SÉANCE PLÉNIÈRE DU CNT : La création des Universités de Sikasso, Tombouctou et Gao au cœur des débats

Nouvelle séance plénière pour le Conseil National de Transition (CNT). Les Conseillers nationaux se sont réunis, le jeudi 16 juin 2022, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). L’ordre du Jour a porté sur « l’adoption de procès-verbaux, la délibération sur des projets de loi, et des communications ». Il a notamment été question de l’adoption des projets de loi portant création de l’Université de Sikasso, Tombouctou et Gao, relatif au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les trois projets de loi ont été adoptés avec « 107 voix pour », « zéro contre » et aucune abstention.

En ce qui concerne le Projet portant création de l’université de Sikasso, les Conseillers ont tenu compte du fait que la région est fortement peuplée avec le nombre le plus élevé de bacheliers après la région de Koulikoro. Sur les 25 504 élèves admis au Bac en 2020, 3 086 étaient de Sikasso, soit 12,10 %. La plupart de ces admis abandonnent les études, faute d’offres de formation supérieures locales. D’où la décision des membres du CNT d’adopter le projet de loi s’y rapportant.

 

 La création de cette université aura une incidence financière par rapport aux travaux de construction et d’équipements évalués à 120 000 000 000 Frans CFA pour la période de 2022 à 2030, répartie comme suit : en 2023 : 30 935 953 000 Francs CFA pour la construction ; en 2024 : 29 935 953 000 Francs CFA pour la construction ; en 2025 : 28 935 953 000 Francs CFA pour la construction ; l’acquisition des équipements : 20 192 141 000 francs CFA ; fonctionnement lié à l’investissement :  10 000 000 000 francs CFA . La durée globale de construction et d’équipement de l’Université de Sikasso est de 20 ans.

 

S’agissant de la région de Tombouctou, la création d’une Université dans une ville jadis considérée comme une ville lumière du Soudan occidental, a aussi occupé les débats du CNT. La ville des 333 Saints est fondée au XIIème siècle, une ville historique de renommée mondiale, classée par l’UNESCO à plusieurs titres au patrimoine mondial de l’humanité avec plus de cent mille manuscrits. Au XVIème siècle, la ville de Tombouctou connut un essor dans le domaine l’enseignement coranique. Elle répond à la volonté politique des autorités nationales et trouve son fondement dans l’application de l’article 39 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du Processus d’Alger. Avec un seul lycée dans la région depuis 10 ans, Tombouctou compte actuellement plusieurs lycées publics dont les finalistes gagneraient à poursuivre leurs études supérieures sur place.

 

L’incidence financière des travaux de construction et d’équipement de l’ensemble des infrastructures de l’Université de Tombouctou est évaluée à 41 714 434 000 F CFA pour la période de 2022 à 2030, répartie comme suit : en 2023 : 15 991 204 000F CFA pour la construction ; en 2024 : 10 838 050 000 francs CFA pour la construction ; en 2025 : 4 885 180 000 F CFA pour la construction. Pour l’acquisition des équipements : 5 milliards FCFA et le fonctionnement lié à l’investissement :  5 milliards francs CFA. La durée globale de construction et d’équipement de l’Université de Tombouctou est de 20 ans.

Le rapporteur, Honorable Sidy Soumaoro, a souligné la faiblesse de cette dotation. Selon lui, cette difficulté s’explique par l’existence de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques (IHERI-ABT) dans le paysage universitaire de notre pays.

 

A propos de la région de Gao, la création d’une université sur zone a aussi été jugé conforme à l’article 39 dudit Accord pour la paix visant à donner une égalité de chance de développement à toutes les régions du pays. D’autant, ont analysé les membres du CNT, que Gao dispose d’un énorme potentiel culturel, humain, population et d’une formidable position géostratégique.

 

L’incidence financière des travaux de construction et d’équipement de l’ensemble des infrastructures de l’Université de Gao est évaluée à 41 288 868 000 Francs CFA pour la période de 2022 à 2030 répartie comme suit : en 2023 : 15 306 666 000 francs CFA pour la construction, en 2024, 10 989 000 000 francs FCFA pour la construction ; en 2025 : 4 993 202 000 francs CFA . La durée globale de construction et d’équipement de l’Université de Gao est de 20 ans, a confié le rapporteur, Honorable Soumaoro.

Conformément à ses missions, le ministre de l’Enseignement supérieur s’est engagé à poser le premier jalon de la mise en place de formations supérieures dans les régions de Sikasso, Tombouctou et Gao.

Malgré de nombreuses réformes qui visaient l’amélioration de la qualité de l’Education, l’Enseignement supérieur reste confronté à des difficultés majeures. Il s’agit, entre autres, de l’évolution des effectifs des étudiants toujours croissants, à la faiblesse des capacités d’encadrement et de gestion, à l’insuffisance des infrastructures et des équipements.

 

L’absence de pôles universitaires sur les lieux de résidence, les difficultés liées à l’hébergement, à la sécurité, au manque d’enseignants, ont impacté négativement le développement de l’enseignement supérieur au Mali.

En d’autres termes, l’analyse des admissions au baccalauréat montre une augmentation régulière de l’effectif des admis. Ainsi, on est passé de 20 737 bacheliers en 2010 à 25 504 en 2020 et à 68 300 en 2021, a indiqué Honorable Sidy Soumaoro.

Dans sa réaction, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou Keita, a jugé nécessaire la multiplication des pôles universitaires, l’objectif étant de diversifier l’offre de formation pour l’adapter aux besoins de l’économie locale. Quant à la sécurité des étudiants, il a annoncé la création des services des sous-officiers afin de cerner l’espace universitaire auprès des différentes académies.

Après cette séance, celle de la journée du vendredi 17 juin va être exclusivement réservée à l’examen de la loi sur la réforme électorale.

M. Sangaré

 

Source: Les Échos- Mali

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