Mali : Obligation de réussite pour la Cedeao

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) part avec un gros handicap dans sa médiation au Mali : les opposants estiment à tort ou à raison que cette organisation prend fait et cause pour les régimes en place. Les esprits les plus tordus, c’est un euphémisme, se sont même laissé dire que c’est «un syndicat de chefs d’État». Heureusement, ces organisations ont les épaules si larges que les critiques les plus virulentes ne font plus que l’effet d’une brise légère.

 

Le Mali est une digue qui ne doit pas céder. Si cela venait à arriver, la sous-région serait vite contaminée, tel un cancer gangrenant un grand corps malade. Et vite, le monde entier se retrouve en insécurité. C’est d’ailleurs pourquoi la Communauté internationale vient au chevet du Mali à chaque fois que des crises lui tombent sur la tête.

La Cedeao est l’organisation de proximité par excellence. Après deux missions pour tenter de raisonner les parties maliennes, les lignent ne bougent que timidement. La digue tient encore. Jusqu’à quand ? Les chefs d’État de la zone ont tous l’expérience amère des crises politiques.

Pour faire vite et bien, la Cedeao sort la grosse artillerie. Si la première mission était composée de ministres et que la deuxième comprenait un ancien chef d’État, cette fois, des présidents en exercice débarquent à Bamako. Et pas des moindres ! Les présidents Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal et Nana Akufo-Addo du Ghana.

L’organisation régionale a une obligation de résultat. Pour la simple raison que le cas du Mali peut avoir un effet d’entraînement sur d’autres pays comme la Guinée et la Côte d’Ivoire, deux pays où les tensions sont de plus en plus persistantes au crépuscule des (deux) mandats présidentiels.

Réussir à éteindre le feu à Bamako pourrait donner plus de crédibilité au leadership de la Cedeao et, par là même, lui conférer des coudées franches en cas de troubles dans d’autres pays. Réussiront-ils à faire plier le M5-RFP et à faire fléchir président IBK ? Nous en seront édifiés dans les jours à venir.

A. CISSE

Source : L’ESSOR

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