Présidentielle du 29 juillet : IBK va-t-il rempiler ? La grande équation

Hésitant, il y a quelques semaines malgré les appels insistants de ses partisans, Ibrahim Boubacar Kéita s’est enfin décidé. Le président sortant a décidé de passer outre les « recommandations » de son retrait pour un second mandat, malgré les calomnies de ses adversaires politiques qui prônent le « tous sauf IBK » à l’élection présidentielle, dont le 1er tour est prévu pour le 29 juillet, Ibrahim Boubacar Kéita va se mettre sur la ligne de départ de la course vers le palais de Koulouba, décidé à y obtenir un second bail.

Le principe selon lequel l’être humain est réticent aux changements va-t-il jouer en faveur d’IBK ? Cela est fort possible et le pouvoir actuel est en train de tout mettre en œuvre pour se maintenir aux affaires. Surtout qu’il semble qu’un nombre important de Maliens hésitent à balayer cette équipe pour la remplacer par celle dont ils ne sont sûrs de la capacité à mieux faire. Ce sentiment est dû au fait qu’IBK ayant déçu alors qu’il était très prometteur en 2013, de nombreux Maliens ont des appréhensions. « Qu’est-ce qui nous garantit que les concurrents d’IBK aux affaires ne vont pas eux aussi verser dans la course à l’enrichissement et aux détournements ?», murmurent certains électeurs…

«Boua tient encore sur ses pieds…», clament avec passion les partisans du président sortant. Sans précaution langagière et presque dans l’empressement, le président IBK est candidat à sa propre succession, alors qu’il y avait un doute sur le sujet. Mais, pour ceux qui avaient suivi le déplacement du chef de l’Etat à Ségou, le doute s’était dissipé. Lors de cette visite de 72 heures, Ibrahim Boubacar Kéita a inauguré dans la capitale des Balanzans, des travaux d’infrastructures titanesques tel l’échangeur de cette ville, une première dans une capitale régionale du pays. Mais la ferveur de l’accueil des Ségoviens réunissait tous les relents d’une campagne électorale avant l’heure. Le calcul politique est bien habile. A 73 ans, son état de santé avait fait l’objet de plusieurs spéculations portant sur son retrait de la vie politique, mais en « vieux renard » l’homme n’a pas encore dit son dernier mot.

Economie et lutte contre le terrorisme

Mais le Sorbonnard-président semble solide comme le palais de Koulouba qu’il occupe depuis 2013. La lutte contre la corruption, dont Ibrahim Boubacar Kéita avait fait une de ses priorités, ne sera pas le seul enjeu. Même si ce chantier n’a enregistré aucun progrès. L’élection présidentielle se focalisera aussi sur les thèmes économiques et la problématique sécuritaire, dont les avancées se cherchent à la loupe. Les oracles économiques prédisent une croissance à deux chiffres à l’horizon 2018 et des éclaircies dans le domaine agricole. Mais le pays subit toujours l’inflation et le chômage, qui est au-dessus de 14%. Les prochaines mesures d’amélioration de l’économie seront donc cruciales dans cette élection.

La lutte contre le terroriste, annoncée comme un chantier majeur n’a pas encore le succès souhaité. Ce qui fait de l’insécurité un casse-tête devant constituer l’un des thèmes attendus de la course à la présidence. Dans son boubou blanc gominé, IBK partira quand même moins vigoureux (il doit ménager son énergie de septuagénaire) à l’assaut des urnes, étant donné qu’il est le candidat désigné du mouvement politique « Ensemble pour le Mali ».

La campagne s’annonce houleuse et percutante quand on sait que beaucoup de ses ex-collaborateurs sont dans cette course pour le palais de Koulouba.

 

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