Sans Tabou: Fonds Covid-19, à quand la contribution des ministres ?

Le gouvernement du Mali a créé la semaine dernière le fonds spécial pour la riposte contre le coronavirus. À une semaine, cette caisse de solidarité enregistre près de 300 000 000 millions de FCFA. Le hic, c’est qu’à l’instar d’autres pays, aucun membre du gouvernement du Mali n’a officiellement, ce jour, donné un kopeck. Où sont nos ministres qui mentent des millions pour leur campagne de propagande ?

 

Le Mali était l’un des rares pays au monde à n’avoir pas connu de cas de coronavirus, jusqu’à la mi-mars. C’est vers la fin de ce mois que le pays a enregistré ses premiers cas confirmés de malade du covid-19. Face à la situation, les autorités ont pris des mesures restrictives des libertés avec notamment l’instauration de couvre-feu. Au-delà de ces mesures, le gouvernement a décidé de faire appel à la contribution financière de tous les Maliens et ses partenaires étrangers afin d’accompagner les efforts du gouvernement.

Ainsi, sur instruction du Président Ibrahim Boubacar KEITA, le Premier ministre a lancé le 30 mars un fonds spécial du gouvernement pour faire face à la riposte du coronavirus. Il s’agit en réalité d’un SOS à la mobilisation du peuple, en guise de solidarité, face à une pandémie qui fait des ravages.

Une semaine après sa création, le fonds a enregistré déjà de nombreuses donations. Selon l’évaluation faite à la date du mardi dernier, des centaines de millions de FCFA sont récoltés. Signe de l’élan de solidarité des Maliens dans la lutte contre cette pandémie qui a déjà fait 5 morts dans le pays. Ce qui est écœurant, ceux-là mêmes qui sont à la base de la création de ce fonds n’ont pas encore manifesté leur solidarité. Et pourtant, c’est l’occasion ou jamais de prouver sa solidarité au peuple, qui a le plus besoin de leur appui.

Certains parleront des 6 milliards de FCFA annoncés par le président de la République ? Cette somme n’est pas une contribution du gouvernement, mais celle de l’ensemble du peuple malien. Car, l’argent a été puisé dans le budget du ministère de la Santé alimenté par les taxes, les impôts de tous les contribuables. Ce n’est pas une somme de la présidence ni de l’argent collecté sur un fonds privé des membres du gouvernement.

Contrairement à d’autres pays voisins où le président de la République, les membres du gouvernement ont renoncé à 3, 2 ou un mois de leur salaire, au Mali, le gouvernement s’illustre par son silence et son avarisme. À l’exception du ministre des Transports et de la mobilité urbaine qui renonce à un mois de son salaire, aucun membre de l’équipe Boubou Cissé ne s’est encore manifesté dans le cadre de cette solidarité nationale. Or, la logique, l’engagement en faveur de la santé des Maliens voudraient que les ministres doivent être les premiers à prendre conscience de la situation pour réagir en conséquence.

En Malawi, par exemple, le président Peter Mutharika, de communs accords avec les membres du gouvernement, a annoncé la réduction du salaire des ministres afin de dégager « des fonds pour financer la lutte contre la pandémie de coronavirus, qui a infecté quatre personnes dans son pays ».

Au Rwanda, la même décision presque similaire a été prise. Dans ce pays, le Premier ministre, Édouard Ngirente, dans un communiqué, a affirmé que « Le gouvernement rwandais a décidé, en sus de toutes les initiatives actuelles de protection sociale, que tous les membres du gouvernement, les directeurs de cabinet, les chefs d’institutions publiques et d’autres hauts responsables devront renoncer à un mois de salaire (avril) ».

Ce sacrifice a pour objectif d’exprimer la « solidarité » des autorités avec le peuple, dans un pays engagé contre la propagation du coronavirus. Ces gestes doivent servir de leçon aux nôtres pour qu’ils comprennent que ces moments sont des occasions d’être ou jamais en phase avec le peuple.

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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