Du 25 mars à hier, le Mali compte 47 cas confirmés de coronavirus, dont 8 guéris, 5 décès et 446 prélèvements. Les autorités maliennes au premier rang desquelles le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, ne baissent pas la garde pour juguler la crise sanitaire. D’où l’élan de solidarité des concitoyens qui mettent la main à l’œuvre.
Au fil des jours, notre pays ne cesse le décompté du nombre des fils atteint de Covid19, depuis que les premiers cas confirmés sont déclarés. De deux cas le 25 mars dernier, le Mali se retrouve aujourd’hui avec 47 cas dont 8 guéris et 5 décès, selon les sources officielles. Les malades sont actuellement pris en charge sur les sites de traitement retenus à cet effet. En plus des 925 personnes-contacts identifiés, les recherches se poursuivent.
Sentant le danger, les pouvoirs publics n’ont ménagé aucun effort pour juguler la pandémie. Après être informé de l’évolution de la situation épidémiologique et des actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la maladie à Coronavirus au Mali et dans les autres pays, lors du Conseil des Ministres du mercredi 1er avril 2020, le Président de la République a instruit aux membres du Gouvernement, de veiller au renforcement de la surveillance épidémiologique et du dispositif sanitaire au niveau des aéroports et des corridors terrestres, à la poursuite de la sensibilisation des populations sur les mesures de prévention, notamment le respect des gestes barrières dans les lieux publics, à la prise en charge des malades et à la désinfection de leurs familles, et au renforcement des mesures d’accompagnement et de protection du personnel de santé et des agents de sécurité.
Au préalable, une réunion Extraordinaire du Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) a ordonné, le mardi 17 mars 2020, la suspension jusqu’à nouvel ordre, de tous les regroupements publics y compris les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings populaires ; l’interdiction jusqu’à nouvel ordre, des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante (50) personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières. Il s’agit des mariages, des baptêmes, des funérailles ; et la fermeture jusqu’à nouvel ordre des boites de nuit et bars dancings. Les rassemblements à caractère religieux ont fait objet de consultations entre le gouvernement et les responsables du Haut Conseil Islamique, de la Ligue des Imams, des Eglises Catholiques et Protestantes ainsi qu’avec d’autres autorités religieuses et cultuelles du Mali afin de convenir des mesures appropriées pour assurer la santé des fidèles.
En plus de l’Etat d’urgence qui prévaut dans notre pays en raison du contexte sécuritaire, ces mesures sont renforcées le 25 mars suivant par l’état d’urgence sanitaire décrété et un couvre-feu rigoureusement appliqué depuis le jeudi 26 mars 2020 de 21h à 5h du matin jusqu’à nouvel ordre. Aussi, les frontières terrestres sont fermées, « sauf au fret et transport des marchandises, en particulier les denrées de première nécessité ».
Scène internationale
Le Mali fait partie des pays actifs sur la scène internationale pour maîtriser la pandémie. En appui aux efforts du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies, le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, a, en sa qualité de deuxième vice-président de l’Union africaine participé, le jeudi 26 mars 2020, à la téléconférence organisée sur la stratégie africaine de lutte contre le Coronavirus, COVID-19 par le président de l’Afrique du sud, M Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union Africaine. C’était avec ses homologues du Kenya, Uhuru Kenyatta, de l’Egypte, Abdel Fattah al-Sissi et du Congo, Félix Tshisekedi, ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. « La réunion a permis au-delà du partage de la situation, de discuter et de convenir d’une stratégie continentale commune pour répondre à l’expansion de la maladie Coronavirus sur le continent, mais aussi de discuter et de convenir d’une approche commune à présenter lors du prochain sommet des chefs d’États du G20 », précise la Présidence de la république.
Il ressort de cette rencontre le partage d’informations et de surveillance des mouvements de personnes, alors que le nombre de victimes du virus continue d’augmenter sur le continent, la mise en place d’un groupe de travail de haut niveau (Task-Force) à l’échelle du continent, pour coordonner et mutualiser leurs efforts, et d’un Fonds Africain de Lutte contre le Coronavirus dont les premières contributions ont été annoncées par les cinq (5) pays participants à la téléconférence pour un total de 16 millions de dollars US, dont deux (2) millions annoncés par le Mali.
La sensibilisation des partenaires sociaux
Les actions en faveur de la sensibilisation contre la pandémie du COVID19ne cessent de se multiplier. En effet, la pandémie du Covid-19 a entrainé un ralentissement de l’économie mondiale. Au Mali, plusieurs secteurs sont frappés de plein fouet par cette pandémie qui a des conséquences sur l’activité des entreprises. D’où des rencontres avec les partenaires socio-économiques.
Face à baisse d’activité des entreprises du secteur de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration, due aux mesures préconisées par le Gouvernement pour lutter contre la propagation de la pandémie, le Premier ministre a reçu le jeudi 2 avril 2020, les responsables desdits établissements. Les échanges ont porté sur les dispositions à prendre pour minimiser les conséquences de la pandémie sur le secteur en particulier et l’économie nationale d’une manière générale. Mais aussi sur les dispositions à prendre par l’Etat et les professionnels pour se projeter au-delà de la crise sanitaire et d’anticiper sur les conséquences de la crise économique et financière qui risqueraient d’en découler.
Dr Boubou Cissé s’est dit être à l’écoute des propositions du secteur afin de coordonner les énergies dans la recherche de solutions idoines pour limiter l’impact négatif du Coronavirus sur le secteur touristique et hôtelier.
La veille, le Premier ministre, a échangé avec les responsables des banques, des établissements financiers, des sociétés d’assurances et des services financiers décentralisés. Les deux parties ont jugé impératif de se projeter afin de veiller ensemble à prendre les dispositions qui s’imposent pour prévenir la crise économique qu’impose cette pandémie. Dr Cissé a demandé aux acteurs de secteur de travailler en synergie et en étroite collaboration avec le Gouvernement pour proposer des mesures d’accompagnement pour l’Etat et le secteur privé afin de minimiser les impacts négatifs de la pandémie sur notre économie.
Le mardi 31 mars 2020, le Premier ministre a échangé avec les représentants du secteur privé sur les propositions de mesures à mettre en place avec le secteur afin d’atténuer les impacts de la pandémie sur l’économie nationale. Une commission composée de membres du Gouvernement et de représentants du secteur privé a été mise en place, à cet effet, pour proposer des mesures urgentes et concertées pour aider le gouvernement à atténuer l’impact de la pandémie sur le secteur privé.
Lors de chacune des rencontres, le Chef du Gouvernement a informé ses hôtes de la création d’un Fonds de Solidarité Spéciale de lutte contre le Covid-19 dont il souhaite que la Gouvernance soit partagée avec le Secteur privé.
Quid de Centre et Nord ?
Le Centre et le Nord du Mali sont aussi autre soucis du Gouvernement, en ce qui concerne la pandémie. Le Premier ministre s’est entretenu, par visioconférence, avec la Directrice des opérations de la Banque Mondiale au Mali et ses équipes, sur le programme d’urgence en faveur des régions du centre et du nord ainsi que le plan de riposte du Gouvernement du Mali contre le COVID 19 et ses conséquences. « Les deux personnalités ont fait le tour des dispositions d’ordre humanitaire, notamment dans les régions du centre ainsi que de l’état d’exécution des projets de la Banque Mondiale au Mali. Le Premier ministre a notifié les attentes et les priorités dégagées par le Gouvernement du Mali dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus », informe le Primature.
Tout en réaffirmant sa volonté à accompagner la stabilité du pays, la Banque Mondiale s’est engagé « à apporter son soutien au Gouvernement malien pour atténuer les effets de la pandémie ».
Des dons
Les actions de solidarité pour la lutte contre le COVID-19 au Mali se multiplient. Ainsi, les compagnies Total, SUNU Assurances, SOIETEL et Établissements Doucouré ont fait des dons de citoyenneté comprenant du carburant, thermo-flash et produits de prévention.
Même son de cloche du côté des opérateurs économiques Sidy Moctar Dembélé et d’Oumar Niangando dit Barou. Ces derniers ont fait de précieux gestes de soutien de plusieurs dispositifs et produits de prévention du COVID-19 au Mali.
Le gouvernement chinois et de la fondation Jack Ma (Chine) ont fait également un don de 100 mille masques de protection, 20 mille tests pour coronavirus, et 1000 combinaisons pour les agents de santé.
« Des mains du Ministre de la Jeunesse et des Sports, j’ai reçu ce jour un don de 5 millions de FCFA de la part de la Fédération Malienne de Football pour la lutte contre le COVID-19 », a informé le ministre Michel Sidibé de la Santé et des Affaires sociales.
Dans le don de soi pour la lutte contre covid-19, les acteurs de la culture malienne dans la lutte contre cette pandémie qui sévit dans le monde entier apportent leurs contributions, à travers une vidéo contributrice où Souroukouba et Zonzanniba sensibilisent sur le mal. La contribution des artisans est aussi à féliciter.
« Ces dons permettront de renforcer notre stock et dispositif de riposte au COVID-19. Ensemble nous vaincrons la pandémie du Coronavirus. Ensemble nous formons l’équipe de la victoire sur l’épidémie du coronavirus au Mali», se réjouit le ministre Michel Sidibé. Lequel rappelle les gestes barrières, ‘’car se protéger, c’est protéger les autres’’.
Décontamination
Depuis quelques jours, les responsables en charge de la gestion de la crise sanitaire ont engagé une opération de décontamination des lieux jugés propices à la propagation du virus. Le samedi 5 avril 2020, la Direction générale de la santé et de la protection civile appuyée par la MINUSMA, a décontaminé le Grand Marché de Bamako et ses alentours.
Cyril Adohoun
L’Observatoire