Législatives du 29 mars 2020 : L’Imam Mahmoud Dicko contre la participation de la CMAS

A la faveur d’une rencontre inédite tenue, le lundi 3 février 2020, au siège de la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud  Dicko), l’Imam Dicko, parrain de la CMAS, a invité ses partisans à surseoir à toute participation aux élections en cours dans notre pays et cela pour plusieurs raisons dont les objectifs assignés au départ à la CMAS et son positionnement sur l’arène politique.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le samedi 11 janvier dernier, les maliens apprenaient avec une grande surprise la déclaration des ambitions politiques de la CMAS pour les élections législatives prévues pour le 29 mars prochain, voire les présidentielles à venir. Dans cette vidéo, le coordinateur de la CMAS, Issa Kaou N’Djim, affirmait que « la CMAS est une organisation politique qui mènera des actions politiques pour conquérir le pouvoir démocratiquement.»

Cependant, la nouvelle a vite fait le tour de la capitale comme une trainée de poudre et il mettra en place un bureau politique, le dimanche 12 janvier, en commune I du district de Bamako. Ensuite, les six communes du district de Bamako ont vu naître leur bureau politique et procéder au choix des candidatures pour les élections législatives prochaines. C’est partant de ces rumeurs que l’imam Mahmoud Dicko vient d’appeler les membres de la coordination de ses soutiens « à surseoir à toute participation aux élections en cours » lors d’une rencontre tenue, ce lundi 3 février 2020, au siège de la CMAS. Parlant de la retenue par rapport aux élections en cours, le sage Imam Dicko fait allusion aux prochaines élections législatives prévues pour le 29 mars 2020. «Je n’ai jamais fait d’immixtion dans vos réunions de bureau mais d’après ce que je vois et ce qu’on m’a rapporté, j’ai jugé nécessaire de venir vous rencontrer, de vous parler, de vous bénir et de partager mes préoccupations avec vous. La politique n’est pas notre domaine mais nous sommes rentrés dedans. Je pense qu’il ne faut pas qu’on précipite les choses, nous devrons d’abord nous préparer et d’aller avec un bon état d’esprit.»   a déclaré l’Imam Dicko, parrain de la CMAS.

Parrain et coordinateur ne sont pas de même avis

Partant de cette déclaration, nous pouvons dire sans risque de se tromper que le parrain de la CMAS, Imam Dicko et le coordinateur Issa Kaou N’Djim ne partagent pas les mêmes points de vue par rapport aux ambitions politiques de la CMAS. Cependant, il convient de rappeler que dans la vidéo qu’il a posté sur les réseaux sociaux, Issa Kaou N’Djim avait déjà invité les candidats à se déclarer : « Tous ceux qui désirent être candidats sont priés de signer les statuts et règlement intérieur de la CMAS. Nous voulons jouer notre rôle dans l’exercice démocratique de notre pays. Notre devise est notre foi et notre dignité pour servir la patrie.» expliqua-t-il. En tout cas, de son côté, l’Imam Dicko fustige l’intention nourrie par ses partisans quant à l’orientation politique que ceux-ci  ambitionnent d’inclure aux objectifs réels de la CMAS. « L’objectif recherché par la CMAS est et demeure de se positionner comme un mouvement contre-pouvoir et non pas être partie prenante à la gestion du pouvoir.  Or en participant aux élections, on va à la recherche du pouvoir. On participe à la gestion du pouvoir, soit comme majorité en cas de victoire, soit comme opposant en cas de défaite. On ne peut pas être partie prenante dans la course et l’exercice du pouvoir et prétendre en même temps jouer son rôle noble de contre-pouvoir. La CMAS ne saurait nullement être l’ennemie d’une formation politique, quelle qu’elle soit, à plus forte raison qu’elle entretienne la moindre adversité à l’endroit d’un quelconque bord politique. Et pourtant, c’est ce qui risque d’arriver inéluctablement si la CMAS prend part à une compétition électorale. », a-t-il dit.

Moussa Dagnoko 

Source: Journal le Républicain- MALI

 

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