Edito : Moussa Mara, une marche après l’autre…

Le fils de Joseph Mara, poursuit son irrésistible ascension dans le monde politique. A 40 ans, Moussa Mara vient d’être nommé Premier ministre du Mali, après Oumar Tatam Ly. Il ne s’arrêtera pas là.

moussa mara premier ministre chef gouvernement

 

 

Pour les partisans de Mara, cette nouvelle est à saluer au regard du parcours de l’homme. Le remaniement tant attendu par les Maliens vient de prendre la forme d’une nomination impromptue, au moment où le pays fait face à de nombreuses urgences. C’est donc aux environs de 23h que l’annonce a été faite par le secrétaire général de la présidence ce samedi 5 avril 2014. Pour tous ceux qui attendaient impatiemment ce réaménagement la surprise a été totale. Mais déjà, les réactions sont unanimes et sur les réseaux sociaux, une internaute se félicite qu’IBK ait fait appel à son ex adversaire politique à la présidentielle de Juillet 2013, mais qui le soutiendra au 2è tour.

On ne peut aussi s’empêcher de faire une corrélation avec la nomination récente de Manuel Valls au poste premier ministre en France ; Hasard du calendrier ? La seule différence, est que la nomination de Valls vient répondre à la déroute de la gauche française aux municipales françaises, tandis que celle soudaine de Moussa Mara questionne. Pourquoi maintenant ? Que s’est-il passé pour Tatam Ly, un technocrate réputé rigoureux et rompu à la tâche ? La lettre de démission du PM qui circule sur les réseaux sociaux, elle donne quelques éléments de réponse quant à des dysfonctionnements au sein du gouvernement.

Pour Moussa Mara, qui était jusqu’alors ministre de la politique de la ville être un jeune PM ne sera pas plus simple. Contrairement à son prédécesseur, le profil politique de Mara doit convenir aux urgences de l’heure. Un schéma post crise dominé par des négociations qui patinent avec les groupes armés du nord, le dialogue inter-malien à ses débuts, la situation sécuritaire toujours fragile à Kidal ; mais aussi les urgences sociales, la vie chère, la crise de l’emploi, sans oublier la menace Ebola qui fait trembler le Mali et l’affaire du Monde où le président de la République doit s’affranchir d’une accusation bien mal à propos. Autant dire qu’IBK, en choisissant Moussa Mara, tente de redonner un nouveau souffle au front politique jugé fragile. Si on reprochait à Tatam Ly sa froideur, Mara devra être moins éloigné du peuple. Et cela à la veille, de la première session ordinaire de la législature à l’Assemblée Nationale. Va-t-il très vite énoncer sa DPG ? Pour l’heure, il consulte et devrait annoncer le nouvel attelage gouvernemental d’ici la fin de la semaine. Certains espèrent ainsi voir un gouvernement plus équilibré, plus jeune et où la parité aura son mot à dire.

Mara, une irrésistible ascension politique

Avec cette nomination à un poste aussi sensible que Premier ministre, Moussa Mara ajoute une nouvelle corde à son expérience politique. Conscient des enjeux, il déclarait il y a quelque temps que le Mali ne s’appartenait plus. Sur tweeter, il poste cette réponse aux nombreux messages de félicitations : « Merci à tous, le plus dur commence… ». C’est donc un homme averti qui va à la tâche. Mara, sera-t-il en accord parfait avec IBK, son aîné, lorsqu’on sait le parcours politique de l’un et de l’autre et la forte personnalité des deux hommes qui ont tracé leur chemin politique avec endurance. Etrange ironie de l’histoire, c’est ce même Moussa Mara, candidat à la mairie de la commune IV, qui avait mis en ballotage la liste RPM, aux municipales 2009. Mais en 2013, éliminé dès le premier tour de la présidentielle, avec 1,5% des suffrages, il choisira de soutenir le RPM au deuxième tour ce qui lui vaudra sans doute d’être nommé ministre de la ville, sous le gouvernement Tatam Ly. Autre bon point, le fait qu’il ait déclaré publiquement ses biens rassure quant à ses qualités intègres pour instaurer une bonne gouvernance dans les affaires publiques.

Impatient de faire bouger les choses, Moussa Mara nous confiait lors du passage du Roi du Maroc, après la signature des conventions de coopération Mali-Maroc « Nous pouvons faire beaucoup et mieux ». Et huit mois seulement, après avoir occupé le portefeuille de l’urbanisme, un domaine pour lequel, on le jugeait compétent, en raison de ses preuves en tant que maire, Moussa Mara à travers la primature, devra poser des actes forts et conduire une politique claire et ferme car l’exécutif n’est pas chose aisée dans un contexte post-crise. Fera t-il mieux que Tatam Ly jugé trop effacé et dont on attendait la déclaration de politique générale jusqu’à sa démission?

Comptable de profession, auteur brillant de deux tomes épiques sur «l’Etat au Mali », et président du parti Yelema, qui signifie le « changement », plus rien ne semble arrêter, l’enfant de Dar Salam, qui après la fougue qui l’avait caractérisé en 2009, cultive désormais une force tranquille, qui le mènera petit à petit vers le sommet. Après la primature, une seule marche sépare désormais, le nouveau Premier ministre de la magistrature suprême, et qui ne le nions pas, représente l’une des valeurs sûres de la classe politique malienne.

Bon vent Monsieur le Premier ministre !

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