Insécurité: le FSD s’oppose à tout contrat avec un groupe privé

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a animé, hier mardi, une conférence de presse, à la Maison des Ainés, sur la situation socio-politique et sécuritaire du pays. Si ce front dont le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA est membre est d’accord pour un éventuel report des élections pour mieux faire, il désapprouve que la sécurité du pays soit confiée à un groupe privé sans citer nommément Wagner.

 

La conférence de presse était animée par plusieurs responsables du front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) tels que Paul Ismaël BORO, Djibril TANGARA, Mme Coulibaly Kadiatou SAMAKE, Nouhoum TOGO.
Dans sa déclaration lue par Aboubacar A TOURE, le FSD exprime son soutien et sa solidarité au Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, actuellement au cœur d’une polémique pour ses déclarations sur la politique des autorités françaises au Mali.
« Le constat fait par le Premier Ministre à New York le 25 septembre 2021 est on ne peut plus clair, objectif et rencontre l’assentiment et l’adhésion de la grande majorité des Maliens qu’ils soient du Centre, du Nord, de l’Ouest ou du Sud du Mali », peut-on lire dans la déclaration du FSD. Le front a condamné la réaction « sans retenue aucune » de la France sur le Mali et ses institutions.
Dans son document, le FSD dresse le même bilan que le Premier ministre sorti de ses rangs.
« Le constat de manque de résultat est poignant. En effet malgré la présence de Barkhane, avec des moyens militaires énormes, de la Minusma, de la force conjointe du G5 Sahel, des Fama et des forces européennes TAKUBA constituées sous l’égide de la France, le sahel en général, le centre et le nord du Mali en particulier demeurent toujours sous emprise djihadiste », a déploré le regroupement politique.
Ainsi, le FSD recommande au gouvernement d’engager sans désemparer la réflexion en vue de reprendre en main les réorientations indispensables en vue d’optimiser la lutte contre le terrorisme.
Toutefois, le FSD rappelle que seules « les forces de défense et de sécurité du Mali et les forces étrangères amies, sous commandement malien, disposent du droit et de la légitimité de porter des armes dans le cadre de leur mission régalienne et que toute unité irrégulière est illégale ».
Donc, il ne soutient pas l’arrivée d’un éventuel groupe privé de sécurité de lutte contre les terroristes alors que même l’épicentre de l’insécurité s’est déporté depuis quelques temps au Centre.

Une grande partie de ces zones échappent au contrôle de l’État où ce sont des groupes terroristes, des bandits, des milices qui opèrent en maîtres des lieux. Ces faits attisent les conflits intercommunautaires.
Dans son document, le FSD invite le Gouvernement à engager dans les meilleurs délais une vaste opération de désarmement en ayant comme préalable que tout détenteur d’armes soit considéré comme terroriste à l’exception de celles spécifiées ci-haut (Ndlr Barkhane, la force conjointe du G5 Sahel, les forces européennes TAKUBA).
Sur les sujets politiques relatifs à la tenue des élections et des Assises nationales de la refondation qui polarisent la classe politique et des organisations de la société civile, le FSD, pour sa part, est en phase avec le Premier ministre.
« Le FSD note et salue le calendrier de déroulement des Assises Nationales de la Refondation annoncé par le Gouvernement prévu du 15 octobre au 21 Novembre », se réjouissent les responsables du Front.
Quant aux assises, elles constituent, pour eux, le socle de la refondation tant souhaitée par l’ensemble des maliennes et maliens.
Mieux, le FSD appuie le Premier ministre afin de donner un caractère exécutoire aux recommandations et conclusions de ces assises tant attendues par une partie de la population mais rejetées par certains qui estiment que c’est budgétivore et dilatoire pour proroger la transition.
S’agissant de l’organisations des élections, la position du Front est sans équivoque : « Eu égard aux conséquences dangereuses et regrettables d’un scrutin bâclé », le FSD « appelle le Gouvernement à la réunion des conditions permettant d’aller à des élections paisibles, transparentes et crédibles sur l’ensemble du territoire ».

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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