Questions orales à l’Assemblée nationale : Focus sur le non-paiement d’impôt à Yelimané et le bilan du Hadj 2017

En vertu de leurs prérogatives de contrôle de l’action gouvernementale, les élus de la nation ont convoqué, le mardi 6 février 2018, les ministres de l’administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf et celui des affaires religieuses et du culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo. Au menu des questions orales, la situation politico-sociale à Yelimani et l’organisation du Hadj 2018.

Depuis 2014, les comptes de certaines collectivités du cercle de Yelimani sont au rouge en raison du non-paiement d’impôt. Aussi, une crise politique profonde sévit dans la commune de Konsiga, où une partie de la population empêche toujours le maire URD d’accomplir ses missions. C’est face à cette situation que le ministre Mohamed Ag Erlaf était interpellé sur initiative de l’honorable Ahamada Soukouna, député élu de l’Adema dans ladite localité. Le gouvernement est surtout interpellé de n’avoir pas joué pleinement son rôle de la puissance publique, de sous-estimer la crise de Yelimani.

En effet, dans ses questions orales, le député interpellateur a expliqué que selon le préfet même du cercle, les comptes de toutes les communes sont au rouge. Pire, qu’il n’y a pas une seule commune dont les agents n’accusent pas au moins de 8 mois d’arriérés de salaire.  Dans ces conditions, interpelle-t-il, si rien n’est fait, il y a un risque certain de fermeture des salles de classe et des dispensaires. A en croire l’honorable Soukouna, c’est depuis 2014 que cette situation prévaut à Yelimané qui, selon lui, vit dans une situation d’incivisme fiscal.

Dans ses réponses, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation rétorque : « Le gouvernement n’a été à aucun moment laxiste ». Il a défendu que son département joue pleinement son rôle tout en précisant que par rapport à la fiscalité, la compétence revient désormais au département des collectivités. Qu’au titre de la loi du 15 juillet 2011, le ministère de l’administration territoriale n’est en rien responsable de la mobilisation des impôts et taxes des collectivités. Il n’a pas manqué de faire savoir que le cas de Yélimané est un cas d’école, avant de préciser que le maintien d’ordre est difficile sur toute l’étendue du territoire nationale.

« Si nous ne prêtons pas attention à ce qui se passe, effectivement il n’y aura plus d’Etat. Quand des citoyens disent qu’ils ne sont pas contents du maire, ils prennent des haches et des gourdins pour l’enlever, non ! Il faut qu’ensemble qu’on leurs disent que ce n’est pas ça la démocratie, sinon ça ne sera pas le maire, ça serait le député, ils vont envahir l’Assemblée et après, ils vont envahir la salle de conseil des ministres, ce n’est pas ça la démocratie », a expliqué le ministre avant de rassurer que l’Etat va s’assumer dans le cadre des lois et règlements qui existent.

Quant au ministre Thierno H Diallo, il a été interpellé par le député Boureima Dicko de Barouili selon qui, durant cette dernière décennie, les défaillances dans l’organisation du pèlerinage sont avérées. Selon lui, malgré les constats, les recommandations ou propositions pour améliorer les conditions des pèlerins, les difficultés persistent. « Pourquoi les mêmes désagréments ? s’interroge le député interpellateur. Il dénonce, notamment les agissements de certaines agences privées, le retard ou la privation du repas à l’endroit des pèlerins de la filière gouvernementale, la pléthore dans les chambres, l’amateurisme du personnel d’encadrement, entre autres.

Dans ses éléments de réponses, le ministre Thierno H Diallo a été, on ne peut plus convainquant en donnant, notamment des précisions de taille. Selon lui, le ministère des affaires religieuses et du culte est certes jeune, mais pas novice. Sur les questions d’hébergement, le ministre dira que les chambres répondent parfaitement au critère du ministère saoudien de l‘intérieur qui constate lui-même. Il a noté des avancées considérables dans l’organisation comme l’enregistrement à temps des pèlerins, la formation des pèlerins, entre autres, avant de conclure que le Mali a reçu les félicitations de l’Arabie Saoudite dans la bonne organisation du pèlerinage.

Daniel KOURIBA

22 Septembre

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