Révision de la constitution de 1992: La défiance entre IBK et des acteurs de la démocratie

Conscients tous qu’il est aujourd’hui opportun d’apporter des retouches à la Constitution de 1992, les acteurs, malgré tout, se déchirent, s’accusent, se vilipendent. Refusant de se concerter ou de se parler, chacun se tape la poitrine. Finalement, la démocratie chèrement acquise en 1991 est en branle par leur attitude peu orthodoxe. Pour quel dessein ?

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“Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” – Martin Luther King, Jr

Conscients tous qu’il est aujourd’hui opportun d’apporter des retouches à la Constitution de 1992, les acteurs, malgré tout, se déchirent, s’accusent, se vilipendent. Refusant de se concerter ou de se parler, chacun se tape la poitrine. Finalement, la démocratie chèrement acquise en 1991 est en branle par leur attitude peu orthodoxe. Pour quel dessein ?

En décidant de passer à la réforme constitutionnelle, le président IBK n’innove pas. Il l’avait voulu et entend respecter sa parole d’honneur. Cela, après les tentatives du président Alpha Oumar Konaré et du président Amadou Toumani Touré. Mais, il s’avère qu’il y eut trop d’erreurs de coaching autour de cette œuvre d’IBK. Jusqu’à ce qu’aujourd’hui, le président IBK fait face à trois défis majeurs à relever pour atteindre son objectif. Il s’agit du défi des acteurs de la démocratie, celui des jeunes de la société civile et enfin le défi de la pression externe. Comment s’en tenir donc ?

La révision de la Constitution ou apporter des retouches est nécessaire voire opportun. Pour y arriver, les tenants du pouvoir nous indiquent qu’ils ont associés plusieurs couches et personnalités à la préparation du projet. A cette affirmation, s’opposent plusieurs autres assertions des contestataires.

Face à ce tiraillement, à des contestations tout azimut, le président de la République s’est adossé à la Cour Constitutionnelle. Celle-ci s’est mise en exergue en demandant une relecture. L’appétit venant en mangeant et face à la recrudescence de l’insécurité, la trahison des acteurs de la signature de l’Accord, la rue a parlé. Ainsi, la plateforme a purement et simplement demandé le retrait définitif du projet jusqu’à nouvel ordre. En vrai Hercule, le président IBK a gonflé ses biceps et veut aller coûte que coûte au référendum, quoi qu’il advienne. Il a, depuis, ravivé la tension. Respectés par tous, pour diverses raisons, nos religieux se sont donnés à cœur joie à la diatribe. Mais, ils sont toujours attendus.

Restant opportun, IBK pour parvenir à cette révision doit mettre de l’eau dans son vin. En faisant davantage de concertations pour relever les trois défis.

Après l’échec d’AOK et d’ATT, IBK doit savoir qu’en réalisant ce référendum. Ce serait une vraie prouesse qui fera date dans l’histoire contemporaine du Mali. Alors, il doit s’attendre à faire face à une horde des acteurs de la démocratie. Même si personne ne le dira à visage découvert. N’étant point un néophyte politique, IBK se doit d’être humble, pour pouvoir parvenir à réaliser son rêve. Celui du nouveau Mali dont il devait être un acteur clé. Malheureusement, rancunier et trop revanchard, il s’est embourbé. Finalement, l’échec semble consommé. S’il s’en-tête, il risque de mettre le pays en péril. Seulement, voilà, le peuple malien encaisse, conçoit. S’il parvient à se ressaisir en mettant balle à terre, il pourra réaliser son rêve. Sinon, la mèche est dite.

Ensuite, la jeunesse malienne prend de plus en plus conscience à l’image de celle du Sénégal et du Burkina Faso. A cet effet, habituée à être manipuler par les politiques, IBK et ses hommes de main au lieu de chercher à la comprendre croient qu’elle est manipulée. Puisqu’à leur arrivée, c’est ce qui fut leur sport favori. Ils ont créé ou aggravé les dissensions de toutes les couches de la Nation. Aujourd’hui, ils se trouvent devant ce qu’ils ont semé. Qui sème le vent récolte la tempête. Alors, Monsieur le président, il faut dialoguer, concerter pour parvenir à quelque chose de potable.

Enfin, pour relever le dernier défi, le président doit s’adosser sur son peuple qui, seul détient la vérité absolue. C’est la seule façon pour lui de se défaire de l’étau de la pression externe. Puisqu’il faut se dire la toute vérité, la France en intervenant pour stopper l’avancée des djihadistes a sauvé non pas le Mali mais le monde entier. Puisque si les terroristes djihadistes parvenaient à faire la prière du vendredi à Bamako, ils allaient prendre les heures suivantes tous les pays limitrophes du Mali. Alors, ils allaient avoir une base, un autre front de combat contre l’Occident. Monsieur le président, garant de la Constitution, Chef suprême des Armées, il faut revenir sur terre. Dans l’objectif de la réalisation d’un rêve voire une prouesse.

Dans cet imbroglio dont IBK fait face, c’est une véritable défiance entre lui et des acteurs de premier ordre de la lutte démocratique. Ce n’est pas le cœur qui peut résoudre le problème mais plutôt l’esprit, la tolérance, le dialogue et la concertation. Sinon, il s’agira de mettre davantage notre pays à genou. Au lieu qu’il se relève pour son développement harmonieux. Pour rien que l’intérêt général, revenons à nos valeurs d’antan (sigui ka fô, le dialogue fécond).

Boubacar DABO

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