TICAD VI : LES BONNES RESOLUTIONS DE NAIROBI

Africains et Japonais ont, à l’issue du rendez-vous de la capitale kenyane, adopté une Déclaration qui rappelle les défis et définit les stratégies pour y faire face

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La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI) s’est achevée dimanche dans la capitale kenyane, après deux jours de travaux. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a pris part à cette rencontre, à l’instar d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Au total, étaient représentés 54 pays africains, 52 autres pays partenaires, 74 organisations internationales et régionales, le secteur privé et les organisations de la société civile du Japon et de l’Afrique.
A l’issue de la conférence, les participants ont adopté une déclaration dite de Nairobi. Ce document, souligne les progrès, mais reconnaît que des inquiétudes subsistent sur trois grands défis émergents qui ont eu un impact sur le paysage du développement en Afrique depuis la TICAD V en 2013. Il s’agit de la baisse des prix mondiaux des matières premières, de l’épidémie d’Ebola et de la radicalisation, du terrorisme, des conflits armés et des changements climatiques.
S’agissant de la baisse des prix mondiaux des matières premières, les participants ont constaté que cette baisse a exacerbé une pression fiscale et a eu un impact sur la viabilité de la dette de nombreux pays. Ils ont reconnu la nécessité urgente pour l’Afrique de mettre sur pied des stratégies lui permettant de tirer pleinement parti de ses ressources financières et humaines en exploitant des dividendes démographiques et en promouvant des opportunités d’emploi, l’intégration sociale et un développement socio-économique durable. La TICAD a insisté sur l’importance de combattre la fuite illicite des capitaux par des efforts concertés au niveau international.
Quant au déclenchement de l’épidémie d’Ebola qui a causé de très lourdes pertes humaines, les participants ont souligné la nécessité des efforts concertés pour améliorer les financements, l’approvisionnement, la gestion de la chaîne de fourniture, et l’infrastructure de santé pour une prestation de service plus efficace ainsi que pour combler les lacunes en matière de main-d’œuvre sanitaire, d’informations, de gouvernance, de produits médicaux et pharmaceutiques, et de technologies incluant de nouveaux vaccins à un coût abordable.
Concernant la vague montante de la radicalisation, des actes de terrorisme et des conflits armés violents qui entravent la cohésion sociale, détruisent les moyens de subsistance et aggravent les vulnérabilités, les participants ont réaffirmé l’importance de la stabilité sociale pour combattre la radicalisation, le  terrorisme  et  l’extrémisme  violent  à  travers  une  stratégie  multidimensionnelle  englobant  les aspects politiques, économiques, sociaux et culturels. A ce sujet, les participants ont souligné le fait que l’autonomisation et le développement des capacités des jeunes sont essentiels pour la réalisation des dividendes démographiques, pour la prévention des migrations forcées, des conflits et pour la promotion et la consolidation de la paix.
Compte tenu de la nécessité d’aborder les défis mis en lumière et les priorités de développement internationales et en se fondant sur les principes directeurs de la TICAD, notamment les impératifs de la sécurité humaine et l’engagement de parties prenantes multiples, les participants ont identifié les piliers suivants : la promotion de la transformation économique structurelle par la diversification économique et l’industrialisation, la promotion de systèmes de santé résilients pour la qualité de vie et la promotion de la stabilité sociale pour une prospérité partagée.
Sur le premier point, la conférence a souligné le rôle important joué par le secteur privé et l’importance d’améliorer l’environnement des affaires pour promouvoir le commerce et l’investissement. Cela passe par le développement des compétences requises au moyen de l’éducation et de la formation professionnelle et technique.
Concernant les systèmes de santé, la conférence a réaffirmé le développement des capacités du continent à faire face et à prévenir les épidémies, les crises de santé publique. Les systèmes de santé renforcés vont jeter les bases de la réalisation de la couverture sanitaire universelle.
Dans le domaine de la stabilité sociale, les participants ont insisté sur le renforcement des capacités des autorités gouvernementales nationales et locales. « Nous sommes déterminés à répondre aux chocs et aux vulnérabilités associées aux conflits armés, à l’instabilité politique et aux ralentissements économiques.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces stratégies, la conférence a réaffirmé que les mesures seront alignées sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), sur les programmes pertinents du NEPAD, sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ainsi que sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Un mécanisme de suivi sera mis en place pour s’assurer de l’effectivité des activités prévues dans le cadre du Plan d’action de Yokohama 2013-2017. La TICAD VII se tiendra au Japon en 2019.
Synthèse
F. NAPHO

Source : L’ Essor

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