Quand le mensonge au sommet de l’Etat atteint les limites de l’inacceptable…

Au moment où tout le monde est d’accord que la grève des magistrats doit trouver une solution, le Premier ministre se permet des déclarations enflammées qui n’arrangent rien ni personne.  

  1. Il affirme que le gouvernement ne s’est engagé qu’à consentir une augmentation de 10% du salaire des magistrats et à rien d’autre. Les grévistes, eux, sont formels à dire que l’Etat s’est bel et bien engagé, dans un accord signé entre les deux parties en 2017, à soumettre à la relecture leur Statut avec la grille salariale annexée. Pour édifier le peuple, je demande aux deux parties de rendre public ce fameux accord. On saura alors qui dit vrai…
  2. Le PM dit vouloir, dès la semaine prochaine, vérifier que son décret portant réquisition est d’application effective dans les juridictions. Pourquoi ? Les syndicats n’ont-ils pas communiqué sur leur détermination à garder les cours et tribunaux fermés malgré ce décret de la discorde ? Il n’a alors qu’à sévir si tant est qu’il est sûr de pouvoir le faire.
  3. Il envisage de saisir le Conseil supérieur de la magistrature qui, seul, est susceptible de prendre des sanctions contre les grévistes. Il oublie qu’il n’a ni la qualité ni la compétence de saisir cet organe qui est composé, en majorité de magistrats élus par leurs pairs.
  4. Le chef du gouvernement se montre catégorique à dire que l’Etat ne consentira pas d’efforts financiers supplémentaires car ne pouvant pas le supporter. Simple déclaration d’intention ou vérité absolue ? Ce qui est sûr, c’est que des experts financiers commis par l’Etat lui-même affirment, avec force démonstrations, le contraire. Contre l’avis de ses propres experts, le gouvernement gagnerait à opposer plus que de simples déclarations. Un avis contradictoire d’autres experts est une piste possible…

Ces quelques réflexions ont pour objectif de montrer au Premier ministre et au peuple du Mali que la posture adoptée par la partie gouvernementale, en l’occurrence un passage en force, ne résoudra pas cette crise. Le peuple à certes droit à la JUSTICE, il en a plus à la VÉRITÉ de la part de ses dirigeants. L’eau du mensonge a vite fait d’éteindre les flammes du moment, elle ne viendra pas à bout du feu qui continuera de couver.

Moussa GUINDO

Source: Le 22 Septembre

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