Gestion des élections : des organisations de la société civile appellent à la mise en place d’un organe unique

Une synergie d’ONG locales a pris acte de la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Mali. Dans un communiqué publié le 12 février, elle exhorte les autorités à accélérer la mise en place d’un organe unique et indépendant de gestion des élections.

 

« La dissolution de la Ceni est légitime et s’inscrit dans la légalité », estime une synergie d’organisations de la société malienne dans un communiqué publié le 12 février 2021. La coalition regroupe 5 organisations, qui œuvrent pour des réformes profondes au Mali, notamment sur le plan politique et institutionnel.

Il s’agit de Doniblog (Communauté des blogueurs du Mali), l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD), la fondation Tuwindi et le consortium-ELE-Citoyenneté et droits humains inclusifs. « Le mandat légal des membres de la Ceni avait pris fin par deux fois, après l’élection présidentielle de 2018 et les élections législatives de 2020 », rappelle le communiqué.

Organe unique de gestion des élections

En effet, la loi électorale du Mali stipule en son article 17 que le mandat de la Ceni prend fin trois mois au plus tard après la proclamation définitive des résultats du référendum et des élections générales.

Par ailleurs, la synergie a félicité les autorités de transition pour cet acte, avant de les inviter à accélérer la mise en place de l’organe unique et indépendant de gestion des élections avant le 31 mars 2021.

 

Selon le communiqué, la mise en place de l’organe unique et indépendant répond aux préoccupations maintes fois exprimées par la majorité de Maliens. A l’occasion notamment du Dialogue national inclusif (DNI) de 2019 et les journées de relecture des textes organisées par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), avec la classe politique et les organisations de la société civile fin janvier.

L’annonce de dissolution de la Ceni a été accueillie avec prudence par la classe politique malienne. Beaucoup de partis redoutent des manœuvres du gouvernement pour contrôler l’organisation des futures élections. Certains comme le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) juge la décision « précipitée ».

 

Consensus autour des réformes

L’opposition dénonce également le manque de concertation qui a prévalu à la dissolution de l’organe qui supervise les élections au Mali. Dans une déclaration sur RFI, Choguel Kolla Maiga, le porte-parole du M5-RFP, accuse les autorités de transition de n’avoir « aucun respect pour les lois » et de préparer « une mise en scène ».

Le mercredi 10 février, le premier ministre Moctar Ouane a rencontré la classe politique. Cette première rencontre, cinq mois après l’installation des autorités de transition, visait à créer un consensus autour des réformes à amorcer dans les prochains mois.

 

Source : Benbere

Suivez-nous sur Facebook sur