La pertinence de l’organe unique expliquée à la société civile

Pour la réussite de la Transition, le Premier ministre est résolument engagé pour un rassemblement des Maliens autour des grands chantiers du processus. C’est dans ce cadre, qu’après avoir rencontré la classe politique jeudi, Dr Choguel Kokalla Maïga s’est entretenu, vendredi dernier à la Primature, avec les représentants des organisations de la société civile. La mise en place de l’organe unique de gestion des élections a été le sujet dominant lors des échanges entre le chef du gouvernement et ses interlocuteurs. La rencontre s’est déroulée en présence du président du Conseil national de la société civile (CNSC), Boureima Allaye Touré, ainsi que des leaders religieux et coutumiers.

Dans son intervention, le Premier ministre a soutenu que dans notre pays, les élections ont presque toujours été contestées. Il a rappelé que les seules qui n’ont pas eu de grandes contestations sont celles de 2002 à l’arrivée de Amadou Toumani Touré et celles de 2013 qui ont vu la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta.

Dr Choguel Kokalla Maïga a paraphrasé ATT, en faisant savoir «qu’aussi longtemps que c’est l’administration qui va organiser les élections, il n’y aura jamais d’élections transparentes». «C’est devenu unanime. Il n’y a personne qui dit qu’il ne faut pas mettre en place l’organe unique», a indiqué le chef du gouvernement, pour qui si la Transition ne met pas en place cet organe, après les élections, le parti, qui va gagner, ne le fera jamais.

Est-ce que la durée de la Transition permettra de mettre en place ledit organe, s’est interrogé le président par intérim du Forum des organisations de la société civile au Mali, Badra Alou Sacko, tout en reconnaissant la pertinence de la structure.
En réponse, le Premier ministre a fait savoir que les experts ont prouvé que le temps qu’on va mettre pour la mise en place d’une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est le même temps qui suffira pour mettre en place l’organe unique, avec la crédibilité en plus. «Notre conviction, c’est qu’on peut rester dans les délais», a rassuré le chef du gouvernement qui a par ailleurs rappelé les grands axes de la Transition : le renforcement de la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles ainsi que l’apaisement du climat social. Sur ce dernier point, il a annoncé la tenue prochaine de la Conférence sociale.

Dr Choguel Kokalla Maïga a aussi réitéré son intention de déposer sur la table du Conseil national de Transition (CNT) la Déclaration de politique générale du gouvernement, fin juillet. Il a en outre informé de la tenue imminente des Assises nationales de la refondation, dont les résolutions seront exécutoires pour les dirigeants de notre pays.

Au terme de la rencontre, le président du CNSC a confié à la presse que son organisation a apprécié cette démarche du Premier ministre de prendre le temps pour expliquer les piliers sur lesquels repose la «nouvelle» Transition. Et ce, a ajouté Boureima Allaye Touré, pour que « nous comprenions et y adhérions». Pour lui, cela est d’autant plus salutaire que les responsables des organisations de la société civile ont le devoir d’informer leurs bases pour qu’elles comprennent la démarche des autorités de la Transition. Et ce, afin que « nous puissions arriver, à la fin de la Transition, dans la paix et la tranquillité en réalisant nos objectifs ». Toutefois, a-t-il indiqué, le Conseil attend les actes et les résultats. Le président du CNCS n’a pas manqué de réaffirmer l’accompagnement de son organisation afin de sortir notre pays de cette transition et s’insérer dans le concert des nations.

Parlant de l’organe unique de gestion des élections et des assises sociales, Boureima Allaye Touré, qui a noté les interrogations des uns et des autres au cours de la rencontre, a estimé «qu’il faut prendre des décisions audacieuses et les appliquer».


Bembablin DOUMBIA

Source : L’ESSOR

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