Crise politique : Soumana Sacko, le troisième homme

 

Constant dans ses prises de position politique, Soumana Sacko, le président du parti CNAS Faso Hèrè, est resté dans son coin depuis le début de la contestation contre la présidence d’IBK. Tout se passe comme si la classe politique malienne se résumait à trois personnes que sont le camp imam Mahmoud Dicko, le clan IBK et Dr. Soumana Sacko. Ce dernier, pour des principes qui lui sont chers, se refuse de prendre part à la grande mobilisation en cours contre le pouvoir.

Pourtant, la présence de Sacko est souhaitée au sein des contestataires à telle enseigne que certains inventent de toutes pièces son adhésion au mouvement du 5 Juin(M5-RFP). Cela souligne qu’il y a des inconditionnels de l’ancien Premier ministre de la transition politique de 1991 après la chute du général Moussa Traoré. Le Comité de transition pour le salut du peuple(CTSP) avait alors servi de représentation du peuple.

Soumana Sacko n’a jamais servi au sein d’un gouvernement depuis la fin de cette transition en 1992, après avoir concocté une Constitution considérée comme faisant partie des plus verrouillées au monde. Pour l’instant, Sacko n’a pas dit pourquoi il ne veut pas joindre le mouvement en court, mais on estime que c’est en rapport avec la Constitution en vigueur qui s’oppose à tout changement de régime dans la douleur.

Par contre, on sait aussi que Soumana Sacko n’est pas très fan de ces religieux qui s’impliquent dans la politique. Il l’a dit haut et fort lorsque des religieux avaient tenté en 2017 de barrer la route au mouvement de contestation «Antè a banna » dont il était membre. C’est d’ailleurs lui qui a été le père de ce slogan célèbre dans la contestation contre le projet de révision constitutionnelle que le pouvoir avait voulu imposer.

Néanmoins, Soumana Sacko et plusieurs membres de la contestation actuelle se joignent sur certains points. Ils partagent tous la conviction que le président IBK est en faute, qu’il a laissé la corruption et la délinquance financière enfoncer le Mali dans un bourbier encore plus malfaisant que l’insurrection djihadiste. Sacko estime surtout que le chef de l’Etat s’est couché à plat ventre devant les ennemis du Mali en leur accordant un accord de paix consacrant la partition du pays.

C’est pourquoi le président de la CNAS Faso Hèrè a juré de déchirer l’accord d’Alger quand il sera aux affaires. Les contestataires ne sont pas allés jusqu’à ce niveau, et d’ailleurs leur souci n’est pas l’accord d’Alger. Ce qui importe pour le M5-RFP, c’est mettre à la retraite anticipée le chauffeur ivre qui a conduit le Mali davantage dans l’ornière.

A.D

Source : La sirene 

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