Signature aujourd’hui de l’accord politique: la fin du marchandage politicien

Des fronts de l’opposition, la majorité et le pouvoir se sont envoyé plusieurs courriels de proposition, de contre-proposition et des observations pour aboutir à un accord politique en vue de la mise en place d’un gouvernement de large ouverture.

Tout est parti de l’accord politique rédigé et signé par le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) qui a été envoyé au président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA. Se mettant au-dessus de la mêlée, IBK laisse le soin à son nouveau Premier ministre, Boubou CISSE de répondre aux deux fronts de l’opposition, à travers une contre-proposition. Dans ce document, le Premier ministre met en cause presque toutes les observations du FSD et de la CoFoP et fixe les limites de la concession du pouvoir : pas de sabordage, le président de la république restera le maître des décisions.

Ayant accueilli la contre-proposition du Premier ministre, le FSD riposte, cette fois-ci, sans son allié de circonstance, la CoFoP. EN neuf points, le front dirigé par le chef de file de l’opposition désapprouve le plan proposé par le Premier ministre dans sa contre-proposition et se pose des questions.

Déjà dans le préambule de l’accord proposé par le pouvoir, le FSD affirme ne pas se reconnaître dans l’approche et ne saurait, par conséquent, y adhérer sans des discussions préalables. Aussi, en lieu et place d’un accord politique, le clan de Soumaila CISSE estime que la proposition du chef de l’exécutif est un accord de Gouvernement avec au demeurant des dispositions très inhabituelles pour ce genre de document qui gomme le rôle des partis politiques et des regroupements politiques en recentrant tout autour du Premier ministre. En plus de ce point, le FSD se pose des questions sur notamment la feuille de route qu’il avait proposée au président IBK.

« Nous aimerions aussi comprendre les raisons pour lesquelles, tout le titre relatif à la Feuille de route, dans notre document, a été biffé. Or, cette partie comporte toutes les actions à entreprendre à court et moyen termes. Il nous semble plus judicieux d’amender ou rejeter nos propositions plutôt que de faire une impasse sur elles ou de les éparpiller entre différentes autres rubriques », demande le FSD au Premier ministre, avant de rappeler la nécessite d’un débat franc autour de la réforme constitutionnelle et le dialogue politique inclusif.

Dans la même foulée, la majorité présidentielle Alliance Ensemble pour le Mali (EPM) a réagi à la contre-proposition du pouvoir. Sur le fond aussi bien que sur la forme, il n’y a pas de grande divergence entre la majorité présidentielle et le pouvoir. Toutefois, EPM, dans ses observations, tient à ce que certains points soient plus explicites. Ainsi, elle souhaite que le présent accord politique soit conclu pour une durée de deux ans et ne peut être reconduite de manière tacite. Par contre, dans le document signé par le Premier ministre, sur le même point, il est écrit que « Le président accord est conclu à une durée indéterminée. Il cessera cependant de produire ses effets si le Premier ministre et son gouvernement, mis en place, venaient à démissionner ».

Dans ses observations, EPM propose un article supplémentaire en rapport au respect des termes dudit accord politique. Ainsi, la majorité présidentielle souhaite qu’il soit explicitement mis dans le document les précisions suivantes : « « La partie qui estime que le Premier ministre viole les termes de l’accord, devra formellement saisir le Président de la République par une lettre circonstanciée à laquelle, le Président a l’obligation de répondre dans un délai ne devant pas excéder 15 jours calendaires. Il sera procédé à toute correction ou redressement dans une démarche consensuelle ».

Ces observations sont prises en compte dans une nouvelle mouture dudit accord de 19 articles.

Quant aux observations de la CoFoP, elles étaient tenues secrètes jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Mais, selon des responsables de ce front, ils partagent beaucoup de dispositions du pouvoir et vice-versa. Cependant, un communiqué du Premier ministre qui remercie tous les acteurs politiques qui l’ont reçu et ont échangé avec lui, contribuant à un accord, la signature solennelle de cet accord politique en vue de la formation du gouvernement de mission qu’il dirige est prévue ce matin entre le Premier ministre et des partis et regroupenents politiques.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin.

Suivez-nous sur Facebook sur