Pr Clément Dembélé au lancement, hier, du projet » Education et formation citoyenne pour la gouvernance démocratique… »: » L’aide internationale ne servira absolument à rien au Mali tant que nous n’aurons pas lutté contre la corruption «

La corruption et le chômage des jeunes prend de l’ampleur au Mali avec pour conséquence la détérioration des valeurs sociétales, l’émigration clandestine, la destruction du système éducatif, la réduction du pouvoir d’achat des Maliens, la mauvaise qualité des prestations sanitaires, la délinquance juvénile, la prostitution, le manque d’hygiène, la prolifération des maladies en tous genres etc. C’est dans ce cadre que la Plateforme contre la Corruption et le Chômage au Mali (PCC-Mali) dirigée par Pr Mahamadou Clément Dembélé a obtenu un financement de l’Union Européenne pour l’exécution d’un projet dénommé « Education et formation citoyenne pour la gouvernance démocratique et une auto-gouvernance en République du Mali ».

 

La cérémonie de lancement de ce tout nouveau projet de lutte contre la corruption et la délinquance financière s’est déroulée, hier mercredi 24 février, au Mémorial Modibo Keïta, en présence du représentant du ministre de l’Education Nationale, Mahamadou Cissé, du représentant de l’Union Européenne, Olivier Ki Zerbo et plusieurs personnalités.

Depuis quelques années, le Mali est confronté à un problème d’incivisme qui se manifeste, entre autres, par la corruption, le détournement et la mauvaise gouvernance. L’une des conséquences immédiates est le chômage des jeunes.  » L’aide internationale ne servira absolument à rien au Mali, tant que nous n’aurons pas lutté contre la corruption « , a insisté Clément Dembélé. Avant de renchérir que ce phénomène n’est pas seulement un problème des adultes mais aussi des jeunes.

C’est pourquoi, il a rappelé que depuis deux ans et demi, sa Plateforme lutte, corps et âme, pour mettre fin à la corruption et à la délinquance financière au Mali.  » Donc, apprenons à nos enfants à ne pas toucher à l’intouchable, qui est le bien d’autrui « , a-t-il martelé.

A ses dires, la jeunesse malienne n’est pas suffisamment informée et dispose de peu d’outils pour mieux appréhender le processus de la citoyenneté et les effets néfastes de la corruption sur le développement socioéconomique du Mali, de surcroit sur l’épanouissement de la jeunesse.

C’est ainsi que le président de la PCC a indiqué que «le but du présent projet est de former, d’éduquer, d’informer, de stimuler l’émergence de l’esprit créatif».

Et d’ajouter que le Mali ne saura atteindre ses objectifs de développement durable sans une jeunesse habitée par des principes et des vertus de la citoyenneté.

Pr. Clément Dembélé a aussi  confirmé que le projet s’articulera autour de trois axes d’intervention :  » la formation, la communication pour le changement de comportement et le renforcement des capacités « .

Ces axes d’intervention sont soutenus par trois principes clés, qui sont le dialogue et la concertation avec tous les acteurs du développement local, la collaboration avec les services de l’Etat et les collectivités décentralisées, et la synergie avec les autres intervenants dans le secteur de l’éducation. Selon le promoteur, il aura en ligne de mire la pensée suivante :  » Nous ne pouvons pas changer réellement le cours de l’histoire sans changer de mentalité « .

Parmi les actions du projet, un accent particulier sera mis sur l’Education (enseignement/apprentissage). Le président de la PCC expliquera, à cet égard, que la lutte contre la corruption sera enseignée dans toutes  les écoles.  » Il sera centré sur le développement humain, à travers un programme civique et moral qui sera intégré dans le programme de l’enseignement fondamental « , a-t-il prévenu. Avant de soutenir qu’une fois ayant acquis cette formation de base, ces jeunes, appelés à être les futurs cadres du pays, auront un comportement décent vis-à-vis de la gestion transparente des biens publics.

Au représentant de l’Union Européenne, il a assuré que ce lancement du projet dénommé «  Education et formation citoyenne pour la gouvernance démocratique et une auto-gouvernance en république du Mali « , qu’elle a financé, est le point de départ pour «un Mali sans  » Corruption « , qui est attendu depuis 30 ans.

Daoud SANGARE

Source: l’Indépendant

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