Mali : Pourquoi Mahmoud Dicko, Choguel Maiga, Cheick Oumar Sissoko en veulent à IBK

Trois ténors de la vie politique malienne exigent du chef de l’Etat de revoir très rapidement son mode de gouvernance. D’où les nombreuses sorties médiatiques et interpellations publiques. IBK saura-t-il tiré les leçons de cette grogne d’une partie du peuple ?

Mahmoud Dicko est le président d’honneur d’un mouvement politique (CMAS), Choguel Maiga est le président d’un parti politique, le MPR,  et le 3ème Cheick Oumar Sissoko, est membre d’un mouvement « Espoir Mali koura ». Ces trois leaders bien connus au Mali pour avoir été de biens de fronts du combat politique disent désormais prendre conscience de la situation gravissime que vit depuis près d’une décennie notre pays.

Pour eux, le Peuple malien, du  Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest « doit se mettre debout pour reconquérir sa dignité confisquée et bafouée ». Le mouvement « Espoir Mali Koura » lors de son lancement le 14 mai 2020 a dit ce qu’il reproche à l’actuel régime.

Pour eux,  « des Hommes et des Femmes refusent désormais le mensonge d’Etat, la corruption, l’injustice et l’inégalité des citoyens devant la loi, érigés en mode gouvernance sur fond d’incompétence, de népotisme, de détournements massifs des deniers publics, comme dans l’affaire de l’achat d’aéronef présidentiel, et celle d’avions et équipements militaires défectueux et obsolètes, ayant causé mort d’hommes, sur fond de surfacturations et de violations des procédures financières ».

Ils reprochent à IBK, d’être la cause de l’effondrement de l’appareil d’Etat au plan militaire et sécuritaire, qui se manifeste par une  insécurité généralisée aussi bien dans le Nord que progressivement à l’Ouest, en passant par les zones  au Centre du pays, sur fond d’affrontements sauvages, aux relents intercommunautaires, avec près de 400 villages entièrement détruits, d’effroyables tueries au quotidien culminant des milliers de morts, malgré la signature d’un Accord avec des groupes armés.

Invité de Renouveau TV la semaine dernière, le président d’honneur de la CMAS est revenu sur les tueries qui se passent dans le centre du pays. Des tueries  à répétition qui, selon lui ont occasionné la disparition de plusieurs villages sans que l’Etat ne fasse grand-chose.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le président du MPR, membre du FSD dans une Tribune a laissé entendre que  «… les données du tragique que nous vivons sont suffisamment connues. Elles ont pour noms : rébellion armée, insécurité généralisée, massacres à grande échelle des populations, exodes massifs tant interne qu’externe. L’Etat a échoué dans l’exercice de ses fonctions régaliennes. Il s’est révélé incapable de défendre l’unité du peuple, l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et de leurs biens. Aussi n’est-il pas excessif de le qualifier d’Etat failli… ».

Les trois figures n’arrivent pas à comprendre l’inertie des autorités à faire en sorte que l’autorité de l’Etat puisse s’exercer sur tout le territoire notamment dans le centre et le nord du pays. Choguel Kokala Maiga dit rêver quand ce sont les rebelles séparatistes, retranchés à Kidal, qui interdisent l’accès de la ville à tout officiel, en imposent à nos gouvernants, les obligeant à passer sous les fourches caudines avec la bénédiction de la France et de la Minusma.

La position des trois responsables résume dans la globalité les problèmes du Mali actuel. Le président de la République doit s’auto-interpeller, se mettre en cause. Il doit se dire que ses sorties sont faites dans le seul dessein de parvenir à un Mali en paix, un Mali développé. Il ne doit nullement les voir en ennemis qui veulent renverser son pouvoir mais en conseillers qui veulent le bien de notre mère patrie.

Djibril Diallo

Arc en Ciel

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