Cercle de Kadiolo : La pérennisation des SEC, une réussite malgré les difficultés

Le cercle de Kadiolo dans la région administrative de Sikasso est cité comme modèle dans la pérennisation des soins essentiels dans la communauté (SEC). Une mission de reportage initiée par Save the children s’est rendue du 13 au 16 mai 2018 dans la localité pour prendre langue avec les acteurs de la mise en œuvre des SEC. La mission était conduite par Abdrahamane Coulibaly et Mahamadou Diakité le responsable local du projet GSK de Save the children.

Dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, le projet GSK de Save the children finance le plaidoyer pour la pérennisation des SEC dans le cercle de Kadiolo. Ce projet intervient après le retrait progressif de Save the children à travers son partenaire ICH en 2014. C’est ainsi que les échanges ont été entrepris avec les communautés pour la prise en charge des salaires des ASC afin de les amener à payer les 50%. A partir 2017, Save s’est retiré du paiement de la motivation et la charge revient aux collectivités de payer entièrement leurs agents de santé communautaires qui mettent les SEC en œuvre. Comparativement aux communes, le cercle de Kadiolo avec 123 villages s’est distingué dans la prise en charge des ASC malgré quelques difficultés. Pour ce faire le projet GSK de Save a balisé le terrain à travers ses plaidoyers à la faveur de la pérennisation des SEC (échanges avec les collectivités et autres).
Nous sommes à Kadiolo le lundi 14 mai 2018 dans le bureau du responsable chargé de terrain Mahamadou Diakité, un jeune dévoué à sa tâche. Selon lui, le cercle de Kadiolo compte 123 villages ; 84 villages et 22 hameaux couverts par les ASC. Dans cette localité les agents de santé communautaire (ASC) deviennent incontournables dans la prise en charge de certaines maladies des premières causes de mortalité infantile comme le paludisme, la diarrhée, la toux, le rhume et la pneumonie. C’est ainsi qu’il avance quelques données chiffrées prouvant à suffisance l’apport des ASC dans la réduction de la mortalité néonatale. Sur la base du paquet de l’ASC, 41% des cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans ont été réalisés soit un record au niveau national. La diarrhée constitue 61%, la pneumonie 28%. Quant à la Toux, rhume 77% enfin la malnutrition aiguë modérée 84% par les ASC. Ces données sont de l’année 2017. Ce n’est pas tout, l’ASC a dans son paquet, la planification familiale sans oublier les soins simples aux nouveaux nés. Dans les 24 aires de santé de Kadiolo, il existe 72 ASC pour une cible de 28.325 enfants dans leurs zones de couverture. Au cours de l’année 2017, ils ont touché 21.543 d’où un taux de 76%.

Les autorités administratives, communales, sanitaires et sociales s’expriment sur l’apport des ASC dans leur commune
L’apport des soins essentiels dans la communauté est partagé par les différentes autorités à Kadiolo. Selon le 1er adjoint du préfet, Siaka Kanté, le bilan du projet en fin de phase est positif dans la mesure où la reconnaissance est nationale et internationale. « Tous les acteurs ont joué leur partition y compris Save the Children pour pérenniser l’initiative. Nous exhortons les acteurs à maintenir l’élan de ce qui a été réalisé pour la prise en charge des ASC. », Espère-t-il.
Pour sa part Sidiki Diarra, directeur du développement et économie solidaire de Kadiolo, la contribution de GSK a été salutaire. « Bien qu’étant une initiative nationale, les SEC ont eu une autre ampleur dans le Cercle de Kadiolo. Le service a fait en sorte que la mobilisation soit effective », déclare-t-il.
Quant au maire fraichement élu, Mahamadou Sylla, il soutient que les SEC ont permis d’améliorer la santé au niveau de son district sanitaire. A cet effet il signale qu’il est important d’en parler afin que l’Etat trouve les moyens de leur appuyer dans leur travail. Au niveau de la fédération locale de la santé communautaire (FELASCOM) les missions de la supervision sont effectuées sur le terrain afin de connaître les difficultés. « Nous sommes en train de voir comment l’Etat peut nous aider dans la prise en charge des ASC. Si l’on considère l’architecture de la santé, ce n’est plus les CSCOM mais les ASC qui constituent la base », a laissé entendre Drissa Dembélé, président de la FELASCOM. Même son de cloche chez le président de la FELASCOM Amadou Koné, premier vice-président du conseil de cercle qui soutient la pérennisation des SEC. Pour preuve, il a dévoilé que le conseil a contribué à hauteur de 4 millions pour la prise en charge des ASC.
Quant à l’autorité sanitaire de Kadiolo, le rôle que jouent les ASC dans l’amélioration de la santé à Kadiolo n’est plus à démontrer. « Il y a aucun évènement en santé que le district peut mener sans les ASC. Ils constituent le premier contact avec les enfants. L’expérience de Kadiolo n’est plus un secret c’est une fierté. Si nous sommes à ce niveau, nous ne pouvons que dire merci à Save the Children qui a démarré en 2013 avec le projet ICH », défend-t-il.
Signalons que tout n’est pas rose dans la prise en charge des ASC dans le cercle en matière de prise en charge des salaires des agents. Si certaines communes servent de modèle comme la commune de Dioumantene précisément le village de Katon où, l’agent est payé régulièrement avec toutes les commodités villageoises par contre au village de Cissingue, l’ASC est en retard de salaire de plus d’un an. Au regard du rôle de cet agent, les ressortissants du village ont créé une condition pour motiver leur agent afin de le maintenir. On peut voir les panneaux solaires qui électrifient son lieu de travail mais aussi sa maison. « C’est grâce à l’engagement du village que je suis là encore, sinon je ne reçois pas de salaire, il y a plus d’un an », témoigne Fatoumata Dagnoko à Cissingué.
Modibo L Fofana
Envoyé spécial à Kadiolo

Mali24

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