Formation idéologiques des militants : Les acteurs politiques maliens ont failli !

Après les résultats définitifs des deux tours du scrutin de la présidentielle de juillet-août 2018, le candidat malheureux, Soumaïla Cissé, et ses partisans ont organisé des manifestations de rue pendant plusieurs semaines. Objectif : dénoncer « la fraude électorale, le bourrage d’urnes, la partialité des structures publiques » impliquées dans l’organisation logistique et matérielle des élections et « l’instrumentalisation de la Cour constitutionnelle à des fins politiciennes». À l’époque, une requête avait même été introduite contre les neuf sages auprès de la Cour suprême. Les manifestants de l’URD ont-ils été soutenus par l’ensemble des acteurs politiques du pays ?

 

Finalement à quoi auront servi leurs manifestations de rue si ce n’est de donner la chance à Tiébilé Dramé, Hamadoun Dicko, Housseini Amion Guindo et Amadou Thiam de rejoindre le Gouvernement du Premier ministre Boubou Cissé après la signature d’un accord politique de gouvernance.

Comme vous le savez, la raison d’être d’un parti politique, c’est la conquête et l’exercice du pouvoir politique. C’est ce qui a amené certainement Soumaïla Cissé et ses partisans à ne pas jouer la politique de la chaise vide après que le Dialogue national inclusif ait décidé de l’organisation des élections législatives. C’est pour cela que dans certaines circonscriptions électorales, les candidats de l’URD ont constitué des listes d’alliance avec ceux du RPM ou de l’Adema-Pasj.

Ce, dans l’espoir de remporter des sièges afin de pouvoir conserver leur titre de chef de file de l’opposition républicaine. Voyez-vous comment nos acteurs politiques font semblant d’être opposés alors que leurs intérêts ou autres privilèges politiques sont liés. La fraude, le bourrage d’urnes, les chantages, les intimidations, les achats de conscience et la partialité de la Cour constitutionnelle sont les principaux ingrédients de notre démocratie électorale.

Aujourd’hui, les candidats malheureux qui se considèrent comme victimes de ces “mauvaises” pratiques ont-ils oublié qu’hier, ils en avaient fait usage pour éliminer leurs adversaires ? Appeler à la violence après l’arrêt de la Cour constitutionnelle n’est pas la solution à mon humble avis. Vous n’êtes pas les seuls candidats malheureux de ces législatives et vous n’êtes pas non plus les plus vaillants ni les plus intelligents. Le Mali appartient à nous tous et ce n’est pas par la violence que nous pouvons corriger les imperfections ou les tares de notre système démocratique, mais par l’éducation citoyenne et la formation idéologique des militants de nos partis politiques. C’est à ce niveau que les acteurs politiques de ce pays ont failli.

Il nous faut désormais un nouveau type de citoyen malien. Nous n’avons plus besoin d’une révolte populaire, mais d’une véritable révolution sur le plan de la pensée politique. Eh Oui! Le Mali a besoin d’un renouvellement de son idéal politique. Le nouveau type de Malien ne doit plus se servir de son État. Il doit plutôt se demander ce qu’il peut apporter comme contribution à l’édification de cet État. Le seul combat qui vaille aujourd’hui au Mali, c’est la consolidation des acquis démocratiques à travers la formation et la sensibilisation de nos concitoyens par rapport au fonctionnement et à l’utilité de nos institutions. Pour y parvenir, l’apport de tous est nécessaire. A défaut, l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants est plus que jamais compromis. À bon entendeur, salut !

Sambou Sissoko

 Le Démocrate

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