Intox et Désintox: Kidal, que l’Etat s’assume

En s’aplatissant devant des irréductibles, le pouvoir met Kidal dans son angle mort. Il boit la tasse de la couardise et de l’abdication et à moins d’y aller à l’explosif, il n’incommodera personne, ne croisera le fer avec personne. Mais cela, le chef de la mission parlementaire, à Kidal, ne l’a pas compris quand il demande au Gouvernement de prendre ses responsabilités. Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction masse. Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

 

La veulerie

INTOX

De retour d’une mission parlementaire à Kidal (15-17 juillet), l’honorable Bréhima BEREDOGO a confié au confrère le ‘’Républicain’’ : « c’est aussi au gouvernement de prendre ses responsabilités. Rappeler à toutes les parties que l’accord d’Alger ne fait pas de concession sur l’intégrité territoriale, le drapeau malien, la forme républicaine de l’État ».

DÉSINTOX

Cet honorable député surprend et déçoit en même temps. Mais, on ne peut pas demander à un champion olympique de la pleutrerie de prendre des responsabilités face à Kidal qui lui fera toujours peur.

Ah qu’il est loin 2006 le temps où le RPM, mettait sur le bûcher Amadou Tout Terrain qui a signé l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal. Les éphémères opposants d’alors, en accédant au pouvoir, ont fini par marcher, à partir de 2015, sur les traces de ce Président qui a été présenté comme un traître, un apatride, voué aux gémonies.

Dans une interview au monde, en 2013, IBK s’insurgeait : “la communauté internationale nous oblige à négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l’État. Dans quelle comedia dell’arte sommes-nous ?’’

Après la débâcle militaire de 2014, c’est le Mali qui était demandeur de négociation. L’Accord qui en a résulté consacre l’appellation ‘’Azawad’’ et la création d’une Zone de Développement des Régions du nord bénéficiera, de façon prioritaire, des dispositifs de soutien de l’État prévus dans le présent Accord. Un régime qui fait montre d’une couardise aussi légendaire n’a aucune responsabilité à prendre face à Kidal. Il est ‘’trimballé’’, ‘’bousculé’’ et tourné telle une toupie.

Dans tous les cas, ce gouvernement est suffisamment embourbé dans ses scandales de corruption à répétition pour penser à prendre des responsabilités à Kidal qui jouit d’une libre administration aux allures d’autonomie.

Le mensonge

INTOX

L’honorable BEREDOGO soutient : «Les gens de la CMA nous ont dit que même si eux, ils ont pris des armes, la population, elle, n’a pas pris des armes, les populations ont besoin d’école, de centre de santé ».

DÉSINTOX

Bien dit : la population a besoin d’écoles, de centres de santé ; mais pas les gens de la CMA qui disposent de villas cossues à Bamako et dont les enfants sont dans les meilleures écoles et obtiennent les meilleurs résultats. Pourtant, l’absence de l’État est la conséquence de leur décision aventureuse de prendre les armes, au nom des populations.

Conséquence : la population est sevrée des services sociaux de base.  Alors, question : au nom de qui ces ex-rebelles avaient pris les armes ? Ils signent des accords. Au nom de qui, de quelle population sont-ils signés ? Un proverbe espagnol dit : ‘’le mensonge ne meurt jamais de vieillesse’’. ‘’Le mensonge se découvre toujours’’, selon un proverbe grec. La misère de la population que brandit la CMA à la face du monde n’est que pur mensonge. Le plaidoyer de la CMA, lors du passage de la mission parlementaire à Kidal, n’est rien moins qu’un aveu de menterie depuis 1963. C’est un aveu qu’en prenant les armes contre la République, les insurgés ont un objectif aux antipodes de l’intérêt de la population. Pas étonnant que comme l’a rapporté le député BEREDOGO : ‘’ il y a plein de gens là-bas qui sont rattachés au Mali’’. Cette posture implique qu’ils se démarquent des aventures de la CMA qui mène son propre combat.

Source : Info-Matin

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