L’argent et la pratique de la politique en période électorale au Mali: Les restes funestes d’une révolution dévoyée.

Où sont donc passés les révolutionnaires du 26 mars 91 dans les casseroles comme à fini Robespierre lui-même ? Lui, Robespierre et  beaucoup de ses camarades révolutionnaires et adversaires dans la France d’alors, et d’ailleurs.

 

Mais ici au Mali, c’est une autre histoire. Tous ou presque tous sont encore là, continuant à tirer les ficelles, accumulant richesses et bénéfices liés à la pratique, à l’exercice de la politique. Inutile donc de vouloir rêver de la fin des révolutionnaires.  Ils se sont mus en une autre nature, dans une autre moule. Brûler dans les casseroles d’eau ébouillantées et guillotines n’existe que dans l’imaginaire, dans les pages d’un pan de l’histoire de la France. Ici au Mali, les tenants de la notre révolution et leur principale victime sont encore là, se côtoyant dans la vie  de tous les jours et même de l’exercice politique si ce n’est par le truchement de leurs propres rejetons. Les ‘’idiots’’ sont connus. Ils sont ceux-là qui, animés de la volonté de réaliser le changement du cours de leur destin par le changement de la pratique, ont accepté  d‘ouvrir leurs poitrines. Aujourd’hui, ils sont là où ils devraient être, ruminant leur noire colère. De changement de la pratique de la politique, ils ont juste brisé le cercle de feu qui couvait les excès et les ignorances d’un régime au sein duquel « le moi » d’un seul  homme  retardait le développement du pays. Pour y arriver, la main et l’argent de la puissance colonialiste, France pour la nommer. Cette France qui s’était convaincue de ce qu’elle ne pouvait revenir pour marquer aux fers rouges sa présence et sa domination qu’en imposant à nos leaders d’alors, l’implantation et l’exercice de la politique via le pluralisme. En vérité, le pluralisme politique dans une Afrique politiquement immature, vieux juste d’une soixantaine d’années, n’était qu’un vilain désir de nous diviser pour mieux nous en imposer. Ils ont merveilleusement réussi. Le tenant du pouvoir récalcitrant ou perçu comme rebelle, aura vite en face une opposition financée et soutenue. Une éternelle épée suspendue au-dessus des palais. La suite est connue. Maintenant, de l’exercice politique démocratique à l’origine de l’inutile révolution s’est finalement transformée en une redoutable boîte de pandore.  Et depuis, au Mali, notre pays, la pratique de la politique est devenue la chose des nantis, ceux-là mêmes qui juraient d’améliorer le quotidien  du peuple brisé et réduit à la soumission au compte et à la seule disposition d’un seul homme, d’une seule pensée.

L’argent, la famille et les relations.

De la famille et des relations, le pouvoir est réduit à une succession, à un club de gouvernants qui s’offrent fauteuils et avantages de fauteuils. La qualité est liée au degré de l’estime du prince du jour, de l’influence de ses affidés. Dans une très récente interview qu’il a accordée à l’édition hebdomadaire des échos, le jeune Mohamed Salia Touré tient un propos qui fait froid dans le dos. Une vérité crue sur un vécu de béton incontestable. En réponse à la question, celle relative à ses conseils aux jeunes, à la jeunesse malienne, il répondit en ces termes (….. Je demande à la jeunesse de se mobiliser et de rompre avec l’immobilisme. Nous devons aujourd’hui, nous poser une seule question. Qui est-ce que nous voulons être demain ? Est-ce que nous voulons être des Maliens qui continuent à être otages de l’argent, de la jalousie, de la petitesse, qui ne s’aiment pas…..). Bien avant, il assena en ces termes (.. Aujourd’hui, c’est l’argent qui domine dans la politique et non les idées…). Voilà ! Plus de questions liées à la moralité des candidats, au bien-fondé de leurs programmes. Celui qui, ou ceux-là qui sont en mesure de distribuer le maximum  de billets d’argent, sont ceux- là, qui sont assurés du gain politique des élections, de toutes les élections ici au Mali en tout cas.

Cheick Alpha Sow

LE COMBAT

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