Gouvernement / syndicats de la santé: accusation nouvelle sur les raisons de la grève

Enfin la version de la partie gouvernementale C’est avant-hier soir, au micro de nos confrères de l’ORTM que la ministre du Travail, de la fonction publique, chargé des relations avec les Institutions, DIARRA Racky TALLA, a fait une déclaration relative à la grève de la Plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLASSMA) qui regroupe la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (FESYSAM) et le Syndicat des médecins du Mali (SYMEMA), partiellement observée dans les structures de santé de Bamako.

Déclaration
«Suite à la décision de la Plateforme des syndicats de la santé du Mali d’observer une grève qui fait l’objet d’informations inexactes dans certaines presse et sur les réseaux sociaux à des fins de manipulations de l’opinion publique, le ministère du Travail et de la fonction publique informe l’opinion publique qu’il a reçu le 18 mai 2018 un préavis de grève de la Plateforme des syndicats de la santé du Mali que par Lettre en date du 21 mai 2018, les secrétaires généraux du Syndicats des médecins du Mali et de la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali ont été invités à produire un Mémoire en défense et une liste des conciliateurs ainsi que la partie gouvernementale.
Le préavis porte sur les points ci-dessous :
1- l’adoption d’un statut particulier des fonctionnaires de la santé et de l’hygiène publique ;
2- l’application des points d’accord du Procès-verbal de conciliation du 16 avril 2017, en ce qui concerne l’intégration des contractuels sur fonds ASACO à la Fonction publique des collectivités et l’intégration des contractuels des hôpitaux dans la Fonction publique de l’Etat ;
3- la création d’une passerelle entre la Fonction publique des collectivités territoriales et l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
A cet effet, un avis de réunion a été envoyé à toutes les parties pour les convier aux négociations fixées au jeudi 31 mai 2018 à 10 heures au ministère de la Santé et de l’hygiène publique.
A la demande de la partie syndicale, pour indisponibilité, les négociations ont été reportées au lundi 4 juin 2018 à 10 heures.
A la reprise des travaux, concernant le 1er point qui a conduit au désaccord à savoir l’adoption d’un statut particulier des fonctionnaires de la santé et de l’hygiène publique, la partie gouvernementale a informé la Plateforme qu’elle bénéficie déjà d’un statut particulier dont copie leur a été remise dans la salle.
La Plateforme, sans porter de grief au statut existant, a affirmé que ce statut ne répond plus à ses aspirations et a formulé une nouvelle doléance en demandant sa relecture avec une grille de salaires.
La partie gouvernementale a alors indiqué que cette demande constituait un nouveau point de revendication ne figurant pas dans le préavis de grève et qui de ce fait ne pouvait être examiné dans ce cadre, conformément à la législation en vigueur. Malgré l’insistance de la partie gouvernementale et certains membres de la commission de conciliation de s’en tenir aux points de revendications inscrits dans le préavis de grève, la Plateforme a marqué son désaccord.
Les points N° 2 et 3 du préavis ont fait l’objet d’accord. Malgré cette avancée notoire, la Plateforme des syndicats de la santé du Mali a décidé de maintenir son mot de grève allant du mardi 5 au mercredi 6 juin 2018 à partir de 00 heure ; du mardi 12 au jeudi 14 juin 2018 à partir de 00 heure ; et du mardi 19 au vendredi 22 juin 2018 à partir de 00 heure.
Il convient dès lors de rappeler que dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel socio-sanitaire, d’importants efforts ont été consentis par le gouvernement.
Par ailleurs, le gouvernement informe l’opinion publique que conformément à la législation en vigueur, le service minimum sera assuré dans toutes les structures sanitaires du pays.
Au regard de ce qui précède, le gouvernement invite la Plateforme au respect des termes du préavis et la rassure de sa disponibilité à œuvrer à l’apaisement du climat social dans le cadre d’un dialogue franc».

C’est le lieu de rappeler qu’au 1er jour de la grève (le mardi 5 juin 2018), toutes nos tentatives pour avoir la version de la partie gouvernementale, particulièrement le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique sont restées vaines.
Par ailleurs, l’occasion nous paraît opportune de rappeler la version de la partie syndicale, à savoir celle donnée par le secrétaire général du Syndicat des médecins du Mali (SYMEMA), membre de la Plateforme, le Dr Chaka KEITA, le mardi dernier.
«Malheureusement, il se trouve qu’aucun accord n’a été trouvé sur aucun des trois points ».
Sur le 1er point (Statut particulier des fonctionnaires de la santé), soutient Dr KEITA, bien que des responsables de l’État reconnaissent le bien-fondé de ce statut, ils n’ont pas parvenu à se mettre d’accord. En effet, les syndicalistes demandent un Statut avec une grille annexée. Alors que le gouvernement est dans un processus de réforme qui va traiter de la question, a-t-il expliqué.
Concernant le 2e point relatif aux revendications de l’année dernière, selon le Dr KEITA, c’est triste de le dire, «on n’a pas bougé». «On nous fait comprendre que c’était d’un problème de fonds pour faire fonctionner la commission. Et qu’une fois qu’elle siège, ils vont redresser les choses», a-t-il ajouté.
Le 3e point de doléance, la passerelle entre les fonctionnaires de la Fonction publique et ceux des Collectivités. À l’unanimité, toutes les parties étaient d’accord sur le bien-fondé de ce point. À l’unanimité, tous ont demandé qu’elle soit réparée, «mais personne n’a pu prendre la responsabilité de réparer cette injustice. Malheureusement à présent, nous sommes devant cet imbroglio», a déploré le Dr KEITA.
Wait and see

Par Sékou CAMARA

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