ANR, AIGE: la Synergie 22 appelle à un consensus politique

Les responsables de la Synergie 22, une organisation de la société civile spécialisée dans l’observation du processus électoral au Mali, ont animé ce samedi 6 novembre 2021 une conférence de presse qui avait pour thème : «Pour un véritable consensus politique» à la Maison de la presse. A cette occasion, les responsables de la synergie ont attiré l’attention des autorités de la Transition sur la nécessité d’accélérer les réformes nécessaires de fin de Transition, dans un véritable consensus politique, pour le respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale.

 

Cette conférence de presse était animée par le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, le Dr Ibrahima SANGHO, porte-parole de la synergie, qui avait à ses côtés, le représentant de DONIBLOG et de l’AJCAD.
D’entrée de jeu, le conférencier a souligné qu’après 14 mois écoulés sur les dix-huit (18) fixés dans la Charte, la Synergie 22 constate avec regret qu’il y’a très peu d’avancée dans la mise en œuvre des actions prioritaires de la transition.
De son propos, il ressort que la Synergie suit avec inquiétude la polarisation du contexte politique malien au sujet de la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) et de la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE).
La Décision N°2021-0179/PM-RM du 06 octobre 2021, portant création de la Commission technique de rédaction de l’avant-projet de loi électorale, et la tenue de l’atelier sur l’avant-projet de loi électorale les 4 et 5 novembre 2021 n’ont pas bénéficié d’un large consensus politique.
Il convient de signaler que l’adoption d’une nouvelle loi électorale avec la création d’une AIGE, dotée de la plénitude de ses missions, nécessite la relecture de la Constitution du 25 février 1992, de la loi n°02-010 du 05 mars 2002, portant loi organique fixant le nombre, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités, les conditions de remplacement des membres de l’Assemblée Nationale en cas de vacance de siège, leurs indemnités et déterminant les conditions de la délégation de vote et de la loi n°05-047 du 18 août 2005, portant Charte des Partis politiques.
La Synergie 22, en référence au discours du Ministre de la Refondation de l’État chargé des relations avec les institutions qui disait : « Ce travail se fera dans un consensus entre le gouvernement et l’ensemble des acteurs », encourage les autorités de la Transition à asseoir un véritable consensus autour des réformes politiques et institutionnelles envisagées.
Elle salue la mise en place d’un Panel des hautes personnalités et la Commission nationale d’organisation pour le pilotage des ANR.
De même, elle salue les démarches entreprises par le ministre de la Refondation de l’État chargé des relations avec les institutionsenvers les acteurs politiques afin d’obtenir leur adhésion et participation aux ANR.
La Synergie 22 attire l’attention des autorités de la transition sur d’autres défis majeurs auxquels il convient de faire face.
Il s’agit notamment de la situation sécuritaire qui ne cesse de se détériorer chaque jour alors que la première mission de la Transition consacrée dans la Charte évoque : « le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ».
De même, elle attire l’attention sur la destruction ou l’occupation des infrastructures scolaires qui a conduit à la fermeture de 1 300 écoles dans les régions du Nord et du Centre du Mali et à la déscolarisation de plusieurs milliers d’enfants.
Aussi, plus de 9 000 enseignants se trouvent désœuvrés ; les services sociaux de base ne fonctionnent plus dans les localités concernées et l’Administration publique a dû se replier pour raison de sécurité, selon un discours récent de l’Ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies.
La problématique de la réorganisation territoriale pour l’organisation des futures élections législatives, avec la prise en compte des régions et cercles créés par les lois n°2012-017 et n°2012-018du 02 mars 2012 ; ainsi a tenue d’élections inclusives, crédibles et transparentes, au moment où l’administration se retire de jour en jour de plusieurs localités du Mali, sont aussi des défis importants auxquels le régime doit faire face.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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