Mali: la classe politique suspendue aux lèvres d’Amadou Toumani Touré

L’ex-président malien Amadou Toumani Touré, en exil au Sénégal depuis le coup d’Etat qui l’a renversé il y a cinq ans et blanchi de l’accusation de « haute trahison », est rentré dimanche 24 décembre à Bamako. Amadou Toumani Touré a toujours de nombreux partisans. Le président Ibrahim Boubacar Keita a déroulé le tapis rouge à ATT. La prochaine présidentielle est en 2018. IBK peut-il tirer bénéfice de ce retour ?

Amadou Toumani Touré va-t-il rouler pour Ibrahim Boubacar Keïta ? Le chef de l’Etat malien peut avoir des arrières pensées, mais le tombeur de Moussa Traoré n’est pas homme à se laisser instrumentaliser estime Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition : « ATT ne va pas se prêter honnêtement à ce jeu-là, à mon avis. »

Quant à une éventuelle descente dans l’arène politique, « ça lui appartient, tout simplement », estime Soumaïla Cissé. ATT doit-il se taire ou parler ? « Je pense que s’il a l’occasion de parler, il faut qu’il parle, rétorque le chef de file de l’opposition. Le pays va très mal aujourd’hui et chaque Malien, où qu’il soit, doit pouvoir aider à sortir de cette crise. »

ATT fera ce que bon lui semble dit aussi Baber Gano, le ministre des Transports et secrétaire général du RPM, le parti au pouvoir. « Le président IBK n’a pas fait ce geste-là pour instrumentaliser ATT dans le processus de 2018. Non, non. Je ne pense pas que quelqu’un puisse aujourd’hui forcer ATT à faire quoi que ce soit. »

En clair, majorité présidentielle et opposition, en 2018, interpréteront chaque geste, chaque mot d’Amadou Toumani Touré. Même ses silences.

RFI

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