Journée mondiale contre l’hépatite : L’urgence de s’inscrire dans la prévention

À l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré, hier, la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite. Le clou de l’événement a été une conférence de presse, organisée au ministère de la Santé et des Affaires sociales pour rappeler à la communauté que l’hépatite demeure un véritable problème de santé publique qui requiert d’agir sur des leviers en vue de circonscrire le phénomène.

 

Il ressort des informations générales données par des spécialistes que la contraction de l’hépatite par l’enfant à travers sa mère est un mode de transmission prédominant. Tous s’accordent à dire que lorsqu’on veut lutter contre une pathologie, il faut pouvoir maîtriser les modes de transmission.
La Journée est célébrée cette année sous le thème : «Pour un avenir sans hépatite » qui traduit la détermination des acteurs de la lutte contre l’hépatite à réduire l’incidence de cette pathologie à défaut de pouvoir l’éradiquer.

Au plan national, le thème retenu est intitulé : «Le dépistage des femmes enceintes : un enjeu majeur dans la lutte contre l’hépatite virale B». Il s’agit pour les initiateurs de la conférence de mettre l’accent sur la prévention de l’hépatite B chez la mère et le nouveau-né.

Les conférenciers ont donné des explications digestes au grand public sur l’hépatite virale, une inflammation du foie à l’origine de différentes pathologies, dont le cancer du foie. Ils ont aussi rappelé les modes de transmission de la pathologie des femmes enceintes aux nouveau-nés. Ils entendent aussi sensibiliser ainsi la population à faire le dépistage des hépatites B et C.

Pr Anselme Konaté, hépato gastro-entérologue au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré a expliqué que près de 15% de femmes enceintes infectées par le virus de l’hépatite B sont susceptibles de le transmettre à leurs penfants dans 43,5% des cas. Il ajoutera que lorsque ces enfants nés des femmes séropositives par rapport à l’hépatite B dans 90% des cas vont évoluer vers la chronicité, c’est-à-dire une maladie qui s’installe durablement et pouvant aboutir à une complication redoutable dont la cirrhose et le cancer.

Détaillant les modes de transmission, le conférencier a énuméré la transfusion sanguine, celle sexuelle, la transmission horizontale intra familiale et la transmission verticale de la mère à l’enfant. Il a insisté sur le dernier mode de transmission parce que à ce niveau, il est possible de procéder à un test de dépistage prénatal et d’administrer des médicaments antiviraux à la femme enceinte et de vacciner le nouveau-né, dès la naissance.

«Ce mode est très dangereux, d’où la nécessité de procéder au dépistage assez précocement chez toutes les femmes enceintes. Il faut éventuellement proposer aux femmes enceintes séropositives à l’hépatite B à faire la séro-vaccination du nouveau-né à la naissance», a-t-il souligné, avant d’ajouter que les personnes de la tranche d’âge de 15 à 45 ans sont les plus touchées.

Le spécialiste a aussi révélé que l’hépatite B se manifeste par une sensation de fatigue, avec la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires et une augmentation du volume du foie. À en croire, l’hépato gastro-entérologue, l’hépatite B est dans 30% responsable du cancer du foie.
Pr Anselme Konaté a prôné un dépistage massif, si les moyens le permettent mais à défaut, on peut faire des dépistages ciblés, incluant les femmes enceintes, les nouveau-nés, les consommateurs de drogue par voie intraveineuse et les prisonniers.

Pour la célébration de la Journée, il a été initié un dépistage gratuit des hépatites B et C chez les femmes enceintes dans les maternités des Centres de santé de référence. Il devait concerner 14.000 personnes dans 6 districts sanitaires de Bamako, 3 districts sanitaires à Kayes (Kita, Kayes, Diema), autant à Koulikoro (Kati, Kalabancoro, Koulikoro) et à Sikasso (Bougouni, Koutiala, Sikasso).

Tamba CAMARA

Source : L’ESSOR

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