Mali – Crise politique : Le M5 appelle à la désobéissance civile ce 10 juillet

Le Mouvement du 5 juin- Rassemblement Patriotique (M 5-RFP) maintient son rassemblement du vendredi 10 juillet. Il a réitéré lors d’une conférence de presse, mercredi 8 juillet,  son appel à la désobéissance civile. C’était en présence de l’imam Mahmoud Dicko, des faîtières de société  civile, d’hommes politiques et de nombreux sympathisants.  

 

Après les rassemblements du 5 et 19 juin dernier, le M-5 compte rempiler pour le vendredi 10 juillet. Cette troisième sortie, à en croire les organisateurs,  sera marquée de désobéissance civile. L’autorisation de la tenue du rassemblement se fait toujours attendre, mais n’entache en rien la détermination des organisateurs. « La sortie du vendredi est maintenue. On a eu des informations selon lesquelles le régime s’apprêterait  à interdire la manifestation de ce 10 juillet. Sachez tous qu’on n’a pas besoin de l’autorisation du gouvernorat. Sortez tous ce vendredi comme vous le voulez et occupez où vous voulez. Qu’IBK face ce qu’il peut. On verra », tempête Issa Kaou N’djim, coordinateur général de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko.

Les avocats Mohamed Aly Bathily et Mountaga Tall ont expliqué la légitimité de la démarche du M-5 appelant le président IBK à la démission. Il accuse celui-ci d’avoir instauré un régime oligarchique et ploutocratique, altérant ainsi le caractère républicain de l’Etat. C’est ainsi qu’ils estiment que le droit de désobéissance civile leur est reconnu.

Remembrement de la cour constitutionnelle

Arrivé en retard à la conférence de presse, l’imam Mahmoud Dicko, tout de blanc vêtu, a expliqué qu’il s’entretenait avec le président de la République qui, à ses dires, s’adresserait à la nation le soir du 8 juillet. Cependant, Issa Kaou N’djim avait prévenu dans l’après-midi, que ce qu’IBK dirait le soir devrait être conforme au mémorandum du M5, gage de l’annulation de la manifestation du 10 juillet.

Le Président s’est effectivement adressé le 8 juillet à la nation vers minuit. Cependant, à part le remembrement de la cour constitutionnelle, aucune autre proposition du mémorandum du M5 n’a été ténue en compte.

Le M 5-RFP rendait public le 30 juin dernier son mémorandum de sortie de crise. Il y demande entre autres la dissolution de l’assemblée nationale, le renouvellement des membres de la cour constitutionnelle ou la mise en place d’un gouvernement de transition dont le premier ministre, doté du plein pouvoir, sera son choix. Le président de la République a rencontré le M5 le 5 juin dernier et les a renvoyé vers la majorité présidentielle afin de discuter des propositions du mémorandum, dont seule l’acceptation, selon les auteurs, permettra de mettre fin à la crise politique. Le M5 s’en est offusqué. Ce vendredi 8 juillet, Bamako sera en ébullition.

Journal du Mali

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