Contestation des résultats de la présidentielle: la stratégie du chantage de Soumi et ses partisans

Alors que les législatives programmées pour le mois d’octobre prochain arrivent à grands pas, l’opposition incarnée par Soumaïla Cissé, l’ancien leader de l’UNEEM, Tiéblé Dramé, et leurs acolytes optent pour le chantage en vue d’obtenir du président élu Ibrahim Boubacar, ce que le peuple malien, du moins les électeurs, ne leur a pas offert dans les urnes.

Depuis le soir du 12 août dernier, date du scrutin du second tour de la présidentielle, Soumi et ses partisans sont dans la rue pour dénoncer ‘’la fraude électorale’’. Malgré le verdict de la Cour constitutionnelle, dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours, le candidat de ‘’Ensemble, restaurons l’espoir’’, qui n’a obtenu que 32 % des voix, demande à lui restituer le pouvoir. IBK, connu pour son sentimentalisme béant, va-t-il céder aux bruits de sirène ? Quel sort Soumi réserve-t-il à ses lieutenants, dont la plupart aspirent à des postes électifs pour les prochaines législatives ?
S’il est trop tôt pour parler d’essoufflement dans le camp de l’opposition contestataire des résultats de la présidentielle, de plus en plus, des langues commencent à se délire quant à la vraie motivation de Soumaïla Cissé et de ses partisans.
En effet, pour une cause qu’il sait perdue d’avance, le chef de file de l’opposition malienne qui se laisse trimbaler depuis par le Bélier en chef, lui-même, politiquement désœuvré, continue de jeter ses dernières forces dans la bataille.
Ainsi, depuis le second tour de la présidentielle des marches dites pacifiques sont organisées tous les week-ends, au cours desquelles, des insultes sont proférées au président de la république, au chef du gouvernement et aux institutions de la république.
Par ces marches, l’objectif est de présenter au monde entier, l’image d’un Mali malade qui s’enfonce dans la crise, et d’appeler la communauté internationale, comme ils l’on fait en 2012, à prendre des sanctions contre leur propre pays. Ce qui va affaiblir le régime pour, en retour, ne bénéficier qu’un partage du gâteau.
Mais depuis, de plus en plus, l’opposition laisse tomber le masque. Et pourtant, c’est par une volonté commune et de manière consensuelle qu’Opposition et Majorité ont décidé d’aller à cette élection, malgré le contexte difficile pour éviter un vide constitutionnel.
À l’issue du processus, il y a eu un gagnant et un perdant : IBK est le gagnant qui a recueilli 67,16 % des voix, contre 32,84 % pour son adversaire Soumaïla Cissé, selon les résultats proclamés par les 9 sages de la Cour constitutionnelle.
Dans un pays sérieux et pour des démocrates et républicains sincères et convaincus, la polémique s’arrêtait là. En fait, les juges, à la suite des observateurs nationaux et internationaux déployés, à travers le pays, ont estimé que le scrutin a été régulier, transparent et démocratique.
Il faut rappeler pour le premier tour de la présidentielle, la CENI a délivré 6 550 accréditations aux missions d’observation nationales et internationales.
Pour le second tour, les plus grandes missions d’observation nationale (le Pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM) et la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (COCEM)) ont conservé leur plan de déploiement initial ainsi que le nombre d’observateurs.
Avec 171 observateurs, la Mission d’observation de la CEDEAO, dirigée par l’ancien Premier ministre du Burkina Faso Kadré Désiré Ouédraogo, a été la plus importante en termes d’effectifs pour les deux tours. La mission de l’Union africaine, dirigée par Thomas Boni Yayi, ex-Président béninois, a déployé 48 observateurs.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait délégué une simple mission d’information.
Pour la Mission d’observation électorale de l’UE (MOE UE), dirigée par la Chef observateur Cécile Kyenge, députée au Parlement européen, « le scrutin du 12 août s’est généralement déroulé dans le calme malgré quelques incidents qui ont été principalement signalés dans le nord du pays… les procédures de vote ont été correctement appliquées dans presque la totalité des bureaux de vote visités [29] par la Mission… Le dépouillement a généralement été conduit de manière transparente… »
Mais Soumaïla Cissé et ses auxiliaires ont un autre regard de la situation différente de celui des autres. Comme un chien enragé, Soumaïla Cissé ne veut pas sentir le pouvoir IBK, et se tient prêt à mordre, à tout moment.
Les bonnes notes attribuées au Mali suite à tenue de ce scrutin sont, à la limite, considérées comme des témoignages de complicité en faveur du régime en place. Le mot a même été lâché, le samedi dernier, à la suite de la marche du samedi dernier.
«La forte mobilisation des Maliens à Bamako, à l’intérieur du pays et à l’étranger, est la preuve que l’élection a été truquée, en soutenant que « tout un peuple ne peut pas se tromper en même temps ».
C’est pourquoi, il invite la Communauté internationale à faire « attention à la colère du peuple », a averti le chef de file l’opposition. À entendre Soumaïla Cissé, la Communauté internationale est en grande partie complice de la situation.
Comme on peut le comprendre aisément, Soumaïla Cissé est dans une logique du chantage des autorités pour un partage certainement du pouvoir confié par les Maliens à Ibrahim Boubacar Keita pour ce second quinquennat. Ce partage est possible à condition que Soumi fasse suffisamment preuve de responsabilité en évitant de jeter la dignité des Maliens aux chiens.
Après la marche du samedi dernier, Soumaïla Cissé, qui annonçait sur les réseaux sociaux son investiture le 4 septembre, a de nouveau changé de fusil d’épaule.
L’opposant avide de pouvoir, invite les Maliens à des rassemblements pacifiques aujourd’hui mardi 4 septembre, en lieu et place à la cérémonie d’investiture de son candidat.
« J’invite le peuple malien à organiser, le 4 septembre, des rassemblements pacifiques pour exprimer son opposition à l’imposture et son attachement à la vérité et à la démocratie », appelle-t-il dans une déclaration hier.
Signe d’échec ou d’apaisement ? En tout cas, la voie empruntée par Soumaïla Cissé qui fait une lecture biaisée du terme ‘’peuple’’, doit savoir qu’il est engagé sur une voie sans issue. Pour preuve, la manifestation spontanée du dimanche dernier en faveur du soutien des institutions de la république, prouve à suffisance que personne n’a le monopole de la rue, et que pour un Mali de paix et réconcilié avec lui-même, chacun se doit faire preuve de retenue.

Par Sidi Dao

Info-matin

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