Après avoir décliné l’offre d’entrer dans le dernier gouvernement… Le CNID-FYT a-t-il les moyens de sa politique pour lorgner Koulouba ?

Répondant aux questions des journalistes lors de sa traditionnelle présentation des vœux de nouvel an de son parti à la presse, le mardi 16 janvier à la Maison de la presse, Me Mountaga Tall dira que le CNID Faso Yiriwa Ton ne peut pas être absent dans le débat électoral pour Koulouba, soutenant une candidature interne, qui sera choisie collectivement par ce parti membre de la majorité présidentielle.

maliweb.net – Pour le président du CNID-FYT, l’ex-ministre Mountaga Tall, il faut que tous les Maliens s’impliquent pour la bonne tenue et à bonne date d’élections démocratiques et transparentes et ainsi, « la gouvernance en cours sera soumise à la sanction du peuple qui aura bien évidemment le dernier mot ».

A la question de savoir si cette formation politique est toujours membre de la majorité présidentielle après avoir refusé récemment d’entrer dans le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga, Me Tall sera affirmatif. Il explique être convaincu qu’on peut servir sa patrie sans pour autant siéger au gouvernement.

Mais à l’analyse, l’on se rend compte que le refus poli opposé au gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga en fin décembre dernier incite résolument le parti du soleil levant à se lancer dans la course pour la conquête de Koulouba. Il ne saurait en être autrement comme démarche d’une logique politique. Mais le parti du soleil levant a-t-il les moyens de sa politique pour aller à la conquête du palais de Koulouba ?

Cinquième force politique depuis quelques années, alors qu’il était la deuxième force dans les années 90, le CNID-FYT semble en chute libre au sein de l’opinion. Les vagues de démissions et le découragement de plusieurs militants et cadres ne vont-ils pas péricliter le parti au sein de l’électorat ? Me Tall aura-t-il les arguments et les ressources nécessaires pour rebondir, après avoir servi le régime IBK comme ministre de l’Enseignement supérieur puis celui de l’Economie numérique ? Rien n’est à exclure sur le terrain politique.

En effet, après son éviction du gouvernement en avril 2017, l’on était quasiment sûr que le leader du parti du soleil levant prenait ses distances vis-à-vis de la majorité présidentielle. Son soutien de poids apporté à la gouvernance IBK s’était ainsi étiolé au point dans l’épisode du projet de révision constitutionnel, Me Tall et son parti n’ont pu faire l’économie de leur réserve par rapport à la réforme. C’est dans un document publié le 3 juillet 2017 et intitulé « la révision constitutionnelle : se rassembler, non se  compter » que le CNID avait suggéré un débat franc entre le camp du oui et celui du non au projet référendaire. Cette sortie avait déjà marqué les consciences sur le courage et la liberté d’appréciation de ce parti de la majorité présidentielle.

Par ailleurs, l’on comprend que le CNID et ses principaux responsables ne peuvent valablement se lancer dans la course pour l’élection présidentielle de cette année si le parti maintenait sa position de membre dans l’attelage gouvernemental. Quel argument de taille pourront-ils faire prévaloir dans la campagne électorale pour la présidentielle ? Ce qui suppose que Me Tall avait réellement besoin d’une occasion pour quitter le navire gouvernemental. Opportunité qui lui a été offerte par le remaniement ministériel d’avril 2016. Et comme il l’a expliqué : « depuis 1994, même en cas de divergence, le CNID n’a jamais voulu se retirer d’un gouvernement et provoquer une crise. Nous attendons toujours l’occasion d’un remaniement pour sortir ».

Et d’ajouter que lorsque la situation du pays est plutôt difficile, il faut éviter de provoquer une crise dans la crise. Ce qui ne l’empêche pas de plaider pour une accentuation des efforts du gouvernement pour aller vers un mieux-être des populations. « La croissance du PIB réel est passée de 5,8 en 2016 à 5,3 en 2017. Il est attendu 5,0 % en 2018. Ces taux de croissance demeurent positifs. Cependant, ils ont une tendance à la baisse et sont exposés en outre à des risques qui tiennent principalement à la fragilité de la situation sur le plan de la sécurité. Mais il ne faut surtout pas se faire d’illusions : le Mali ne peut s’en sortir avec un taux de croissance inférieur à 7 %. Et le panier de la ménagère reste toujours vide », a-t-il déclaré.

En outre, le leader du parti du soleil levant n’a pas manqué de condamner tout ce qui ressemblerait à une répression de manifestations démocratiques. Et d’ajouter que les manifestations publiques sont sur le régime de la déclaration et non de l’autorisation. Dès que l’autorité est informée et que la manifestation ne peut troubler l’ordre public, elle ne doit pas être empêchée ou réprimée. Il saisit cette occasion pour condamner avec énergie toutes violences exercées sur des journalistes dans le cadre de l’exercice de leur profession, la couverture médiatique d’une manifestation publique.

La rédaction

Suivez-nous sur Facebook sur