Situation au Mali: nouveau rapport du Secrétaire général des Nations unies

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a publié le 1er octobre 2021 le rapport du Secrétaire général  sur la situation au Mali de juin à août 2021. Il retrace les principaux faits nouveaux sur plusieurs plans ayant marqué cette période et note un retard pris dans les préparatifs des élections législatives et présidentielle programmées pour février et mars 2022. 

 

Le Secrétaire général exhorte  le gouvernement malien et les autres acteurs nationaux à  « trouver, par le dialogue, un compromis sur les réformes à mettre en œuvre et les mesures à prendre pour mener à bien une transition rapide et constructive ».

Il assure que l’ONU continuera de coopérer étroitement avec l’Union africaine et la CEDEAO afin d’aider  les parties prenantes maliennes à faire en sorte que la transition politique soit menée  à bien « de façon pacifique et dans les délais fixés ».

Attaques asymétriques

Les attaques asymétriques ont continué sur la période, touchant les forces nationales et internationales, la MINUSMA et les groupes armés signataires qui  ont essuyé au total  69 attaques, 42 dans le nord du pays, dont 8 dans la région de Tombouctou, 16 dans la région de Gao, 15 dans la région de Kidal et 3 dans la région de Ménaka , 27 dans le centre, dont 24 dans la région de Mopti et 3 dans celle de Ségou.

On note une augmentation des chiffres  dans le centre, par  rapport à la période précédente, au cours de laquelle seulement  21 attaques avaient été enregistrées.

Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 31 attaques,  dont 17 dans la région de Mopti, 6 dans la région de Gao, 3 dans la région de Ségou,  4 dans la région de Tombouctou et 1 dans la région de Ménaka.

Ces attaques ont  provoqué la mort de 40 personnes, dont 25 membres des Forces armées maliennes,  14 membres de la police et de la gendarmerie et 1 membre de la Garde nationale, et en ont blessé 72, dont 47 membres des Forces armées maliennes et 25 membres de la police et de la gendarmerie.

Le rapport relève que l’attentat le plus meurtrier a eu lieu le 19 août, à environ 69 kilomètres à l’est de Douentza, dans la commune de Haïré et a fait 17 morts et 42 blessés parmi les Fama.

Par ailleurs, le nombre d’attaque contre des civils a aussi  augmenté, passant de 307 entre la fin  mars et la fin mai à 326 pendant la période du 26 mai au 26 août, au cours de laquelle  181 personnes ont été tuées, 145 blessées et 178 enlevées.

Mise en œuvre de l’Accord

Le Secrétaire général affirme qu’en dépit des efforts de la MINUSMA et de la Médiation internationale, la mise en œuvre des dispositions de l’Accord relatives à la sécurité et à la défense « n’a que très peu avancé », l’attention des principaux acteurs politiques s’en étant « détournée ».

Au 28 août,  indique le rapport, 2300 combattants avaient suivi le processus accéléré de désarmement, démobilisation et réintégration. Sur ce nombre, 1 765 avaient été  formés et intégrés aux Forces de défense et de sécurité maliennes, contre 3 000 prévus initialement.

Rétablissement de l’autorité de l’État

Le rétablissement de la présence et de l’autorité de l’État dans le centre du Mali a continué de poser des difficultés, constate le rapport. Si au cours de la période considérée, 40 gendarmes, 70 policiers et 7 officiers de la protection civile ont été redéployés dans la région, notamment à Bankass, Koro, Sofara et Somadougou, aucun membre  par contre des autorités judiciaires n’a été redéployé dans le centre du pays en raison de  « l’insécurité qui y règne toujours » ainsi que de « l’absence ou de la faiblesse des services administratifs de l’État » dans les zones concernées.

Situation des droits humains

La situation sur le plan des droits humains a continué de se dégrader, en grande partie à cause de « l’intensification des violences perpétrées par les groupes extrémistes, les groupes armés communautaires et les milices ».

159 violations des droits humains et 566  atteintes à ces droits ont été recensées par la Minusma,  soit 725 au total, soit une augmentation de 303 cas de plus que pendant la période précédente, de mars à juin.

Parmi ces violations et atteintes,  le rapport précise 17 exécutions extrajudiciaires, sommaires ou  arbitraires, 198 autres meurtres, 176 cas de blessures, 210 enlèvements ou disparitions  forcées ou involontaires, 5 actes de torture ou de mauvais traitements, et  119 arrestations ou détentions illégales.

La plupart ont été commises dans le centre du pays, par les forces nationales (36 cas), les forces régionales (4 cas),  les groupes armés qui ont signé l’accord et le respectent (6 cas), les groupes armés et milices communautaires (171 cas) et les groupes extrémistes (389 cas).

Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali est publié chaque trimestre. Celui du 1er octobre 2021 est le premier après la prorogation en juin dernier  jusqu’au 30 juin 2022 du mandat de la Minusma.

Il sera discuté devant le Conseil de sécurité des nations Unies le 29 octobre prochain.

Mohamed Kenouvi

Source : Journal du Mali

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