Les manœuvres pour décourager le M5-RFP ont plutôt galvanisé le mouvement

Les émissaires dépêchés à Koulouba, pour remettre au président de la République Ibrahim Boubacar Kéita l’appel à la démission du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) à l’occasion de cette deuxième grande mobilisation, ne sont pas arrivés à Koulouba. Une situation perçue comme une manière de décourager les contestataires. Mais, « cette tentative ne nous fait pas renoncer. Au contraire ça nous galvanise », a assuré l’Imam Mahmoud Dicko. Le leader religieux a aussi pris à témoin la communauté internationale vis-à-vis de l’attitude du président IBK qui a refusé de recevoir ce qu’il a appelé le peuple malien. « Aujourd’hui nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin que nous avons usé de notre droit et de la manière la plus élégante possible », a expliqué le parrain de la CMAS

Manassa Danioko mérite respect !

Accusée d’avoir tripatouillé les résultats de la présidentielle de 2018 et surtout les récentes élections législatives, la présidente de la Cour constitutionnelle Manassa Danioko est plus que jamais contestée et est traitée de tous les noms d’oiseaux. Et les rassemblements du M5-RFP n’ont pas fait exception à la règle. On pouvait ainsi lire, lors du rassemblement du 19 juin, sur des pancartes « Honte à Manassa » ou encore « Abas Manassa » … Des propos condamnés par l’imam Mahmoud Dicko qui estime que ce n’est pas dans nos mœurs et nos coutumes de parler mal des personnes âgées. « J’ai entendu ici des propos concernant ManassaDanioko, c’est une dame et elle est présidente d’une institution, elle mérite donc le respect », a défendu Mahmoud Dicko. Il faut rappeler qu’entre le 19 et le 21 juin 2020 des « Neuf sages » (Fatoumata Diall, Mahamadou Boiré, M’Pèrè Diarra, Zoumana Moussa Cissé, Seydou Nourou Keïta, Bamassa Sissoko et Baya Berthé) ont démissionné de la Cour constitutionnelle paralysant du coup l’institution. Elle avait déjà perdu Modibo Tounty Guindo décédé le 4 juin 2020.  Isolée Manassa n’a d’autre choix que de rendre le tablier.

Mahmoud Dicko refuse la violence

Dans sa déclaration le M5-RFP a clairement affiché la volonté de se rendre à Koulouba avec l’ensemble des manifestants. Une décision soutenue par l’ensemble des manifestants. Mais, pour éviter le chaos et tenir sa promesse vis-à-vis de la communauté internationale, l’imam Mahmoud Dicko a proposé l’envoi à Koulouba d’une délégation restreinte. « Nous ne pouvons insulter la communauté internationale, insulter nos voisins, nous leur avons dit qu’il n’y aura pas de violence. C’est un engagement que nous avons pris, je demande que cet engagement soit respecté », a expliqué Mahmoud Dicko. Après l’échec de la mission des trois émissaires envoyé à Koulouba, les manifestants étaient encore plus déterminés pour rallier le palais présidentiel. Mais c’était sans compter avec l’imam qui, une fois de plus, est arrivé à convaincre la foule. « Refusons l’image de la violence qu’on veut nous faire porter. Nous pouvons nous retenir et obtenir ce que nous voulons », a défendu Mahmoud Dicko.

Des messages forts véhiculés !

La démission du président Ibrahim Boubacar Kéita était certes la cause principale du rassemblement du 19 juin 2020. Mais plusieurs autres messages forts ont été aussi véhiculés à travers notamment des pancartes, banderoles ou autres affiches. Et si « IBK dégage » et « IBK démissionne » dominaient la scène, on pouvait aussi y lire d’autres messages comme « Non au Katiba de la SE », « Soumaïla, prisonnier politique » ou encore « Non à une Assemblée nationale dirigée par un élu repêché et nommé ».

Rassemblés par Oumar Alpha

Source: Le Combat
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