Elle a fait le point sur les premiers pas des dirigeants politiques et militaires du Soudan français et du Mali indépendant
C’est dans une atmosphère conviviale, fraternelle et de camaraderie que la 4è rencontre nationale de la promotion 1999-2003 du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita de la Faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) s’est réunie samedi dernier à l’hôtel Maya de Sébénikoro. « Ensemble, nous réussirons », tel était le slogan de la rencontre marquée par une conférence-débat organisée par les membres de la promotion 1999-2003 IBK sur les thèmes « l’histoire politique du Mali de 1946-1991» et « l’amour des différences ». La conférence était animée par le président de la promotion, Adama D. Kéita, directeur adjoint du Budget régional de Ségou et le conseiller technique du ministère de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Demba Tounkara, formateur. Dans sa communication, Adama D. Kéita a rappelé que les souplesses accordées par le décret du 11 mars 1937 avaient autorisé la création et l’animation des associations culturelles et sportives. C’est ainsi que l’Association des lettrés du Soudan, le Foyer du Soudan, la Maison du peuple, et des syndicats et des premiers partis politiques ont vu le jour. Fily Dabo Sissoko et Mamadou Konaté furent élus députés à la première Assemblée du Soudan le 21 octobre 1945. Après sa défaite à la première assemblée soudanaise la même année, explique le premier conférencier, Modibo Kéita rejoint Mamadou Konaté qui dirigeait le Bloc soudanais. Le Parti démocratique soudanais (PDS) fut créé en janvier 1946 avec Kassé Kéita, Mamadou Goundiam. Il devient ainsi le tout premier parti politique du Mali. On assista ensuite à la création du Parti progressiste soudanais en février 1946 sous la direction de Fily Dabo Sissoko. Le congrès du Rassemblement démocratique africain (RDA) se tient le 22 octobre 1946. Ce congrès constitue la création de l’Union soudanaise-RDA avec Modibo Kéita comme secrétaire général, a-t-il ajouté. M. Kéita dira, par ailleurs, qu’un référendum fut organisé le 27 septembre 1958. Et le « Oui » du président Modibo Kéita conduisit à la proclamation de la République du Soudan le 24 novembre de la même année. Le référendum donnera ensuite naissance à la Fédération du Mali. Au départ cette organisation regroupait le Sénégal, le Soudan, le Dahomey (actuel Bénin) et la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso). La Fédération du Mali ne comptera finalement que le Sénégal et le Soudan. Elle durera 506 jours, dont 60 jours d’existence réelle puis éclatera le 20 août 1960. Dans cette ferveur, l’US-RDA convoqua un congrès extraordinaire le 22 septembre 1960 pour donner naissance à la république du Mali. De retour de la conférence économique de Mopti, le président Modibo fut arrêté le 19 novembre 1968 par le lieutenant Baba Diarra et Tiécoro Bagayoko à Kayo près de Koulikoro, a expliqué Adama D. Kéita. Le régime de l’US-RDA venait d’être renversé par quatorze officiers à savoir Yoro Diakité, Malick Diallo, Charles Samba Sissoko, Mamadou Sissoko, Moussa Traoré, Kissima Doukara, Youssouf Traoré, Amadou Baba Diarra, Filifing Sissoko, Tiècoro Bagayoko, Karim Dembélé, Joseph Mara, Missa Koné et Mamadou Sanogo. Marqué par la résistance des syndicats, des enseignants et des coups d’Etats ratés constate le conférencier Kéita, le régime militaire tomba le 26 mars 1991 par une révolution populaire. Le second conférencier Demba Tounkara a lui précisé que le leadership et le management sont des outils de l’amour des différences. Il a aussi indiqué que le leader est celui qui a l’art d’obtenir que les gens fassent ce qu’ils ne veulent pas faire et de l’aimer en le faisant. Le leadership est donc l’influence d’un individu sur un groupe. Il est une relation de confiance temporaire et réciproque. Cette relation, estime le conseiller technique au ministère de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, se manifeste par sa capacité à fédérer et à mobiliser les énergies autour d’une action collective. L’autocritique, le laisser-faire et la démocratie sont les styles du leadership a-t-il souligné. M. Tounkara définira ensuite le manager comme une personne ayant une bonne maîtrise de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles d’une organisation, d’un groupe ou d’une entreprise. Organiser, planifier, diriger, contrôler et communiquer sont donc le mandat du manager. Selon Demba Tounkara, le management est l’ensemble des techniques d’organisation et de gestion d’un groupe ou d’une entreprise. Il est le pilote d’action collective au sein d’une organisation. Le management comprend aussi l’ensemble des techniques mises en œuvre dans une organisation afin qu’elle atteigne ses objectifs, a conclu le conférencier. Rappelons que la promotion « 1999-2003 Ibrahim Boubacar Kéita » compte 557 membres. Elle se fixe comme mission de renforcer les capacités, les liens de solidarité et de fraternité, de faciliter l’insertion professionnelle de ses membres et contribuer au développement de notre pays.
Sidi Y. WAGUÉ
Source: essor