MAMADOU SINSY VS NOUHOUM TAPILY : Les preuves et le démenti attendus

Plus de 72 h après les graves accusations du président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le démenti du président de la Cour suprême se fait toujours attendre. Les preuves des allégations du patron des patrons sont aussi attendues par l’opinion.

Il avait promis de rendre publics les noms des fonctionnaires les plus corrompus du Mali. Et le voilà franchir le Rubicon ! Le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly qui “préfère Hamadou Koufa” à des fonctionnaires, a dévoilé le 15 mars 2019, la tête de liste des “personnes les plus corrompues de la République”. La personne citée n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Nouhoum Tapily, le président de la plus haute juridiction du pays, la Cour suprême.

Mamadou Sinsy Coulibaly accuse le haut magistrat d’être “un corrompu, un meurtrier, un racketteur de nos entreprises, une personne infâme, etc.” Sa déclaration intégrale diffusée par le site d’informations www.aumali.net fait le buzz sur la toile. Le patron des patrons qui a improvisé cette diatribe dans son discours d’ouverture de la conférence débat sur le rôle du secteur privé dans la lutte contre la corruption au Mali, n’a pas brandi les preuves de ses accusations.

Si beaucoup d’internautes font confiance à l’entrepreneur en arguant qu’il ne dit et fait rien au hasard, pour d’autres la gravité des propos scandaleux de M. Coulibaly mérite qu’ils soient étayés. A quand les preuves de la corruption, du meurtre, du racket du président de la Cour suprême ?

Seul l’auteur des accusations est capable de les exhiber de gré ou de force. Avec la moindre preuve, le président du CNPM pourrait faire éjecter Tapily de son fauteuil de président de la Cour suprême qu’il occupe depuis 2011. Mais il risque gros, s’il s’est laissé emporter par la colère en avançant de tels propos sans preuves irréfutables.

 

Le silence pourrait coûter cher au “prévenu”

Quatre jours après la sortie de Mamadou Sinsy Coulibaly, le président de la Cour suprême n’a ni infirmé ni confirmé les accusations. Désavoué par sa propre corporation en novembre 2018 pour “avoir refusé de dire la loi” entre le Premier ministre et les deux syndicats de la magistrature pendant la grève illimitée, Nouhoum Tapily perdra sans doute l’estime de l’opinion si jamais il ne réagissait pas aux accusations du président de la faîtière des entreprises.

Son honneur et sa dignité seront écorchés à jamais. Sur Internet, une pétition est lancée pour exiger son départ de la présidence de la Cour suprême pour pouvoir être éventuellement attendu par la justice.

En tout cas, en commençant par ce grand commis de l’Etat, le président du CNMP envoyait un signal fort aux autres fonctionnaires pour leur signifier que personne ne sera épargnée quelle que soit sa position au sein de l’appareil de l’Etat.

Maliki Diallo

L’Indicateur du Renouveau

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