#AnkaHakεw : la contraception, un sujet qui divise

Considérée par certains comme une méthode préventive et sûre, la contraception est jusqu’à présent incomprise et non acceptée par tous. Et le moins que l’on puisse dire, c’est le sujet divise au Mali.

 

La contraception est un ensemble de mesures et moyens pour prévenir les grossesses non désirées ou espacer les naissances. Elle est généralement utilisée par les femmes. Il existe plusieurs méthodes et produits. Parmi les méthodes, il y a celles dites naturelles à court ou long terme, et celles définitives.

Selon Diodo Diallo, conseillère en santé de la reproduction à l’ONG ASDAP (l’Association de soutien au développement des actions de populations), le planning se fait après analyse de la compatibilité, des informations liées aux conséquences du produit. Cependant, la pratique de la contraception est un sujet qui divise. Préventive pour certains, d’autres pensent qu’elle contribue à la dépravation des mœurs.

« Une vie sexuelle irresponsable »

Diodo Diallo explique que l’accès aux produits et méthodes de contraception prévient les grossesses non désirées, les maladies sexuellement transmissibles et les avortements clandestins. De nos jours, les réseaux sociaux et l’accès facile des sites de pornographie sont des facteurs qui favorisent le libertinage sexuel des jeunes, allant « jusqu’à les conduire à avoir une vie sexuelle irresponsable », poursuit-t-elle.

Ce sont ces facteurs qui sont à la base de la dépravation de nos mœurs, contrairement à ce que pensent certaines personnes, ajoute-t-elle. « Pour chaque jeune qui passe, nous n’avons qu’un seul conseil : abstenez-vous jusqu’au mariage ou ayez une vie sexuelle saine et responsable. »

Les produits et méthodes contraceptifs ne sont pas seulement destinés aux célibataires. Ils font aussi le bonheur des couples mariés, estime Vincent D. Maïga, chargé de suivi et évaluation à ASDAP, qui rappelle par ailleurs que la contraception n’est pas une pratique nouvelle. « Contrairement à ce que pensent certaines personnes, la contraception existe depuis toujours. La femme, après l’accouchement, était envoyée chez ses parents pour une période de 4 à 6 mois. L’objectif, c’est de l’éloigner de son mari », rappelle-t-il.

Demander l’avis de spécialistes

La contraception des jeunes, surtout pour ceux qui sont en union libre, passe mal. Ousmane Diarra, un commerçant résidant à Bamako, estime que l’utilisation de la contraception est l’un des facteurs de la dépravation des mœurs. « Accepter le planning de sa fille reviendrait à l’encourager dans la fornication », lance-t-il.

Sur la question, Salif Diabaté, griot et enseignant à la retraite, est catégorique : « Dans la société malienne, avoir un enfant hors mariage est une honte pour une fille. Pour éviter cela, elle se garde de faire n’importe quoi. Mais avec les méthodes et produits contraceptifs, elle s’adonne à toutes sortes de pratiques sexuelles sans être inquiétée. De cette façon, elle devient active sexuellement.»

Les pesanteurs socioculturelles impactent nos choix, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive. Mais pour mieux décider de sa santé sexuelle, il est important de demander l’avis de spécialistes.

Source : Benbere

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