Assumer avec lui l’actif et le passif et à faire face à la camarilla politico-religieuse

Le Nil est-il déjà arrivé au Caire ? En tout cas, le président IBK, tout en optant pour la stabilité, laisse grandement ouverte la fenêtre d’opportunité pour tous ceux qui veulent un changement dans le cadre de la République et du respect de la légitimité démocratique.

En reconduisant son Premier ministre sans aucun débat préalable, le président IBK peut bien être tancé par ses adversaires de manque d’élégance politique, mais nul ne peut lui reprocher de manquer de sens de responsabilité et d’efficacité. Chacun sachant que tout ce déferlement politicien et toutes ces diatribes venant du Mouvement du 5 juin (M5 RFP) ne visent d’autre objectif que l’assouvissement d’ambitions personnelles, alors mettre sur la table des offres ministérielles ne paraît pas si insensé que cela.
Et pour cause, ceux qui ne sont d’accord que sur le départ du président et qui n’ont aucune solution pour l’après-IBK se gardent bien toujours de dire clairement s’ils veulent entrer ou non dans un gouvernement d’IBK. Or, en reconduisant Boubou Cissé, en pleine crise politique, le président IBK appelle sa majorité à assumer avec lui l’actif et le passif et à faire face à la camarilla politico-religieuse qui est en train de subvertir le peuple. Il s’agira pour la grosse majorité présidentielle, surtout le RPM, d’aller au-delà des ambitions boulimiques, pour sauver l’essentiel : la stabilité du régime et du Mali. Et pour le président qui garde encore l’essentiel de ses alliés politiques en rang serrés autour de lui, de faire preuve d’ouverture, mais aussi d’équilibre entre les différentes composantes de sa famille politique. Le président doit par-dessus tout un terme au parachutage et au pistonnage de ministres n’ayant aucune base politique et sociale. Et donc, qui ne peut être d’aucun apport pour résorber une crise. Enfin, le président doit aussi faire preuve de patience et de tolérance en œuvrant pour obtenir l’entrée des groupes signataires dans le gouvernement. Ce sera son mérite.
Dans cette épreuve de force, toute fermeture et toute concession in limine litis de la part du régime du président IBK pourrait s’analyser et exploiter par le camp d’en face comme une capitulation et un signal de leur victoire prochaine. Comme on le voit, au regard des appétits très aiguisés par la reconduction du Dr Boubou Cissé à la tête du gouvernement, l’Intifada enclenchée par l’Imam et ses encombrants ralliés, plus gloutons que les composantes de la CMAS elle-même, pourrait se solder par un requiem pour un regroupement saisonnier.

Par BERTIN DAKOUO

INFO-MATIN

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