Lundi 23 avril 2018, les forces armées et les services de renseignements ont fait face à la rage du président Joao Lourenço qui fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Des responsables de ces corporations militaires ont été limogés sur décision du président angolais.
Au pouvoir depuis septembre 2017, Joao Lourenço a fait de la lutte contre la corruption un point clé pour assurer la bonne gouvernance. À ce titre, depuis son arrivée, il n’a pas hésité un seul instant à faire écarter du pouvoir des proches de son prédécesseur José Eduardo dos Santos.
C’est dans ce cadre que dans un communiqué, le lundi 23 avril 2018, M. Lourenço a fait part du limogeage du général Géraldo Sachipengo Nunda et son remplacement par le général Antonio Egidio de Sousa Santos. Le général limogé est accusé de fraude. Il aurait touché illégalement une somme s’élevant à près de 40 milliards d’euros.
Il faut noter que cette lutte contre la fraude s’intéresse à tous les secteurs. C’est la raison pour laquelle le même communiqué indique le limogeage de deux adjoints du chef d’état-major et du chef des services de renseignements extérieurs. Il s’agit d’André de Oliveira Sango, un proche d’Eduardo dos Santos qui dirigeait les services d’espionnage il y a près de dix ans.
La lutte contre la corruption constitue la priorité des priorités pour le président Lourenço. Son arrivée au pouvoir produit aujourd’hui un effet de tremblement de terre parmi les proches du président sortant ayant fait plus de trente ans au pouvoir. José Filomeno, un des fils de l’ex-président est poursuivi pour une tentative de détournement pour une somme environnant 1,5 milliards de dollars sous le règne de son père. De même, Isabel Dos Santos, un autre enfant du président sortant, est suspecté de virements illégaux.
Cette lutte transforme la vie de beaucoup de fonctionnaires et de chefs d’entreprise angolais en cauchemar. Beaucoup se sont vus limogés par le nouveau président.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays