Le ministre de la Santé et des affaires sociales, Michel Sidibé à l’hôpital Gabriel Touré Soigner la plaie qui ronge cet établissement pour le rendre apte à offrir des soins de qualité aux patients

L’hôpital Gabriel Touré va mal, très mal, de plus en plus mal. Mais de quoi souffre-t-il ? C’est à  cette question que le ministre voulait trouver une réponse auprès de ceux qui y exercent. De la bouche de ceux-ci tout manque même le minimum n’existe pas. La situation est tellement intenable que les médecins n’ont pas pu retenir leurs larmes devant le ministre Sidibé. Leurs situations se résument disent-ils à un cultivateur sans la daba. « Nous avons toutes les compétences mais nous sommes incapable de sauver la vie de nos patients par manque de matériels de travail  » a lancé un professeur en sanglotant.

 

L’hôpital Gabriel Touré se trouve dans un stade agonisante, devons-nous rester témoins du désastre? dit non le ministre de la Santé et des affaires sociales.  » Chacun de nous a une histoire avec cet hôpital qui a fait la fierté du Mali. Je suis venu vous écoutez, parlez à cœur ouvert pour que je puisse faire quelque pour cet établissement. Je n’ai pas de baguette magique pour solutionner tous les problèmes. Mais nous allons nous donner la main pour gérer tout ce qui est  urgent et dans l’immédiat » c’est par ses mots que le ministre a ouvert la rencontre d’échange qu’il a eu le vendredi avec ceux qui gèrent et soignent les patients dans cet établissement.

Prenant la parole le directeur de l’établissement le Pr. Mounirou Baby, a brossé un tableau désastreux. Selon lui, sa structure est confrontée à de nombreux défis dont la vétusté et inadaptation des locaux qui répondent plus aux normes. S’y ajoutent le nombre insuffisant de ressources humaines, d’équipements adéquat, la vétusté du parc auto, le problème d’évacuation des eaux usées. A cela vient se greffé la restriction budgétaire. D’après lui la dotation budgétaire est passée de 856 797 000 F CFA  en 2017 à 302 417 000 en 2019 avec les mêmes charges.  Avec plus de 100 000 consultations par an et des impayés à hauteurs de 341 millions de F CFA la pharmacie mettre sous peu la clé sous paillasson. En clair, sur les 670 agents que compte le personnel, l’hôpital paie 163 contractuels sur fonds propres, issus des maigres recettes. Les imputations budgétaires ne sont pas reversées, les frais pour les césariennes et les prestations de l’assurance maladie obligatoire sont remboursés au compte-gouttes. Toutes choses aux dires du directeur enfoncent l’hôpital.

100 personnes meurent chaque semaine à Gabriel Touré

Le Gabriel Touré  agonise et les malades qui y sont conduits meurent. Venir dans cet établissement c’est acheté un ticket pour le cimetière.  Selon le Pr Ibrahim Tékété l’hôpital Gabriel Touré enregistre 100 décès par semaine. A l’en croire c’est comme un village qui disparaissait chaque semaine.  Malgré quelques compétences animées d’une réelle volonté d’accomplir avec rigueur leur devoir, le personnel médical- toutes fonctions confondues semble être limité par manque de moyens. De son côté,  le Pr. Mohamed Amadou Keita chef de service ORL d’ajouter que  le personnel soignant, déjà en nombre insuffisant, se retrouve la plupart du temps impuissant devant des cas qui conduisent les patients vers l’irréparable, à cause de l’absence criarde de matériels adéquats pour des soins.

» L’hôpital Gabriel Touré en mauvaise passe et ceux depuis quelques années déjà il ne répond pas aux normes de troisième référence et nous vivons cette  situation chaotique » a-t-il appuyé.

En tout cas cette visite a permis de jeter une lumière crue sur la situation  tragédie que vie cet hôpital. Le ministre de la Santé et des affaires sociales a promis qu’il mettra tout en œuvre pour redonner au Gabriel Touré son lustre d’antan en replaçant  le patient au centre des préoccupations.

Ramata Tembely

Source: l’Indépendant

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