Suite à la répression sanglante de manifestants à Yélimané : L’Association Yélimané Dagakane manifeste devant l’Assemblée nationale, réclame justice et exige le départ du gouverneur de Kayes

Le vendredi 15 décembre 2017, un violent affrontement a opposé les forces de l’ordre (Gendarmes et Garde nationales) et la population de la commune de Konsiga dans le cercle de Yélimané (Région de Kayes). Ce violent affrontement a fait plusieurs blessés et causé un mort. Furieux de cet état de fait, l’Association Cercle de Yélimané Dagakane (ACYD) a tenu un sit-in, hier lundi 18 décembre 2017, devant l’Assemblée nationale du Mali pour exiger l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités et sanctionner les coupables, le départ du préfet du cercle de Yelimane, le départ du sous-préfet de la commune de Tambacara et le départ du gouverneur de la région de Kayes. Selon les manifestants, cet affrontement résulte des différents contentieux électoraux depuis 2009 qui n’ont jamais été vidés. A travers ce sit-in, l’Association Cercle de Yélimané Dagakane invite le président de l’Assemblée nationale du Mali d’user de tous ses moyens afin que Yelimane recouvre la paix et la quiétude.

Hier, tôt le matin, plus de 500 personnes ont pris d’assaut devant l’Assemblée Nationale du Mali sis au quartier Bagadadji de Bamako pour exprimer leur indignation face à l’affrontement du vendredi dernier entre force de l’ordre et population ayant fait mort d’homme et plusieurs blessés dans la localité de Yélimané (Région de Kayes).

Sur les banderoles que tenaient les manifestants, on pouvait lire : « l’Association Cercle de Yélimané Dagakane (ACYD), nous sommes Yélimané, ne nous tuez pas pour notre droit ». Et certains de ces manifestants scandaient « assassin ». Au cours de ce sit-in, une déclaration a été lue par le porte-parole de l’Association Cercle de Yélimané Dagakane (ACYD), Séga Doucouré puis remise aux représentants de l’Assemblée nationale (le vice-président Seydou Diawara, le questeur Mamadou Diarrassouba, l’honorable Moussa Coulibaly, le secrétaire général adjoint de l’hémicycle, Amadou Wagué).

« L’Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Nous, ressortissants du cercle de Yelimane résident à Bamako, venons par la présente porter à votre connaissance les faits graves survenus ces derniers jours à Yelimane. En effet, honorable Président de l’assemblée nationale, Yelimane est l’objet d’une situation de quasi insurrection consécutive à l’assaut des éléments de la gendarmerie venus de Kayes. Ceux-ci ayant fait usage de leurs armes chargées à balles réelles qui a déjà fait un mort et plusieurs blessés graves. Notre présence ici aujourd’hui est de vous demander de bien vouloir intervenir, en votre qualité de représentant de la volonté populaire pour que Yelimane à l’instar du reste de notre pays recouvre la paix et la quiétude », a déclaré Séga Doucouré, porte parole de l’Association Cercle de Yélimané Dagakane.

Selon lui, tout ceci résulte des différents contentieux électoraux depuis 2009 qui n’ont jamais été vidés. « Honorable Président de l’Assemblée Nationale, est-il besoin de dire aujourd’hui que les ennemis de notre pays sont ceux-là qui troublent la quiétude de nos paisibles populations par des actes de provocation mettant en danger la sécurité, la paix et la réconciliation que le président de la République, le gouvernement et vous-même recherchez inlassablement », a-t-il dit. A l’en croire, le consulat du Mali à Paris tout comme d’autres sites font simultanément l’objet de sit-in en signe de protestation.

« C’est dire combien la situation est ressentie avec tristesse et colère, elle appelle de votre part une réaction vive à la hauteur des actes commis et des conséquences que cela risque de générer. Pour ce manquement au devoir premier de l’État qui est d’assurer la sécurité des populations, nous demandons : de diligenter les enquêtes afin de situer les responsabilités et sanctionner les coupables, de lever l’humilité parlementaire du député Mahamadou Hawa GASSAMA, coupable à nos yeux de la situation qui prévaut à Yelimane et sa traduction devant la justice, la démission du maire de la commune de Konsiga du nom de Mr Tamassa KEBE, le départ du préfet du cercle de Yelimane, le départ du sous-préfet de la commune de Tambacara et le départ du gouverneur de la région de Kayes. Nous sommes convaincus, Monsieur le Président, que les honorables députes de notre Assemblée Nationale, sous votre haute clairvoyance prendront en compte nos doléances », a martelé le porte parole de l’Association Cercle de Yélimané Dagakane, Séga Doucouré.

Les représentants de l’Assemblée nationale qui ont reçu la copie de la déclaration devant l’hémicycle ont pris bonne note des doléances de l’Association. Pour preuve, ils ont fait savoir que l’Assemblée nationale prendra des dispositions dans un plus bref délai pour faire face à la situation. Par ailleurs, au moment où nous mettons cet article sous presse, nous apprenons que la tension était toujours très vive dans les différentes communes de Yélimané, les jeunes occupaient toujours la mairie, les manifestations continuaient aussi à Paris. En outre, les jeunes de la localité de Yélimané exigent la libération des personnes détenues.

Aguibou Sogodogo

COMMUNIQUE :

Le PARENA au chevet des blessés à Yélimané

Le vendredi 15 décembre 2017, un détachement des forces de sécurité a tiré à

balles réelles sur des manifestants devant la mairie de Kersigané-Diafounou

(commune de Konsiga), cercle de Yélimané, faisant une dizaine de blessés

graves, évacués vers l’hôpital de Kayes.

Le 17 décembre, Abdoulaye Minan Coulibaly, 61 ans, a succombé à ses

blessures.

Le PARENA condamne cette répression brutale, aveugle et totalement

disproportionnée.

Il exprime ses condoléances à la famille éplorée du défunt, aux populations du

Konsiga et de tout le cercle de Yélimané.

Il exprime sa sympathie aux blessés et leur souhaite prompt rétablissement.

Le PARENA encourage les efforts d’apaisement en cours et invite le président de

la République et le Gouvernement à diligenter une enquête indépendante pour

faire toute la lumière sur la fusillade et situer toutes les responsabilités.

Les autorités doivent s’engager à rendre publics les résultats de l’enquête et

sanctionner les responsables.

Le Parena rappelle que le droit de manifester est un principe

constitutionnel en République du Mali. Les forces de l’ordre républicaines ont le

devoir de protéger les manifestants tout en assurant la sécurité des personnes et

des biens par des voies et moyens appropriés en de telles circonstances.

Le Parena veillera à ce que justice soit rendue aux victimes et que l’Etat apporte

une solution durable à la crise actuelle.

Le PARENA enverra à partir du 19 décembre 2017, une délégation à Kayes et

Kersigané pour présenter les voeux du parti aux blessés et nos condoléances aux

populations de Kersigané.

Fait à Bamako, le 18 décembre 2017

Le Comité Directeur

Source: Le Républicain

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