« Mali pouvoir de la démocratie chiffonnée» : Yachim Yacouba Maiga met le doigt dans la plaie

Le nouveau livre de Yachim Yacouba Maïga intitulé : «Mali pouvoir de la démocratie chiffonnée» a été présenté au grand public, samedi dernier, au siège de la maison d’édition «la Sahélienne groupe» par l’écrivain lui-même. C’était en présence d’un public restreint conformément aux mesures de prévention contre le coronavirus.
Cet ouvrage, disponible dans les librairies de la place au prix de 8.000 Fcfa, est la radioscopie de la pratique démocratique dans notre pays, depuis la chute du parti unique en mars 1991. L’auteur du livre, qui a été un acteur du mouvement démocratique, exprime ses convictions, ses ambitions et surtout ses désillusions. L’écrivain passe au crible la gestion des affaires publiques sous les régimes d’Amadou Toumani Touré I et II, Alpha Oumar Konaré, Amadou Haya Sanogo (la période du putsch), Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Keïta.


Yachim Yacouba Maïga explique crûment les choses. Pour lui, la plupart de ceux qui se sont battus pour l’avènement de la démocratie multipartiste, ont fini par devenir aussi des prédateurs, notamment à travers la corruption, l’impunité, la destructuration de l’école, la remise en question de l’État et de la nation. Il fustige les frasques de nos dirigeants qui ont détourné la démocratie de son objectif, d’où le titre évocateur de son livre : «Mali  pouvoir de la démocratie chiffonnée».
L’auteur du livre pointe du doigt non seulement l’élite mais aussi les religieux qui, selon lui, sont des complices désignés de cette situation. «Ce livre est donc l’histoire d’un rendez-vous manqué, le verbatim d’un échec collectif, d’une déconvenue magistrale », détaille-t-il.
Sirafily Dianko, professeur de lettres au lycée Massa Makan Diabaté, pense que ce livre parle d’une manière générale de la démocratie dans notre pays par devoir de mémoire. Pour l’homme de lettres, c’est un paradoxe de constater que l’école malienne n’est jamais tombée si bas que sous la démocratie parce qu’elle a été politisée. Dr Choguel Kokalla Maïga, ancien ministre, estime que tout le monde doit écrire pour éviter que ceux qui viendront, demain, ne fassent les mêmes erreurs. Yachim Yacouba Maïga a fréquenté l’école fondamentale d’Ansongo avant de poursuivre ses études au lycée Technique de Bamako. De 1982 à 1988, il effectua des études en thermo-énergique à l’Institut supérieur industriel de Zaparojie, en Ukraine. Rentré au pays, il a travaillé au Centre services production audiovisuelle (CESPA) actuellement Agence nationale de communication pour le développement (ANCD), avant de diriger le projet : « Politique nationale de population et des droits en matière de santé de la reproduction » du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et du programme de communication pour le développement de l’ONG Helen Keller international. Il est recruté en 2005 par les Nations unies au sein de la Mission des nations unies en Haïti (MINUSTAH), en qualité de chef de la communication audiovisuelle de la mission.

Siné S. TRAORÉ

Source: Journal L’Essor-Mali

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