Bureau du Vérificateur Général du Mali : Qui est donc le nouveau patron ?

Administrateur civil de classe exceptionnelle, le nouveau Vérificateur Général du Mali est un ancien cadre du Contrôle général des services publics. Samba Alhamdou Baby, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est en terrain connu.

C’est par le décret n°2018-0367 P/RM du 11 avril 2018 que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a nommé au poste de Vérificateur Général Monsieur Samba Alhamdou Baby en remplacement d’Amadou Ousmane Touré dont le mandat est arrivé à terme. L’actuel secrétaire général du ministère de la solidarité et de l’action humanitaire devient donc le troisième Vérificateur Général depuis la création de cette super structure indépendante, très stratégique dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière.
Administrateur civil de classe exceptionnelle, le nouveau patron du Bureau du Vérificateur général est titulaire d’un Doctorat d’Etat en droit, obtenu à l’académie des Sciences Juridiques d’Ukraine (Ex-Urss) et d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Droit de l’Université d’Etat du Kouban – Krasnodar, ex-URSS. A son retour au bercail, le jeune docteur en droit entame une riche et brillante carrière au sein de la haute administration publique malienne.
De 1993 à 1994, il est Chargé de Mission au Cabinet du Ministre de la Sécurité Intérieure. A ce titre, il analyse et synthétise les bulletins de renseignements quotidiens transmis par la Police, la Gendarmerie et la Garde. Il exploite les renseignements d’ordre politique, économique, social, nécessaires à l’information et à l’action du gouvernement. En 1994, il quitte le ministère de la sécurité intérieure pour le Secrétariat général du gouvernement. Pendant sept ans, il gère en sa qualité de Conseiller technique le travail gouvernemental. Samba Baby produit des avis juridiques et vérifie la régularité et la conformité des projets de textes législatifs et réglementaires. Par la même occasion, il conduit les réunions interministérielles.
Un cadre compétent, rigoureux, intègre….
A partir de l’an 2000, il endosse son costume de vérificateur de gestion de deniers publics. Pendant quatorze ans, il bosse au Contrôle Général des Services Publics. De 2000 à 2013, il est contrôleur des Services Publics. Chef de mission ou membre d’équipe, il a plusieurs portefeuilles sous sa responsabilité. Il procède à la vérification financière et de gestion de services centraux, des établissements publics, des collectivités territoriales, des missions diplomatiques. Il conduit non seulement les audits de performance de projets et programmes mais évalue les politiques dans une optique de performance et de meilleur rendement des services.
En 2013, il gagne du galon et devient chef du Département des Investigations au Contrôle Général des Services Publics. Il assure la coordination des relations avec les Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques, INTOSAI (Organisation Internationale des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques), AFROSAI (Organisation Africaine des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques), CREFIAF (Organisation des Institutions Supérieures des Finances Publiques Africaines Francophone au Sud du Sahara) et l’Institution de Développement de l’Initiative (IDI). Par la même occasion, il participe à toutes les réunions statutaires de ces organismes. A la tête de ce département, il supervise les missions de vérification financière et de performance et organise avec professionnalisme et rigueur le travail (répartition, suivi pour l’atteinte des résultats, hiérarchisation). C’est à ce niveau que les uns et les autres découvrent davantage son talent de contrôleur, d’enquêteur et de superviseur des missions d’enquête. Ce qui prouve à suffisance que le nouveau Vérificateur général dispose déjà d’un carnet d’adresse garni pour entamer sa nouvelle mission.
En 2014, il quitte le Contrôle général des Services publics pour prendre les commandes du Secrétariat général du Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire.
Au Mali comme à l’extérieur, il a participé à plusieurs sessions de renforcement des capacités sur la vérification de performance, l’audit, les techniques d’évaluation des manuels de procédures sans oublier de nombreux voyages d’étude sur la « Transparence et Bonne Gouvernance ». À l’Ecole Nationale d’Administration de Paris (ENA), ce cadre intègre et compétent, qui traîne une réputation de grand bosseur à cheval sur les principes de transparence, a participé à des sessions sur « la corruption : réalités économiques et moyens de lutte ».
Chevalier de l’Ordre National, il est Citoyen Honoraire des villes de Dallas et de Lincoln et de l’Etat du Nebraska. Marié et père de trois enfants, Baby Samba Alhamdou parle le français, le russe, l’anglais, le sonrai et le bambara.
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger

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