Succession d’IBK : Il faut un homme radicalement nouveau en 2018!

«Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions particulières, forme une situation si particulière que c’est seulement en fonction de cette situation unique qu’il doit se décider. Dans le tumulte des événements du monde une maxime générale est d’aussi peu de secours que de se souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé. Car un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent. Il n’a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l’activité», dixit Friedrich Wilhelm Hegel).

Si une fois n’est coutume, il est aussi vrai que l’habitude est une seconde nature. Dans le tumulte des combats politiques au Mali, l’on a coutume de voir des politiciens associer pétrole et lait, choux et salade, chat et souris, le plus souvent pour obtenir des mélanges hétéroclites sans lisibilité réelle aucune. Est-ce par myopie politico- intellectuelle ou par calcul d’intérêts égoïstes ?

Dans tous les cas, l’opportunisme de grand chemin a cours dans la résolution de la problématique des alliances dans notre pays. Mais un adage de chez nous affiche avec juste raison: «A beau chasser le naturel, il revient au galop».

A l’occasion des joutes électorales depuis la fin de la 2ème République, on a souvent vu des ennemis marcher main dans la main comme pour dire qu’en politique la décence n’est plus à la mode.

Les alliances se nouent au rythme et dans la direction du vent. Ces alliances contre nature ont germé aux derniers jours du régime Moussa Traoré lorsque les contre-marcheurs soutenant mordicus le régime militaro-udpmiste ont miraculeusement retourné leurs vestes pour s’adjoindre aux démocrates marcheurs. Moussa est tombé pour vivre dans une retraite paradisiaque.

L’on retiendra toujours que le Mali a perdu deux cent qurante-quatre (224) femmes et enfants pour l’avènement  du multipartisme intégral. Dieu rétablira la vérité dans la gestion calamiteuse des affaires de notre peuple travailleur.

Ce qu’il convient d’appeler mouvement «démocratique» s’est métamorphosé en de petits groupements d’opportunistes sans vergogne.

Lorsque Amadou Toumani Touré (ATT) s’est déclaré candidat «indépendant», il a attiré tous les politiciens à la recherche de pourboires illicites et immoraux. La suite n’a échappé à personne: le régime conteur a été chassé du trône après la désolation au sein de nos armées et de sécurité, prélude à l’occupation illicite de notre territoire par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et son parrain français.

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) avait suscité estime au regard de ses slogans de campagne désormais connus de toute la population malienne. N’ayant aucune vision patriotique pour le Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a su poser d’acte de nature à rassurer les Maliens de sa capacité à les servir utilement.

Mais pour tout observateur averti, il ne pouvait en être autrement car Nelson Mandela disait: «Une action qui n’est pas précédée d’une vision n’est que perte de temps; une vision qui n’est pas suivie d’action  n’est que rêve; une vision suivie d’action peut changer le monde.»

Aujourd’hui, le problème n’est plus de savoir si IBK doit avoir un second mandat, mais plutôt de savoir qui doit le remplacer aux affaires. A cette question, les réponses sont variées. En attendant de voir plus clair dans ce sujet et dans les jeux d’alliances à l’aube de 2018, les tractations ont bien débuté dans les coins et recoins du Mali. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une candidature unique de l’opposition contre IBK, avec comme chef de file Soumaïla Cissé.

Le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) cherche à se rapprocher du Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) de Oumar Mariko. Cette alliance serait-elle intelligente si elle venait à se réaliser ? Rien n’est moins sûr, car depuis la chute de Moussa Traoré, les hommes qui animent aujourd’hui le parti du bélier blanc sont comptables de la gestion catastrophique des régimes Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré (ATT). Or, c’est bien cette gestion qui a entraîné la désagrégation du tissu socioéconomique et culturel du Mali.

Le parti SADI par des hommes et des femmes qui ont toujours refusé de pactiser avec le diable et de cautionner cette calamité politique que connaît notre pays depuis la chute de l’apache régime de Moussa Traoré.

Quant à la candidature unique derrière Soumaïla Cissé, c’est vraiment une fois encore regarder le Mali dans le rétroviseur de l’histoire.

Dioncounda Traoré, candidat de l’ADEMA, c’est vraiment une insulte grossière à l’honneur de notre peuple laborieux.

Qu’on oublie pas un seul instant que c’est bien Dioncounda Traoré, président illégitime de la transition de 2012 au Mali qui a fait appel aux forces d’occupation de notre territoire, notamment l’armée française. A l’époque, cette mission française s’appelait Serval.

Mais l’histoire est un témoignage. Aujourd’hui, tous les Maliens connaissent la part de responsabilité de Dioncounda Traoré dans cette gestion calamiteuse du Mali. Qu’il soit soutenu par Macky Sall ou pas, les Maliens ont déjà compris et s’assumeront à temps opportun.

Aujourd’hui plus que jamais, notre peuple se rend à l’évidence que son malheur provient essentiellement de ces hommes et de ces femmes qui ont participé au complot du ‘’Mouvement démocratique’’ contre notre peuple en mettant entre parenthèses le cri de cœur de celui-ci antè koroléfè fô koura.

Que faut-il donc que les Maliens comprennent s’ils veulent voir enfin leurs conditions de vie changer positivement ? Il faut qu’ils rendent à l’évidence que ni IBK, ni l’opposition ne peuvent relever le défi du Mali parce qu’ils sont tous comptables de la désagrégation du tissu socioéconomique national.

Notre jeunesse doit s’approprier ses lignes de la porte-parole de la jeunesse africaine en la personne de Marie Tamafo N’Kom au sommet Afrique France de 2005 à Bamako.

Elle disait: «Nous ne voulons plus de déclaration et d’énièmes plans d’action, mais plutôt des mesures politiques structurées par les Etats en vue d’améliorer efficacement les conditions de vie de la jeunesse africaine. Si les politiques ne s’occupent pas de la jeunesse, le vent du changement, en contexte démocratique, conduira la jeunesse à s’occuper des politiques afin que les engagements aient un sens.»

Pour venir à bout du mal malien, il faut donc des hommes nouveaux qui n’ont, ni de près ni de loin, étaient trempés dans aucune combine politico-économique à l’encontre du peuple malien. Ces hommes, ils sont au Mali pour servir le Mali, bien loin des déprédateurs du tissu socioéconomique national.

Pour éviter la récidive de cette faut historique qui résidait dans le choix d’IBK, en 2013, il faut en 2018 un homme radicalement nouveau, propre, que les Maliens connaissent pour n’avoir jamais été trempé dans les sales affaires de la 3ème République et cela ni directement, ni indirectement. Cet homme, il ne peut-être trouvé dans la classe politique actuelle pourrie que connaît jusqu’ici notre peuple travailleur.

Cet homme, il faut le chercher au sein de la jeunesse combattante, pas surtout dans les rangs de ceux qu’on appelle ‘’les fils à papa’’.

Rappelons cette déclaration historique et patriotique du président feu Modibo Keïta: «Lorsque les propriétaires deviennent les observateurs, c’est le festival des brigands».

Pour résoudre la problématique de la succession d’IBK en 2018, il faut un homme absolument nouveau entièrement acquis à la cause des masses laborieuses du Mali.

Fodé KEITA

 

Source: Inter De Bamako

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