médias, de la restauration, des compagnies de transports et singulièrement du CENOU qui a gracieusement offert huit cars, sans oublier les donateurs et les marcheurs, cette année au nombre de 231 plus trois prêtres.

Célébré en toute quiétude, bravo à la sécurité!
La police, les forces de l’ordre, la protection civile ont assuré avant et pendant l’événement. Toute la zone était quadrillée. Tous les véhicules fouillés avec professionnalisme par les soins des agents postés à toutes les entrées de ce célèbre lieu de culte qui abrite ce grand événement annuel.

La route qui tue !
Si les chrétiens ont célébré le pèlerinage de cette année en grande pompe, cependant, le retour a fait couler des larmes. La route Bamako-Kita est un véritable calvaire pour les usagers et ce ne sont pas les pèlerins de cette année qui diront le contraire. Des nids de poules par-ci, des nids d’autruches par-là. Plus de trois cas d’accidents ont été enregistrés, dont le plus spectaculaire a été celui du véhicule de l’évêque de Montpellier.

Moussa DIARRA/Le Challenger

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