Réactions au Discours du 16 juin du président IBK: entre colère et déception

En se précipitant à donner satisfaction aux enseignants laissés pour compte depuis plus de six mois, à travers la satisfaction de l’article 39, le président IBK donne raison au Mouvement du 5 juin d’exister. Aussi, le président qui fait un réveil tardif, devait plutôt s’illustrer par son pragmatisme en posant des actes qui rassurent et en temps opportun. En faisant comme si ces milliers de manifestants pestaient dans le désert d’un son inaudible, il y a vraiment, de sa part, une réelle volonté irresponsable qui frise l’inconscience. Pire, à l’issue de sa sortie de 16 juin, IBK se porte désormais en ‘’ange gardien’’ du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et se rend responsable de tout ce qui se passera par la suite. Nous vous proposons quelques réactions que nous avons pu recenser pour vous.

Moussa Mara Yelema : « Soumaila a désormais un ange gardien » !
Le Président IBK vient d’accepter l’application de l’art 39 au bénéfice des enseignants pour clore la crise scolaire en cours depuis plusieurs mois. Pourquoi ne pas avoir fait cela avant ? Que de temps perdu ! Comment récupérer cette eau versée ? Solidaire avec les enseignants et avec tous ceux qui souffrent pour joindre les deux bouts.
Le Président IBK a aussi dit qu’il a la preuve que Soumaila est vivant. On sait également depuis hier que Soumaila rejoindra bientôt les siens. L’honorable Soumaila a désormais un ange gardien, le Pdt Ibk, responsable de tout ce qui se passera par la suite. Vivement, Soumaila parmi nous et le plus rapidement possible.
Si le discours du mardi est plus concret que celui du dimanche, le Président doit comprendre qu’aucune sortie de crise n’est envisageable sans des changements clairs et profonds à la Cour constitutionnelle et à l’Assemblée nationale.

MOUNTAGA TALL : « un peuple méprisé répond toujours »
Un président de la République peut-il, doit-il faire une adresse à la Nation et ne rien dire ?
Ne valait-il pas mieux alors se taire ? IBK continue sa politique des faits accomplis.
Les Maliens ont vu, entendu et compris.
Un peuple méprisé répond toujours.

Konimba Sidibé : « IBK se moque vraiment des Maliens »
IBK sur l’ORTM ce soir : du déjà-vu. Encore un discourt pour rien, creux comme d’habitude. Il se moque vraiment des Maliens. Un Président définitivement sourd et aveugle à la souffrance et la colère du peuple malien.
Seule solution pour ouvrir de nouvelles perspectives au peuple malien : sa démission immédiate et celle de tout son régime avec.
Vivement le rassemblement populaire du 19 juin du M5-RFP : le peuple souverain lui arrachera sa démission ce jour-là. Ne ratez pas cette occasion, la présence de chaque Malienne et de chaque Malien comptera.
Konimba Sidibé President du MODEC

Aboubacar Sidick Fomba : « la crise scolaire était liée à une mauvaise volonté du président… »
Mes analyses sur les mesures annoncées par le président IBk.
À travers les mesures annoncées, je suis à la conclusion que le maintien du président de la République est un danger pour le Mali.
L’annonce de l’application de l’article 39 du statut autonome des enseignants après six (6) mois de prise en otage du droit des enfants et après cette arrogance du Premier ministre, maintenant les enseignants et leurs familles dans la souffrance ayant même été à l’origine de la perte de vie de certains enseignants faute de moyens de se soigner.
Cette annonce, à un moment où la crise financière bat son plein, démontre à suffisance que la crise scolaire était liée à une mauvaise volonté du président et de son gouvernement.
Je trouve insuffisante cette annonce, qui devait être suivie d’une précision sur la date exacte sa mise en vigueur.
La restitution des retenues sur le salaire, le rappel des arriérés, la reprise des cours à tous les niveaux doivent accompagner l’application de l’article 39.
Le gouvernement de la République du Mali doit répondre devant les juridictions compétentes la violation du droit des enfants, abus de pouvoir et crime de non-assistance aux enseignants et à leurs familles.
Le président dans la résignation a oublié de faire mention de la perte de nos braves soldats à l’attaque de Diabaly à fortiori déclaré un deuil national en leur mémoire.
Les propos du président sur l’enlèvement du chef de file de l’opposition jusqu’à dire qu’il se porte bien, engage sa responsabilité pour la libération immédiate de celui-ci.
La mise en place d’un gouvernement d’union après la nomination de son Premier ministre respecte la logique de l’accord politique de gouvernance.
Cette annonce est à la fois un piège et une insulte à l’endroit de ceux-là qui réclament sa démission et prouve à suffisance que le président est dans logique de protéger son pouvoir et non résoudre la crise malienne.
Le président de la République en décidant de rencontrer les candidats qui ont été dépossédés de leur victoire est de nature à déplacer le problème.
Cela est une façon de déplacer le problème à défaut de leur restituer leur victoire, il est important de révoquer les membres de la Cour constitutionnelle.
Le président, au lieu d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale, a préféré tourner en rond sur cette question très capitale.
Le constat est que le DNI est désormais dans la poubelle après toutes ces saignées financières.
En conclusion, depuis 7 ans le président ne gérait pas ce pays et sa démission demeure l’unique solution pour sauver le Mali.
Aboubacar Sidick Fomba,
Président du parti ADEPM.

Nouhoum Keita : « Que de promesses vagues » !
Deuxième sortie publique du Président de la République.
La stratégie envisagée : gagner du temps, affaiblir la contestation populaire en acceptant enfin l’article 39, contourner les revendications politiques du M5 RFP en proposant un Gouvernement d’union nationale et faire miroiter la possibilité d’une large concertation avec l’ensemble des forces politiques sur la dissolution de l’Assemblée nationale, la Cour Constitutionnelle, retour de Soumaila Cisse…
Nous attendons une troisième sortie… Pour le moment, rien de nouveau… Que de vagues promesses !!!!

Boubacar Kanouté : « IBK a donc légitimé le M5-RSP »
Je n’ai pas suivi le deuxième passage du Président. Mais, avec les informations qui circulent çà et là concernant l’application de l’article 39 des enseignants, je crois que le mouvement du 5 juin a eu raison d’exister.
La question qu’on se pose : Pourquoi tout ça pour ça ? Et la réponse est claire : nos dirigeants actuels ne se soucient point de l’avenir des Maliens.
À cause de leur orgueil et de leur mépris, ils ont privé des pauvres enfants d’étudier pendant 2 ans. Plus, ils payaient leurs chiens sur Facebook (excusez-moi du terme) d’insulter, de dénigrer, de vilipender les pauvres enseignants rien que pour les discréditer aux yeux de la population. C’est donc ça le mode de gestion d’IBK ?
La leçon à retenir : il n’y a aucun obstacle que le Mali ne peut pas franchir. Le Mali peut tout réussir, même cette guerre que nous vivons avec ses corolaires de morts peut être résolue. Seul obstacle : Ces dirigeants insouciants. IBK a donc légitimé le M5-RSP.

Moussa Nimaga : « Des promesses qui n’émeuvent personne » !
À quoi joue le président IBK concernant l’enseignement ??
Nous sommes au 16 avril 2019 et on dirait que cette partie a été copiée et puis collée sur le nouveau discours d’hier le 14 juin 2020. Des discours tellement identiques qu’on a l’impression qu’il se trompe de discours.
Les promesses d’IBK ont-elles de la valeur aux yeux des Maliens ??
Extrait du Discours du président IBK le 16 avril 2019 : «Pour ma part, il n’est pas question de laisser l’enseignant être le parent pauvre du développement de la nation.
J’ai instruit au gouvernement de trouver alors un point d’équilibre, un terrain d’entente via une négociation intelligente, et ce dans le respect mutuel, dans les limites bien comprises de ce que l’État peut consentir tout de suite et ce qu’il ne peut que plus tard.
Les salaires des enseignants grévistes seront débloqués : je m’y suis engagé et ce sera fait Inchallah.»
Moussa Nimaga

Ibrahima Sory Diabakaté : « éviter le saut dans l’inconnu » ?
« Siramary Konaré, pour ma part, je crois qu’il y a bel et bien un moyen d’éviter le saut dans l’inconnu.
1/ IBK doit être plus courageux en procédant à la destitution de Manassa à la tête de la CC, à travers des méthodes douces. Si IBK demande à cette dame de rendre sa démission discrètement, en toute humilité et pour sauver l’essentiel, elle ne va pas refuser de mon point de vue.
2/ à défaut de dissoudre l’AN, amener la CC à revoir son arrêt, en rétablissant la vérité des urnes, même si cela devait toucher le président de l’AN dont l’élection est aussi contestée. Pour ce faire, la CC doit reconsidérer les résultats provisoires du MATD.
La cour elle-même peut s’auto saisir en la matière pour réparer ses propres erreurs qui vont au-delà de simples erreurs matérielles.
3/ mettre en place un gouvernement de mission et non de mercenaires que certains appellent gouvernement d’union nationale, synonyme de partage de gâteau (à éviter à tout prix).
4/Que le président accepte d’écarter sa famille biologique dans la gestion du pouvoir.
Si tout cela échoue, il doit se résoudre à aller vers une transition démocratique douce, c’est-à-dire voulue par lui-même, mais conduite par un collège transitoire désigné par l’ensemble des forces vives de la nation.
Avec une volonté politique ferme du président, l’exploration de ces pistes de solutions pourra nous permettre de juguler la crise qui prévaut actuellement, de mon point de vue. Sous réserve de leur applicabilité sur le plan juridique (points 1 et 2).
NB : la CC devra faire ce travail avant que Manassa soit remerciée de commun accord avec le président. »

Clement Dembele : « le peuple a décidé de ne pas dialoguer avec vous »
IBK,
Vous n’avez pas dialogué avec les enseignants sans salaire depuis 4 mois ! Vous n’avez pas dialogué avec les parents d’élèves dont les enfants sont dans la rue !
Vous n’avez pas dialogué avec les veuves des soldats tombés sans armes ni protection !
Vous n’avez pas dialogué avec les jeunes sans-emplois à qui tu as promis 200 000 emplois !
Vous n’avez pas dialogué avec ceux qui ont demandé des comptes pour les 23 milliards de CFA pour ton avion de luxe !
Vous n’avez pas dialogué avec les députés élus à qui la victoire a été usurpée !
Vous n’avez pas dialogué avec les réfugiés qui ont vu leurs cases et bétail brûlés !
Vous n’avez pas dialogué avec les populations du centre dont les villages sont brûlés, sans compter les disparus !
Vous n’avez pas dialogué avec ton peuple quand il avait besoin de toi !
Alors, le peuple a décidé de ne pas dialoguer avec vous !
Le seul message à la nation : Votre démission immédiate !
Pr Clément DEMBÉLÉ
Auteur inconnu

Boubacar Salif Traore : « La structuration de l’Etat autour de cadres compétents n’est pas négociable »
Notre détermination à changer le nom de ce qui fait l’essence de la gouvernance au Mali depuis plusieurs années démontre un problème de fond et il faut oser s’y attaquer pour libérer la production.
«Gouvernement de large ouverture», «gouvernement de mission», «gouvernement consensuel»…Tout cela veut dire la même chose à savoir «gouvernement d’union nationale».
Symboliquement, ça a du sens, mais l’efficacité n’est souvent pas au rendez-vous.
Les Maliens ont besoin de résultats et cela n’est possible qu’avec une approche technique élevée. La structuration de l’État autour de cadres compétents n’est donc pas négociable à ce niveau.
Le gouvernement d’union nationale est souvent demandé par des politiques ayant été souvent aux affaires et n’ayant pas été en mesure de produire des résultats. Le piège se trouve là comment faire sans «les influents improductifs».
La solution se trouve dans le bon sens et l’honnêteté, ceux qui y ont été et qui ont senti leur limite doivent proposer d’autres possédant les capacités techniques nécessaires.
Pas un gouvernement n’a été installé ces dernières années sans l’influence des religieux. Quel est leur critère de choix ? Sont-ils prêts à laisser les dirigeants choisir sans interférence aucune ?
Du traitement de ces questions se trouve le chemin vers le résultat. Sans cela, même si vous y êtes demain, vous serez entravés et peu productifs.
BST
Babemba Touramakansi : « IBK montre l’image d’un Président aveugle… »
Les choses relevant du bon sens, il les fait «acculer». Il fait ce que nous avons proposé depuis… longtemps.
Que ce soit le Gouvernement d’union nationale ou le problème des enseignants, le Président décide «acculé», «coincé» pour des raisons «personnelles» juste pour sauver son pouvoir.
Ses annonces d’aujourd’hui seront d’ailleurs perçues comme la VICTOIRE de Mahmoud Dicko.
IBK montre l’image d’un Président aveugle, qui va droit au mur, cogne le mur, cède impuissant, vaincu…
Cette façon de résoudre la crise des enseignants désavoue le PM sans oublier les risques de mimétisme corporatiste.
Pire, l’impression que ses annonces ne sont pas faites pour l’intérêt du pays, mais pour sauver juste son pouvoir (coincé). Il fera mieux de faire montre d’un peu de BON SENS et de Prospective.

Bréhima Mamadou Kone : « Le PM actuel est le problème des enseignants »
Le PM actuel est le problème de la grève des enseignants. Un extrait de la dernière interview de SBM, avant sa démission sur l’ORTM :
« Le gouvernement n’est pas à mesure de répondre aux revendications des enseignants. Je ne peux pas prendre des engagements que je ne saurais honorer ».
Or, selon les sources proches du dossier, il aurait consulté le ministre des Finances, l’actuel PM, qui lui avait dit que le Mali n’était pas à mesure de pouvoir supporter l’incidence financière. Au mieux, quand la grève de cette année a déclenché, le PM, ministre des Finances disait que «cela occasionnerait une incidence financière de 55 Milliards, dont l’État, n’est pas à mesure de pouvoir supporter». Avant d’ajouter que «l’effort de guerre absorbe les 32% des ressources financières…».

Bréhima Mamadou Kone : « IBK se sauve encore sans la République »
Koro IBK se sauve encore sans sauver la République, sans sauver le peuple. Le temps ne pardonne pas. À mon avis, IBK est conscient aujourd’hui de l’ampleur de la menace et veut jouer en stratège pour uniquement sauver son régime et non le Mali. Le Mali n’a pas un problème d’Hommes, c’est vraiment le chef de l’État qui manque de vision et de leadership pour tirer le pays de l’impasse.
On a l’impression que le Président de la République ne maîtrise pas les enjeux.

Sira-Missa Doumbia : « Tout
ça est peine perdue »
Les hommes qui composent ce gouvernement d’union nationale ont-ils les intérêts du pays à cœur ? Sont-ils des affamés qui ont pour seul projet de s’acheter un appartement luxueux à Paris ou à Washington ?
Sont-ils des dealers religieux qui ont pour seul projet de nous maintenir dans l’islam arabe ???
Je ne vois AUCUN homme politique ni aucun dealer religieux du Mali actuel qui pense et parle de nos problèmes de fonds.

Souleymane Kouyate : « Vous avez perdu le cœur et la confiance des Maliens »
Le dialogue, oui vous avez perdu trop de temps, et le cœur et la confiance des Maliens sont perdus pour vous. J’ai vu un président qui se cherche, et qui croit que l’argent peut tout régler voir pour les enseignants et le gouvernement d’ouverture pour la soupe. Pour le gouvernement d’ouverture, Boubou est mal placé comme PM, ça devrait venir à partir d’un dialogue. Et sinon quel dialogue devant les faits accomplis voir l’Assemblée nationale et PM.

Malian Oumar : « si tu étais un homme de dialogue, nous n’allons pas arriver là »

C’est maintenant que votre président de la République demeure convaincu que le dialogue reste l’élément fondamental de règlement de tous différends …
Depuis hier, si le dialogue faisait effet sur toi, nous n’allons pas arriver là où nous sommes. C’est quand on commence à sentir que nous devenons le faible qu’on essaye d’écouter l’avis des autres. Depuis hier, tu n’écoutais ton peuple, et aujourd’hui c’est quand ça y est sur le point de chauffer que vous reconnaissez la valeur du peuple. Non, c’est trop tard. Depuis 2017, et bien avant, il y avait cette crise. Ce n’est pas seulement en appliquant l’article 39 qu’ils vont faire baisser la tension…
Vous-même, vous savez dit que tout ce qui sont pour le départ de la troupe française sont des ennemis de la nation, croyez-vous que nous avons oublié ces propos…
Entre son peuple et un étranger sur son territoire, qui favoriser et qui défavoriser. Le peuple ou l’étranger ???
Fahad Ag Almahmoud : « avec la DGSE, la Défense et l’état-major général, je vous promets
un Mali sur ses pieds »
Gouvernement d’Union Nationale, qu’on me donne : la DGSE, le ministère de la Défense, le Chef d’état-major Général des Armées. Si dans dix mois, le Mali n’est pas sur pieds non seulement qu’on ne me confie plus rien à jamais, mais aussi que je perds le Droit de voter (offre valable jusqu’en juillet).
Mohamed Sacko : « L’heure des promesses est révolue » !
IBK s’est enfin adressé à la nation et par deux fois en moins de 48 h. Dans son deuxième discours, plusieurs grandes décisions ont été annoncées : la fin de la crise scolaire, la formation d’un gouvernement d’union nationale, des échanges pour une résolution des crises nées des dernières élections législatives, la libération prochaine de l’honorable Soumaila Cissé… Ces mesures aussi mystérieuses (à la phase actuelle de la crise) que grandiloquentes produisent déjà une fébrilité et une inquiétude dont le président IBK n’avait pas besoin à l’heure où les masques tombent : la révolte populaire est là dont les leaders ne demandent qu’une seule chose : sa démission pure et simple. Et le risque est grand, très grand pour le président de la République de semer encore des illusions qui seront déçues. Si l’on sait que l’histoire politique du Mali s’est toujours soldée par une fracture violente et sanglante (seul Alpha O KONARE y a échappé), l’inquiétude née des soubresauts des dirigeants maliens à vouloir coute que coute se maintenir au pouvoir, contre vents de protestations et marées de scepticisme, ne peut que réduire davantage les maigres acquis. Oubliant qu’un chef a un mandat et que ce mandat a une fin et qui peut, malheureusement pour lui, être interrompu par une velléité populaire d’en découdre avec l’exécutif, l’heure des promesses n’est plus de mise. Il faut poser des actes qui rassurent et en temps opportun. Malheureusement, le temporel a échappé à IBK, car toutes ces mesures devraient et pouvaient être résolues avant cette démonstration de force du 5 juin courant. Mais, faire comme si ces milliers de manifestants pestaient dans le désert d’un son inaudible, il y a vraiment une réelle volonté irresponsable qui frise l’inconscience. Diantre, pourquoi attendre que le pays brûle pour chercher à éteindre le feu ? Néron n’aurait pas fait mieux !

Abdoulaye Souad Macron : « l’application de l’article 39 n’est pas synonyme de la fin de la crise scolaire »
On remercie le vaillant peuple du Mali et le corps enseignant pour cette victoire. Monsieur le président, vous venez de montrer une fois de plus que l’école malienne n’est pas votre souci. Pendant six mois, nos frères et sœurs n’ont pas retrouvé le chemin de l’école, privés pendant six mois, nos vaillants enseignants et leur famille de vivre décemment. Il a fallu que votre fauteuil soit menacé pour que vous appliquiez l’article 39 ! Et puis, nous vous rappelons que l’application de cet article n’est pas synonyme de résolution de la crise scolaire, l’école malienne souffre d’une longue maladie plus pire que le coronavirus. Je ne suis pas pour votre démission, mais je suis contre votre manière de diriger mon pays. Puisse Dieu vous sauver si le bonheur de mon pays le Mali est votre souci majeur.

Lamine Doumbia : « l’école malienne n’a jamais été une priorité du président de la République »

On nous a toujours fait croire que c’est le PM qui ne voulait pas l’application de ce fameux article 39.
Maintenant, nous sommes à l’unanimité d’accord que l’école malienne n’a jamais été et ne sera jamais une priorité pour le président de la République.
Je m’adresse à mes chers enseignants qu’il ne faut surtout pas abonner le navire à cet instant de la lutte.
L’enseignement est une priorité pour toute nation sérieuse.

Koureichy Cisse : « L’objectif doit cesser d’être 2023, mais ce mois de juin »
Lettre à grand-père
Cher grand-père, je t’envoie cette 56e lettre pour te donner les nouvelles du pays. Cher grand-père, nous avons toujours les mêmes problèmes de 2012 à nos jours. Tantôt la crise est sécuritaire, tantôt elle est politique ou sociale. Je ne sais pas si je dois parler de santé et d’école si nos FAMa continuent de tomber, si des civils continuent d’être tués, si des enfants ne font que mourir et les femmes périr. Oui cher grand-père, si rien ne change, l’espérance de vie au Centre est devenue aujourd’hui de 4 ans. Que l’on soit peulh, dogon ou bozo, mourir est devenu chose tant naturelle.
Oui cher grand-père, rien n’a changé au Mali que cela soit dans les discours, les acteurs ou les préoccupations, tout est intact et rien n’a bougé. On marche encore toujours, on crie encore et on meurt chaque jour. Le quotidien du Malien est désastreux même si quelques rares mains sont huilées par des succulents mets, cela n’empêche que bon nombre de Maliens ne mangent plus à leur faim. L’eau est devenue une denrée rare. L’électricité est un luxe. Manger et boire à sa faim, un rêve. La santé n’est plus abordable d’ailleurs introuvable.
Cher grand-père, la place n’est plus aux mots pour sauver le Mali. L’objectif doit cesser d’être 2023, mais ce mois de juin. Des vrais programmes d’urgences doivent être élaborés. L’heure n’est plus d’avoir raison ou tort, d’être avec ou sans arguments, mais de poser des pierres, des vraies pierres pour l’édifice Mali. Il est temps que le père s’implique pour de vrai. Il ne s’agit plus de déléguer les tâches, mais que le Papa de tous prenne en main les choses afin de sauver la situation. Le commandant doit se réveiller, le bateau n’est plus loin de chavirer.
Cher grand-père, retrouvons ce qui nous unit. La grandeur dans l’humilité. Le pardon dans la franchise et l’entraide dans la fraternité. Allons au dialogue tant que cela est possible. Nous savons qu’après bon nombre de morts dans tous les camps, qu’on a terminé par un accord de paix. Je sais qu’après toutes ces tueries au Centre, un jour les deux frères comprendront qu’ils se sont battus dans l’obscurité de la haine et de la vengeance et se pardonneront. Une trêve, vraie mettra fin à cette guerre au Centre. Hélas ! Après la disparation de bons nombres de jeunes peulhs éleveurs ou dogons cultivateurs et de FAMa dans une guerre d’édenté dans un conflit de cure-dent.
Cher grand-père, tout en espérant une prochaine lettre te parlant d’un retour de Soumaïla Cissé parmi nous, un 19 juin annulé et des Maliens mains dans la main sous les hangars des débats et du dialogue partout au Mali pour le Mali, je te souhaite une excellente semaine. À mardi ! Inch’Allah !
Lettre de Koureichy

Tapa Konte : « Sortons le 19 juin pour mettre fin au régime agonisant d’IBK »

Quand ils achètent du matériel militaire, c’est de la surfacturation à tout va, quand ils achètent des avions de combat, ils manquent de viseur, quand ils achètent des hélicoptères, ils ne décollent pas et même quand ils achètent des véhicules blindés, il s’avère que le blindage ne correspond pas à la norme qui protège les soldats. Ils sont incapables de procurer à notre armée de quoi se défendre, de la motivation, mais ils savent instrumentaliser leur mort pour se maintenir au pouvoir !!!
Même Nicolas Machiavel leur aurait tiré son chapeau s’il était vivant.
Le 19 juin, sortons massivement de l’intérieur comme à l’extérieur du Mali, pour mettre fin au régime agonisant d’IBK.

Ibrahima Sory Diabakaté : « la démission du président de la République son régime est une surenchère »
Après deux sorties quasiment ratées du président de la République et face au durcissement de ton du côté du M5-RFP, je vais tenter de proposer des pistes de solutions que j’estime explorables pour une sortie de crise.
Lesdites propositions peuvent être améliorées, amendées ou rejetées.
D’entrée de jeu, je déclare être de ceux qui pensaient que la demande de démission du président de la République voire de tout son régime, était une surenchère, un moyen de pression sur le pouvoir, afin que ce dernier accède aux revendications légitimes, mises en veilleuse jusqu’ici, notamment la dissolution de l’AN et de la Cour Constitutionnelle, mais aussi le retrait de la famille présidentielle de la gestion du pouvoir.
Il n’est pas encore tard pour donner la chance au dialogue de mon point de vue.
Avec l’évolution de la situation, eu égard au refus manifeste du M5-RFP de rencontrer le président, suite à la tentative de médiation initiée/ou provoquée par l’ancien président de la République, le général Moussa Traoré, je suis obligé de revoir ma copie, constatant la radicalisation dudit mouvement.
Avec le maintien de la marche du 19 juin 2020, deuxième du genre, nonobstant la main dite tendue quoique tardive du président qui aurait dû briser l’omerta, depuis le lendemain de la marche du 05 juin ayant mobilisé des milliers de Maliens de tous bords qui, ont pris d’assaut la Place de l’indépendance.
Qu’à cela ne tienne, le président s’est vu obligé de sortir, non pas pour prendre le taureau par les cornes, mais plutôt pour couper court aux folles rumeurs qui l’annonçaient comateux, voire mort.
Une adresse à la nation insipide, banale comme si on était dans une situation normale.
Moins de 72 heures après cette première allocution ressemblant à un discours de campagne de 2013, IBK a jugé utile de sortir de nouveau, cette fois-ci au CICB, en présence de ceux qu’il estime être les forces vives de la nation, pour tenter de démobiliser les enseignants susceptibles de s’ajouter aux marcheurs avec l’espoir de dissuader les parents d’élèves aussi, en prélude à la marche du vendredi 19 juin.
Au menu de cette énième allocution, un seul point essentiel (application de l’article 39) et trois-points divers, à savoir, l’enlèvement de la tête de file de l’opposition qu’il a déclaré être en vie avec preuves selon ses dires.
La formation d’un futur gouvernement dite d’union nationale…
Et enfin, son intention de trouver des solutions pour mettre fin à la crise post-électorale issue des récentes législatives controversées.
De ce qui précède, voici mes propositions de sortie de crise.
1/ IBK doit être plus courageux en procédant au remembrement de la Cour constitutionnelle ou la destitution de Manassa président de ladite institution fortement désapprouvée par plus d’un.
Si IBK demande à cette dame de rendre sa démission discrètement, en toute humilité et pour sauver l’essentiel, elle ne va pas refuser de mon point de vue (….)
2/ à défaut de dissoute l’AN, le président devrait pouvoir peser de son influence, pour obtenir de la CC, la révision de son arrêt portant proclamation des résultats définitifs des législatives, en rétablissant la vérité des urnes, même si cela impactera la composition du bureau de l’AN et par ricochet son président qu’est Moussa Timbiné, dont l’élection au niveau de sa circonscription est fortement contestée.
Pour ce faire, la CC doit accepter de coopérer en reconsidérant les résultats provisoires du MATD, afin de réparer ses propres errements qui vont au-delà de simples erreurs matérielles.
Il y aura des frustrés certes ! Mais peut-on faire des omelettes sans casser des œufs ? Que nenni !
3/ mettre en place un gouvernement de mission et non de mercenaires que certains appellent gouvernement d’union nationale, synonyme de partage de gâteau (à éviter à tout prix).
Avec de tel gouvernement, on ne fera que calmer les appétits voraces de certains politiques mécontents, en déplaçant le problème sans le résorber avec la certitude de les voir ressurgir au bout de quelques mois.
4/Que le président accepte d’écarter sa famille de la gestion du pouvoir, notamment Karim qui fait office de vice-président de la République de facto, dont le nom est cité régulièrement dans toutes sortes d’affaires sulfureuses.
5/ diligenter la mise en place du comité de suivi chargé de ma mise en œuvre des résolutions pertinentes et recommandations fortes du DNI, à court, moyen et long terme.
Avec une volonté politique osée du président, l’exploration de ces pistes de solutions pourra nous permettre de juguler la crise qui prévaut actuellement, de mon point de vue, sous réserve de leur applicabilité sur le plan juridique (points 1 et 2).
Si le président se sent incapable d’appliquer ces mesures, qu’il accepte alors de créer lui-même les conditions d’une transition démocratique souple qui sera conduite par un collège transitoire dont les membres seront désignés par l’ensemble des forces vives de la nation.
NB : C’est après avoir réparé son erreur que les sages doivent avoir la sagesse de vider les lieux, au cas échéant son président qui cristallise à elle seule la déception et la colère des Maliens envers l’institution qu’elle dirige.

INFO-MATIN

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