Lancement du nouveau pacte social solidaire : ” Notre seul souci, c’est de faire avancer le Mali ” précise Dramane Dembélé

A quelques encablures de l’élection présidentielle de 2018, un haut cadre de l’ADEMA, candidat du parti à la présidentielle 2013, Dramane Dembélé apporte sa contribution au projet social de ce parti. En faisant une offre politique intitulée ” Nouveau Pacte Social Solidaire (NPSS) “, document de 48 pages, édité par l’Imprimerie Jamana de Bamako. Ladite offre a été lancée devant la presse ce samedi 20 janvier 2018 à la maison de la presse.

            ” Le Nouveau Pacte Social Solidaire (NPSS) est un Projet de société ambitieux et cohérent en tant qu’il se décline en Vision et en Programme avec des propositions adaptées au Mali, à la situation, aux besoins de notre pays dans l’urgence et surtout dans la perspective “. Ainsi, l’auteur définit le NPSS dans l’introduction de l’ouvrage.

Dans ses fondements le NPSS est une Vision autant qu’un Programme décliné en axes précis ; un Projet refondateur et alternatif ; un Projet de large rassemblement des politiques et des citoyens ; un Projet ancré (valeurs maliennes de travail, de solidarité, d’unité et de partage) mais ouvert (l’évolution du monde, modernité).

Ce Projet nouveau met l’Humain au cœur de sa Vision, l’Humain dans son acceptation individuelle (initiatives privées) et collective (l’essor sociétal).

En effet, l’auteur, Dramane Dembélé présente cette offre politique en six (6) chantiers différents. Dans chaque chantier, il analyse la situation du pays et fait des propositions pour le bien-être des Maliens et le développement du pays.

D’abord, le premier chantier présente l’Education et l’Emploi. A propos, sa Vision tourne vers un Malien éduqué, informé, éveillé aux enjeux majeurs de son pays et du Monde. Selon Dramane Dembélé, actuellement, l’éducation n’est plus dans son cadre usuel, “ idéal “. Qui favorisait l’égalité des chances. Le fils d’un paysan étudiait dans les mêmes conditions que celui d’un ingénieur. Seul le courage et les compétences individuels faisaient la différence. Tel n’est plus le cas. Pour lui, l’école favorise aujourd’hui l’exclusion sociale et ne corrige plus les inégalités à la naissance. M. Dembélé souligne que l’école doit être un élément clé de la mobilité sociale. De ses constats compilés en six paragraphes, il formule les propositions suivantes :

– organiser les Assises Nationales de la Refondation de l’Education au Mali (ANREM) en vue de produire un Programme consensuel de refondation. Ces assises visent essentiellement l’avènement de la Nouvelle Ecole Ouverte (NEO) avec un Programme de développement de la E-Formation à l’heure du numérique et du digital (nouvelles technologies de la formation) ;

– développer de nouvelles pédagogies alternatives prenant en compte les acquis des méthodes classiques, actives mais ouvertes à l’innovation, surtout à l’ère technologique et au temps des “ interconnexions “, des atouts pour une pédagogie qui entend innover,

– ouvrir de Nouvelles filières innovantes (NFI) selon une double stratégie prospective prenant en compte les potentialités et besoins du pays et les nouveaux métiers émergeants à la clé des centaines de milliers d’emplois ;

– créer une Fondation publique de l’Education (Une allocation forfaitaire (de rentrée scolaire) versée aux parents d’élèves (pauvres, orphelins) selon certains critères (premier cycle) pour les achats de fournitures.

Le triptyque ” école-jeunesse-emploi ” doit être mis en adéquation avec les données économiques du pays. Pour cela, il faudrait identifier les secteurs porteurs qui pourraient être des bassins d’emplois.

– Au plan technique, il s’agira de revoir les curricula pour trouver des filières dont les diplômés pourraient être absorbés par les secteurs innovants. On ciblera principalement les bacheliers des séries scientifiques pour une formation de de 2 à 3 ans autour de réels projets professionnels dès la première année. En fin de cycle, les meilleurs projets seront dans ces conditions proposés pour financement auprès de bailleurs de fonds, des banques de la place avec garantie de l’Etat. Ces nouveaux entrepreneurs vont employer les autres dont les autres dont les projets n’ont pas été retenus. On assistera alors à une vraie chaine de création d’entreprises et donc d’emplois.

– Au plan du financement, il sera bon de mettre en commun les ressources de toutes les structures chargées de l’emploi et de la formation (ANPE, APEJ, FAFPA, PROCEJ, etc.) pour prendre en charge l’opération.

– Au plan de la démarche, l’opération nécessitera une vraie communication et un vrai dialogue avec les autorités scolaires, les parents d’élèves et les responsables scolaires.

Ensuite, le deuxième chantier est dédié à la Défenseetla Sécurité. A cet titre, l’ancien candidat de l’ADEMA à la présidentielle de 2013 estime que la mort des agents des forces armées et de sécurité devient aujourd’hui banale. Par contre, vu la place importante que ceux-ci occupent, Dramane Dembélé ajoute que nous devrions nous interroger sur cette actualité. Afin de trouver un minimum de compromis sur ce sujet. Et la Vision est celle d’un Mali sécurisé et doté de capacités de dissuasion et de défense solide. La Sécurité et la Défense sont les bases de tout projet de Paix durable. La guerre n’est pas une fin en soi. Elle peut devenir un spectre qui s’évite, se prépare, se fait mais l’ultime pari est la paix. Pour sa part, Dra propose une ramée bien constituée (recrutements), bien formée avec le volet formation continue (adaptation, évolution), bien équipée (l’outil), bien renseignée (l’information au service de la décision et de l’anticipation), bien soutenue (Armée du Peuple). Mais également définir une nouvelle doctrine en matière de défense et de sécurité, refonder le renseignement militaire en l’adaptant aux nouvelles menaces, etc.

Puis le troisième chantier est consacré à la création de richesses. D’après DD, le Mali vit dans un paradoxe choquant et révoltant. Ainsi, ayant une connaissance profonde et une expérience mature du secteur minier du Mali, il précise que les Maliens vivent dans la précarité tandis que notre pays a déjà exploité plus de 1200 tonnes d’or. C’est pourquoi il incite les Maliens à se demander pourquoi cette précarité persiste malgré l’abondance des richesses.

Pour l’ancien ministre et ” médaillé de bronze ” à la  présidentielle de 2013, il n’y a pas se créations de richesses “ impactantes ” sans une Vision inspiré, portée et soutenue par l’Etat. Non pas que l’Etat ait le monopole de la création mais plutôt en tant qu’agent aménageant les conditions et créant un écosystème favorable à un tel objectif. Selon lui, créer des richesses, c’est libérer le génie des ressources humaines et soutenir les initiatives d’autonomisation, d’investissement et de création de valeur ajoutée de nos ressources naturelles. A ce sujet, il propose entre autres la création d’un Fonds souverain en s’inspirant des Pétrodollars car nous sommes des ” Golgdollars” ; la création d’un Fonds de Garantie des Investissements pour la Création et l’Emergence (FONGICE) ; la mise en place d’une stratégie de spécialisation du Mali afin d’être compétitif dans ces secteurs et de booster la création de richesses ; un vaste Programme de formation du secteur informel, etc.

Puis encore, le quatrième chantier porte sur la gouvernance territoriale. Présentement, tous les Malien sentent qu’il existe un problème au niveau du vivre ensemble. Le lien national est sérieusement dégradé, selon Dramane Dembélé. Pour lui, il est temps de se poser la question sur les rebellions cycliques et l’industrie de l’enlèvement des narcotrafiquants. La décentralisation, poursuit-il, constitue le creuset des Politiques de développement en général et de la gouvernance des territoires. Le Mali, vaste territoire, doit pouvoir faire respirer la Nation avec une synthèse d’intelligence entre nécessité d’avoir un Etat central tout en dotant les entités territoriales (communes, régions) de moyens juridiques, administratifs, financiers et décisionnels garantissant un développement accéléré et durable. Alors Dramane propose de:

– faire une analyse des différents modes de gouvernance, de l’empire du Ghana à l’Etat moderne du Mali ;

– tirer les enseignements et retenir des aspects qui, objectivement, ne sont pas en contradiction avec la démocratie et qui pourraient renforcer la décentralisation…

– organiser une consultation nationale sur la question afin de trouver un mode de gouvernance qui a l’adhésion des populations, et qui permettra à l’Administration de reprendre main ;

De plus l’avant dernier chantier présente la culture et la santé. Après avoir tout oublié, tout perdu, ce qui nous reste, c’est la culture dit-on. A cet égard, le Mali dispose d’une potentialité énorme dans ce domaine mais les politiques peinent à développer la rente de la culture. Ces potentialités peuvent créer la valeur ajoutée, affirme DD. En ce qui concerne la santé, M. Dembélé signale que le taux de prévalence des maladies infectieuses au Mali ressemble à un cycle infernal (pauvreté-environnement-santé) qu’il convient de briser. Pour lui nous devons nous faire confiance en estimant que le Mali pour nous tous doit rouvrir la porte de l’espoir. Là aussi, il fait des propositions.

Dans le domaine de la culture :

-mettre en place une véritable économie de la culture;

– élaborer une véritable politique d’aménagement culturel ;

– établir la carte de nos richesses culturelles en termes de festivals, de musées et rites traditionnels ;

– favoriser l’émergence de l’entrepreneuriat culturel par l’implication du privé,

– protéger la culture en enseignant l’éducation artistique et culturelle de la maternelle à l’université.

Pour la santé :

– promouvoir l’éducation de la santé des populations, des ménages et des communautés ;

– augmenter la part de la santé dans le budget de l’Etat ;

– promouvoir un système de santé publique performant ;

– veiller à l’égalité territoriale de l’accès aux soins

– développer un budget pour accompagner des bourses de spécialisation, etc.

Enfin, le dernier chantier est axé sur l’intégration et la diaspora. Aujourd’hui, les mésaventures de l’immigration ne sont plus à démontrer. Très récemment, 48 Maliens ont péri dans la méditerranée en tentant de gagner l’autre rive. Alors que le Mali regorge de nombreuses potentialités qu’il suffit de mettre en valeur. Aussi, faut-il le souligner, le Mali est un pays d’intégration, d’unité. D’ailleurs, notre constitution dit que le Mali est prêt à abandonner sa souveraineté au profit de l’intégration africaine. A cet effet, l’ancien Soudan a été au cœur de plusieurs activités pour l’Unité Africaine.

DD propose :

– un renouveau de la politique étrangère du Mali ;

Une diplomatie plus prospective ;

– des reformes en ce qui concerne l’UEMOA, la CEDEAO et l’UA dans le cadre d’une démarche d’évaluation de leurs parcours, leurs bilans pour mieux les adapter aux enjeux et besoins nouveaux ;

– définir les objectifs d’une diplomatie de crise ;

– renforcer les liens avec des pays africains autour du concept de partenaires stratégiques africains ;

– mobiliser la diaspora pour le renforcement des capacités et pour le développement du Mali, la diaspora ne doit pas être considérée seulement comme une source de financement, mais comme des partenaires au développement, etc.

En somme, l’auteur conclut que le Mali souffre aujourd’hui par manque de diplomatie de crise, d’économie. Il souligne que l’heure n’est plus à dénoncer mais à faire des propositions. Ce qui constitue d’ailleurs la structure de ce document. Il est séquencé en vision, constat et proposition.

Yacouba TRAORE

Zénith Balé

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