Remise de diplômes aux officiers de la promotion IBK 2017-2018 : « Vous êtes l’outil de défense, de décisions des Chefs d’Etat»

Pour le Chef Suprême des Armées, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, sans les forces armées à hauteur de mission, les tâches des Chefs d’Etat sont vouées à l’échec. «Vous êtes l’outil de défense, l’outil de décisions des Chefs d’Etat, on ne peut prendre aucune décision pour la sauvegarde des intérêts de nos pays, dans quelques domaines que ce fut, si l’outil de défense n’est pas à la hauteur », a-t-il déclaré.

 Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta, a présidé, le samedi 9 juin 2018, dans la salle des Banquets du Palais de Koulouba, la cérémonie solennelle de remise de Diplômes aux récipiendaires de la promotion sortante de l’Ecole d’État-major Nationale de Koulikoro qui porte son nom.

Etaient présents à cette cérémonie, le Ministre Tiéna Coulibaly de la Défense et des Anciens Combattants ; le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République ; le Ministre Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat  et le Chef d’État-major Particulier du Chef d’Etat.

Après ses remerciements, le Colonel issa Mamadou Coulibaly, Directeur de l’Ecole d’État-major Nationale de Koulikoro, a indiqué que la promotion Ibrahim Boubacar Kéïta 2017-2018, est composée de 20 Stagiaires de formation venus de 7 pays africains. Il s’agit d’un Burkinabè, deux Guinéens,  deux Sénégalais, deux Nigériens, un Tchadien et un Togolais. Et 11 Stagiaires maliens parmi lesquels un important personnel féminin. Ladite promotion vient ainsi agrandir le rang des 642 Officiers venus de 21 pays et formés à l’Ecole d’État-major Nationale de Koulikoro.

«Pendant 40 semaines d’intenses cours de formation théorique et pratique, les Stagiaires de la Promotion IBK ont appris à être des Officiers d’État-major aptes à travailler non seulement au sein des centres d’opérations de niveau Bataillon et de Brigade, mais aussi à opérer dans le cadre assez particulier des opérations de maintien ou de soutien à la paix», a souligné le Colonel Coulibaly.

Le Major de la Promotion IBK est le Commandant Boubacar Sidiki Kéïta du Mali. Il est suivi de son compatriote Commandant Adama Diarra en deuxième place.  La troisième place est revenue au Capitaine Serigne Alioune Faye du Sénégal.

Selon le Colonel Coulibaly, le choix porté sur le Chef de l’Etat pour le nom de la promotion est relatif à l’adoption par ce dernier des règles de conduite rigoureuses, son expérience personnelle et professionnelle et sa carrière très riche, le tout couronné par son leadership reconnu de tous en Afrique et dans le monde entier.

La cérémonie a été aussi marquée par la présentation du cadeau de la promotion au parrain SEM Ibrahim Boubacar Kéïta, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Forces Armées et de Sécurité nationales du Mali.

Le Président de la République, très honoré, a rappelé le devoir de cette promotion en ces temps marqués par le terrorisme, le djihadisme. Ainsi, s’adressant à ces éléments de la promotion qu’on pourrait désormais appeler ses homonymes, le Président IBK a déclaré : «Vous voir ici, en cet après-midi, nous est un honneur insigne. Oui, pas parce que l’ego est chatouillé, non, pour la symbolique, la reconnaissance quelque part, au-delà de notre modeste personne, de ceux qu’aujourd’hui nous avons soucis de mettre en œuvre, ici, pas seuls, avec l’ensemble des pays dont vous êtes les ressortissants, les uns et les autres ; une Afrique présente, une Afrique de dignité retrouvée, une Afrique décomplexée. Vous préfigurez quelque part cette Afrique de l’excellence retrouvée, de la confiance retrouvée, que nous ayons aujourd’hui capacité à mettre en place des outils de défense pour nous préserver, pour faire en sorte que nos populations qui n’ont jamais demandé qu’à être dans un environnement paisible, et vaquer à leurs occupations de développement pour être contemporaines de leur temps. Ces populations-là qui en sont empêchées aujourd’hui par des hordes venues de Je ne sais où, que vous ayez, ici, à Koulikoro, reçus une formation qui va vous rendre aptes, à mettre en place des stratégies de conduite des opérations, aptes à préserver nos pays et nos espaces, voilà qui nous est vraiment très important et très cher. C’est pourquoi, je dis que je suis plus ce qu’honoré, qu’au sortir de cette formation là, vous nous fassiez cet honneur indicible, et j’écroule sous le poids de trempe si modeste à (en gras, pas compréhensible) mon niveau de nous en faire parrain. Vous avez aujourd’hui une mission difficile parce que nos armées ont à faire face à un ennemi invisible, et on vous apprend l’art d’une guerre classique, d’une guerre où les méthodes sont connues, nous sommes aujourd’hui face à un ennemi qui s’illustre par les engins improvisés. Vous avez, donc, aujourd’hui, à apprendre des méthodes nouvelles, à vous conformer à l’asymétrie qui dorénavant est la règle, rude tâche, mais comme Senghor l’a dit l’organisation et la méthode sont les clés de tout succès. Toute tâche entreprise sans le souci de l’organisation et la méthode est vouée à l’échec. Je suis certain qu’en l’école d’État-major, ces notions-là vous ont été inculquées, que vous avez assimilé, d’où les classements, d’où l’assiduité, d’où tout le sérieux que vous avez mis les unes et les autres à suivre cet enseignement-là au profit de nos forces armées, de nos pays, car l’outil de défense est l’outil de décision de nous chefs d’Etats. Sans les forces armées à hauteur de mission, nos tâches sont vouées à l’échec. Vous êtes l’outil de défense, l’outil de décisions des Chefs d’Etat. On ne peut prendre aucune décision, pour la sauvegarde des intérêts de nos pays dans quelques domaines que ce fut, si l’outil de défense n’est pas à la hauteur. Et c’est pour cela que, venant dans le contexte où nous sommes arrivés, nous avons eu soucis, et en dépit de la rareté des ressources que vous savez, nous nous sommes fixés comme tâches premières, l’élaboration d’une loi d’orientation et de programmation militaire ; encore l’organisation et la méthode, on n’improvise pas. L’Armée est trop sérieuse, la Défense est une affaire trop sérieuse, on le sait quand on renouvelait la réflexion sur la Défense qui est multiforme, qui concerne tous les domaines d’une vie nationale ; ce n’est pas seulement une question purement militaire stratégique ; tous les aspects de la vie nationale sont interpellés, l’économie, la santé, l’Agriculture elle-même. Et nous avons reçu ici un de vos collègues du haut collège du Nigeria qui a dit être venu au Mali pour s’inspirer de ce qui se fait à l’office du Niger. Cela pourrait surprendre, que sera une armée qui a faim ? Que sera une armée qui ne saurait pas comment gérer ses questions de logistiques ? Donc, la Défense aujourd’hui est une affaire multiforme qui demande des compétences multiples, pluridisciplinaires, et une grande rigueur, tout cela, vous l’avez acquis à Koulikoro. Je ne doute pas une seconde que vous saurez vous en servir au profit de nos armées, pour faire d’elles les outils dont nous avons besoin dans le temps actuel, qui est un temps d’incertitudes, qui est un temps de défis, complexe, toujours plus acéré, plus difficile les uns que les autres, mais aucun doute que les Hommes que vous avez en face de moi, qui portent avec fierté notre modeste patronyme sauront relever le défi. Promotion homonyme, je voudrais vous dire encore une fois vraiment, toute ma très grande émotion, et j’aurais voulu vous dire en toutes les langues des différents pays ici, merci, c’est le plus beau de la langue française, merci et bon vent aux hommes ».

Cyril ADOHOUN

Source: L’Observatoire

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