Dr. ETIENNE FAKABA SUR LA VISITE DE SOUMI CHEZ AOK, GMT ET DIONCOUNDA : “S’il ne rencontre pas Amadou Haya, il va tirer à terre”

Dans l’émission “Le Tribunal de l’actualité” de Renouveau de dimanche dernier, le directeur du Centre de recherche d’analyses politiques, économiques et sociales, Dr. Etienne Fakaba Sissoko, a invité le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé à rencontrer aussi Amadou Aya Sanogo, le meneur du coup d’Etat de 2012. “Si Soumaïla Cissé rencontre un dictateur de 23 ans et refuse de rencontrer Amadou Haya Sanogo, il va tirer à terre”, prévient le chercheur.

Se prononçant sur le dialogue politique en cours dans l’émission “Le Tribunal de l’actualité” de Renouveau TV, le directeur du Crapes, Dr. Etienne Fakaba Sissoko a tout d’abord relevé la volonté de la majorité et de l’opposition à aller vers un dialogue sincère, car, selon lui, la démarche du chef de file de l’opposition vers les anciens présidents sur instruction du président de la République témoigne de cette volonté.

“Quoi de plus normal que de donner la latitude à l’opposition de conduire les premiers pas. Moi à la place d’IBK, c’est ce que j’aurais fait. Ca donne plus de crédibilité et d’assurance à la démarche”, relève Dr. Sissoko. Avant d’inviter Soumaïla Cissé à élargir sa démarche aux putschistes de 2012.

“Si on a discuté et signé un accord avec des gens qui ont pris les armes contre le pays, qui ont égorgé des militaires maliens, qui ont arraché au Mali une partie de son territoire, si on a pu discuter avec un dictateur de 23 ans, si Soumaïla Cissé rencontre ce dernier et refuse de rencontrer Amadou Haya, il va tirer à terre. Le dialogue dont il a besoin, n’aura pas lieu”, prévient l’universitaire.

Et Dr. Etienne Fakaba Sissoko d’appeler le président de la République à lever le pied sur le dossier Amadou Haya Sanogo qui, selon lui, est une affaire politique qui n’a rien à voir avec la justice.

Aussi, il propose que le dialogue en cours aille au-delà du seul cadre politique. “Il doit être également un dialogue social parce que la fracture sociale est profonde. Et le Comité d’experts mis en place pour la révision constitutionnelle, et la réforme de la loi électorale doivent être suspendus à cause de ce dialogue. C’est le dialogue qui doit déterminer l’orientation à prendre”, dit-il.

Un dialogue salutaire selon Etienne Fakaba Sissoko

Dr. Sissoko rappelle que le dialogue en cours peut augurer de belles perspectives si tous les acteurs sont sincères dans leur démarche, en mettant en avant le Mali plutôt que leur intérêt personnel.

“On était dans une situation de tension politique. A côté de cela, l’insécurité galopante, les problèmes de gouvernance, la fracture sociale commençait à prendre une ampleur inquiétante, les problèmes au centre, la mise en œuvre de l’accord de paix, les nouvelles réformes qui sont en train de prendre forme. Toutes ces questions étaient bloquées à cause des tensions politiques. Donc aujourd’hui, on assiste à une décrispation de la situation avec les rencontres qui sont en cours”, souligne Dr. Sissoko.

Et le directeur du Crapes de souligner que ce climat de décrispation est tributaire non seulement à la bonne volonté de certains acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, mais également de la pression internationale. “En septembre dernier, lorsque le Mali a été aux Nations unies, on a fait des promesses en terme de l’accélération de la mise en œuvre de l’accord. Et la communauté internationale attend des résultats. Ces résultats dépendent des réformes institutionnelles, comme la révision constitutionnelle, le désarment, la réintégration. Toutes ces questions ne pourraient être résolues que dans le cadre d’un consensus. Parce qu’en 2017, on a vu l’exemple. On a fait échec à la révision constitutionnelle. Si le projet arrive dans le même contexte aujourd’hui, il ne passera pas non plus”, conclut-il.

Oumar B. Sidibé

 

Source: indicateur du renouveau

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