Entre nous : Une leçon de désunion ?

Le 8 novembre 2019, une plateforme d’associations et de mouvements proches du pouvoir a organisé un meeting au Monument de l’indépendance.

Le 14 novembre, la Coalition des Forces patriotiques (CoFop) a appelé, au cours d’une conférence de presse, à soutenir les institutions démocratiques et les forces armées et de sécurité.

Le 15 novembre, un rassemblement a eu lieu au même endroit. Cette fois-ci à l’initiative du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), de la Plateforme Anko Malikodron, de deux centrales syndicales (CSTM, CDTM) et d’autres organisations de la société civile. Au même moment, les femmes du Rassemblement pour le Mali (RPM) étaient à la Place Obélisque à l’ACI 2000 pour une cérémonie d’hommage aux FAMa.

Le 17 novembre 2019, le Haut Conseil islamique du Mali et certaines organisations de la société civile étaient au Palais des Sports de Bamako.

Le dénominateur commun de ces manifestations est le soutien aux Forces armées de défense et de sécurité du Mali (FAMa) qui ont subi d’énormes pertes en vies humaines et en matériels suite aux récurrentes attaques contre certaines de leurs positions. Quoi de plus normal !

Mais – car il y a un ‘’gros mais’’ : la tenue – en rangs dispersés – de ces différentes manifestations envoie à la communauté internationale une image de désaccord profond des Maliens sur ce qui devrait les unir : le Mali.

Pourquoi ces partis politiques, organisations de la société civile et organisations religieuses ne peuvent pas se mettre ensemble dans un mouvement unitaire ? La seule vérité est que chacun a son agenda. Faut-il davantage désespérer des Maliens ? Démontrant ainsi à la face du monde leur incapacité à s’unir, peuvent-ils donner des leçons à ceux qu’ils accusent de mettre le feu à leur pays ? Ces meetings sont-ils vraiment pour la cause du Mali et des FAMa ?

Ce qui se passe est à la fois incompréhensible et inexplicable. Les gens qui se battent pour une même cause ne sont pas capables de se mettre ensemble ! Il est temps que les uns et les autres comprennent que personne ne se sauvera seule. Aucun régime, aucun leader, aucune association n’a la force de relever les défis qui assaillent notre Maliba qui ne tient débout que grâce à des béquilles. A ce rythme, on n’a pas besoin d’être un grand spécialiste pour parier sur sa dislocation du Mali dans un avenir proche. Tous les ingrédients sont réunis pour faire exploser cette poudrière qu’est devenu l’ex-Soudan français.

S’unir ou périr ! Leaders politiques, dignitaires religieux, responsables d’organisations de la société civile, jeunes leaders, suivez bien cet appel lancé le 10 novembre dernier par l’anthropologue français André Bourgeot sur le plateau d’Africable Télévision : « Je pense qu’il n’y a pas possibilité de sauver le Mali s’il n’y a pas la création d’un grand mouvement populaire pacifiste avec les partis politiques, les religieux et la société civile…Je réitère cela, je pense que c’est fondamental. S’il y a une intervention du peuple malien sous cette forme-là, c’est possible à organiser. Imaginez des mouvements dans les villes du Mali au même moment, ça déstabilise, ça créera des rapports de force politiques complètement différents et ça permettra de renégocier différemment ».

Si vous aimez le Mali comme vous ne cessez de le dire, faites au moins ce sacrifice-là ! Avant que la somme de nos egos précipite la déchéance du pays.

Chaka Doumbia

Source: Le challenger

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