À la Une: le Covid-19 poursuit son parcours meurtrier

Avec une illustre victime hier : Manu Dibango, saxophoniste et vétéran des musiciens africains en France. Il avait 86 ans. Toute la journée d’hier, les hommages se sont succédé, notamment sur les antennes de RFI. Ce matin, dans la presse, on ne compte plus les biographies et les témoignages de ceux qui ont eu la chance de cotoyer cet illustre musicien, à l’instar de l’écrivain camerounais Eugène Ebodé, dans Le Point Afrique.

Voici un extrait de son hommage : « son prolongement naturel était le saxophone. C’était son stylo à lui, son micro, son crayon, son transistor en forme de “S” incliné qui lui a servi de porte-voix, de porte-son, de porte-plume, de porte ouverte au meilleur des langages parmi les humains dont il se disait le concierge. (…) Son saxophone faisait resplendir le “Wakafrica”, poursuit Eugène Ebodé, c’est-à-dire le sens et la vitalité qui surgissent du ventre de la terre ancestrale pour donner souffle, cadence, offrande et élan. (…) Sa jovialité naturelle, son rire sonore de contralto, son sourire bienveillant, sa faculté à illuminer et à se fondre avec les autres l’avait établi de Douala à Lagos, d’Abidjan à Bamako, de Johannesburg à Alger, de Naples à Tokyo, de Paris à Pékin, de Bombay à New York, frère aîné, oncle, père, et grand-père inoxydable et aimé. »

Des plus petits aux plus grands…

Le Covid-19 poursuit donc son parcours meurtrier, fauchant indistinctement les anonymes comme les puissants… Exemple au Burkina, où « l’épidémie atteint les plus hautes sphères de l’État », relève Le Monde Afrique. « Certains ont d’abord cru à une fausse nouvelle, avant que l’information ne soit confirmée par les intéressés eux-mêmes. “Le diagnostic a révélé que je suis positif au coronavirus”, a annoncé le ministre de l’éducation burkinabé, Stanislas Ouaro, le 19 mars, suivi le lendemain de son homologue de l’administration territoriale, puis des mines et encore des affaires étrangères (…) et enfin du commerce. Au total, pointe Le Monde Afrique, pas moins de 5 ministres, sur les 29 membres que compte le gouvernement burkinabé, ont indiqué avoir été diagnostiqués positif au Covid-19. La sphère diplomatique est également touchée, avec la contamination de l’ambassadeur d’Italie et des Etats-Unis au Burkina Faso. (…) L’épidémie s’accélère dans ce pays qui est désormais le plus touché en Afrique de l’Ouest. A la date d’hier, on recensait 114 cas positifs, dont quatre décès. »

Où trouver de la chloroquine ?

Du coup, on assiste dans le pays à une véritable ruée sur la chloroquine… C’est ce que remarque le site d’information WakatSéra. « Dès les premiers affirmations sur la découverte de la chloroquine comme remède contre le virus à couronne qui a mis le monde sens dessus-dessous, le nouvel or des usines pharmaceutiques est devenu introuvable au Burkina. Les chercheurs d’or, en voiture, à moto ou à vélo, masques collés au nez, sont allés à l’assaut de toutes les pharmacies du pays. Si ceux qui s’y sont pris tôt ont pu avoir d’autres médicaments dérivés, la chloroquine ayant été retirée des rayons et des prescriptions depuis bien longtemps, les autres, malgré leur détermination, sont retournés bredouilles à la maison. (…) En tout cas, pour l’instant et comme ailleurs, rappelle WakatSéra, le meilleur remède est sans équivoque “Restez chez vous” et respectons surtout les gestes barrières et les mots d’ordre de ceux qui nous dirigent, mais qui sont impuissants face au petit virus à couronne. »

Le cas malien

Enfin, le Mali, pour sa part, retient toujours son souffle : à ce jour, toujours aucun cas déclaré… Le quotidien L’Indépendant ne se fait toutefois aucune illusion : « il faudrait que le Mali soit miraculé pour que, la terre entière étant dévastée par le virus et ses voisins immédiats transis de terreur, il soit l’unique pays à être épargné. »

D’autant poursuit le quotidien bamakois que « les mesures préventives annoncées par nos gouvernants à grand renfort médiatique sont non seulement timorées mais insuffisamment ou pas du tout appliquées. Les marchés, les mosquées, les gares routières, les véhicules de transport en commun, lieux par excellence de concentration des populations, ne sont pas concernés par la disposition afférente à la suspension ou l’interdiction de regroupements publics. Or, pointe L’Indépendant, c’est là que le virus est susceptible de se propager très rapidement et causer le plus de dégâts. »

RFI

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